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Le Soleil de Portelo, épisode 12

CHAPITRE 1


Evita sursauta quand elle entendit taper à la porte. Elle n’attendait personne mais cela ne l'étonna pas plus que ça. Dans leur petit groupe d'étrangers perdus dans une société de Portelo bien peu accueillante, il était fréquent de voir arriver certains de leurs amis à l’improviste.


Elle quitta alors son canapé laissant la télévision marcher pour aller ouvrir. Le visage qu’elle découvrit alors lui était inconnu. L’homme la regardait avec un sourire qui la mit immédiatement mal à l’aise.


  • Silence! Tonna alors Paulo alors qu’elle était sur le point de le questionner. »


La bouche entrouverte de la jeune italienne se ferma dans un claquement presque comique mais pas autant que l'expression halluciné de la jeune femme.


  • Allez ! Laisse-moi entrer ! Ajouta le proxénète. Nous avons à parler. »


La jeune femme recula de trois pas pour lui laisser le passage et il entra sans attendre. Elle referma la porte derrière elle et il se dirigea tranquillement vers le petit salon. Il détailla alors cette petite pièce d'une dizaine de mètres carrés. Elle lui rappela étrangement sa chambre d'étudiant à l'époque où il tirait le diable par la queue. Il se retourna vers la jeune femme avec une expression un peu indécise. Si elle l’avait connu, Evita se serait étonnée de le voir ainsi hésitant. Il se reprit cependant rapidement et retrouva son sourire malsain.


  • Laisse-moi deviner, commença-t-il alors. Petite, très brune, des lunettes qui te donnent un style de secrétaire salope. Des petits seins mais des fesses à tomber. Toi, tu es Evita. »


La jeune italienne demeura interdite devant cet homme qui se comportait avec la dernière des mufleries mais qu'elle avait laissé rentrer alors qu'elle ne le connaissait même pas. Elle voulut lui parler mais il lui avait imposé le silence et, inexplicablement, elle n'avait aucunement la capacité de se déroger à cet ordre.


Paulo s'installa dans le petit canapé. Les ressorts étaient très fatigués et il grimaça devant cet inconfort auquel il n’était plus habitué.


  • Approche-toi ! »


De nouveau, le corps d’Evita agit contre sa volonté et elle s'approcha de cet homme dont l'expression ne cachait guère ses intentions. Quand elle arriva à moins d'un mètre de lui, il l'attrapa par le bras et la força à s’asseoir sur ses genoux. Rapidement ses mains commencèrent à se balader sur le corps de la jeune femme. Il dégrafa un à un les boutons de son chemisier et écarta le pan du vêtement. Elle ne portait pas de soutien-gorge et sa petite poitrine s’offrit alors à la concupiscence de cet homme. Il ne se fit pas prier pour commencer à la caresser.


Évita ne comprenait pas ce qui lui arrivait et pourquoi elle laissait cet inconnu ainsi jouer avec elle. Elle ne savait, bien entendu, pas qu'elle était sous l'effet d'une machine infernale implantée en elle par le truchement de nano-technologies que Jana et Kate lui avaient fait boire quelques jours auparavant.


Paulo s'amusa quelques minutes à titiller les petits seins de la jeune femme tout en profitant de son expression qui mêlait terreur et incompréhension.


  • Ils sont petits mais agréables au toucher, jugea-t-il. T’es pas mal même si t'es pas très canon. Je pense qu’avec ton petit cul, tu seras quand même très rentable surtout si on joue sur ton style de binoclarde-intello qui en fait bander plus d’un. »


Evita écoutait ce discours sans vraiment le comprendre. Elle parlait parfaitement espagnol mais les sous-entendus lui échappaient surtout qu'elle se concentrait de toutes ses forces sur un moyen de retrouver le contrôle de son corps.


La main de Paulo abandonna alors sa poitrine et glissa lentement le long de son ventre pour se glisser sous le tissu de son pantalon. Elle portait une sorte de jogging et l'élastique se détendit facilement pour faciliter le passage de la main. Évita sentit alors qui se glissait sous le tissu de son string et commençait à lui titiller le clitoris.


Une sensation étrange l’envahit alors. Elle se mordit les lèvres pour retenir un petit cri. Il avait la main agile et savait parfaitement comment l’exciter mais elle ne désirait aucunement ces caresses et luttait de toutes ses forces contre le plaisir qui montait de son bas ventre.


Paulo ne se gênait pas pour profiter de la situation. Il aimait quand il profitait des filles nouvellement implantées. Assister à cette lutte qu'elles livraient toute pour tenter de se libérer de l'influence du beetle et la défaite qui suivait immanquablement comblait totalement son esprit sadique.


Evita se contracta alors que les caresses se faisaient encore plus précises. Les doigts s’insinuèrent entre ses petites lèvres. Elle tentait de résister au mouvement de son corps qui voulait céder à ce plaisir qui la dégoûtait. Elle ne savait pas qu’il pouvait très bien lui imposer de s’abandonner mais qu’il ne le faisait pas car il trouvait cette résistance fabuleusement distrayante.


Ils furent cependant interrompus par la porte de la salle de bain qui s'ouvrit sur une jeune femme châtain seulement vêtue d'une serviette de bain. Elle se figea devant la scène qui s’offrait à ses yeux.


Paola, la colocataire d’Evita mit quelques secondes à vraiment réaliser ce qui se passait. Elle ne connaissait pas l’homme qui était en train de tripoter sa compatriote mais elle vit dans l’expression de son amie qu'elle n'était pas volontaire.


  • Stop ! Ordonna Paulo en la voyant. On ne fait rien ! »


Paola se figea alors. Elle demeura le regard fixe sur le couple improbable qui se trouvait à deux mètres d’elle.


  • Paola donc, reprit Paulo avec son sourire sadique. Tu es aussi belle que Jana m'avait dit. À ce que je sais, tu es aussi bien foutue. Montre-moi ça ! »


Comme son amie quelques minutes auparavant, Paola avait perdu le contrôle de son corps et sa main qui retenait la serviette se détendit, laissant sa seule protection tomber mollement sur le sol.


Le sourire de Paulo s’accentua alors que les formes généreuses de la jeune italienne se dévoiler sous son regard. Evita avait un style un peu d’intellectuelle que l'on pouvait monnayer en jouant sur ce fantasme et sur sa jeunesse mais cette Paola était d’une autre catégorie. Paulo profitait de la vue de ce corps si bien fait tout en continuant à jouer avec l’intimité de sa colocataire. La jeune italienne était devenue rouge pivoine et tentait toujours de résister aux effets des caresses de cet homme. Elle se mordait les lèvres si fort qu’elle s’en faisait saigner. Finalement, elle craqua et se mit à pousser des petits cris alors que la main de Paulo commençait à aller et venir dans son antre d’amour.


Paola continuait à regarder cette scène, statufiée. Elle avait les bras le long du corps et était incapable de les relever pour cacher sa poitrine ou son entrejambe. Elle n’était pas particulièrement pudique mais se montrer ainsi sous le regard d'un inconnu lui était insupportable. Elle avait le teint pâle et les poings serrés alors qu’elle tentait désespérément de remonter ses bras devant sa poitrine. 


Évita avait abandonné et poussait de grands cris alors que son intimité se lubrifiait doucement et que ses jambes s’écartaient doucement. Paulo adressa un sourire satisfait en constatant que le corps de la petite brune était très réactif mais il gardait son attention fixée sur le corps si excitant de Paola.


  • Toi, tu as tout pour devenir une star, prédit-il. Je vais t’envoyer à Riviera. J'ai besoin de produits d'appel particulièrement affriolants pour lancer ma nouvelle petite affaire et avec un corps comme le tien, ça ne peut que fonctionner. »


Les deux jeunes italiennes toujours là proie de leurs émotions ne comprenaient pas que leur vie venait de basculer et que, dans quelques temps, elles se retrouveraient toutes les deux prisonnières dans les chambres d'un bordel.



CHAPITRE 2


La salle était bondée pour les réunions du « Red party ». Sur le devant de l’estrade, John Millerman, le chef local, haranguait la foule et la préparait à l'arrivée de la star du soir.


Mary General s’avança en entendant son nom. Un projecteur l'illuminait alors pour bien montrer qu'elle est qu'elle était l'attraction principale. Cette jeune femme d’à peine trente-deux ans venait tout juste de conquérir le siège de représentant de ce petit état américain au sein duquel conservateurs et libéraux luttaient en permanence. Sa victoire avait fait d’elle une des figures montantes du parti conservateur. On lui promettait déjà un avenir encore plus glorieux et Mary y comptait bien. Il fallait dire qu'elle avait toutes les qualités. Ambitieuse, elle était fidèle à des idées très rétrogrades et n'hésitait pas à stigmatiser les minorités ce qui lui attirait le soutien indéfectible des parties les plus droitières de son parti.


La jeune femme s’approcha du pupitre que Millman venait de lui laisser libre. Les applaudissements retentirent de partout. Les encouragements aussi. Elle resta quelques secondes à profiter de ces hourras puis quand la foule se tut enfin, elle commença à parler.


Elle récita son discours. Appuyant sur le respect des traditions et sur le rejet de toute forme de modernité qu'elle appelait perversion, elle multiplia les références bibliques et semblait aimanter la foule venue spécialement pour elle. Après cette introduction, elle entra dans le vif du sujet.


  • Nous sommes ici pour combattre toute forme de perversité, déclara-t-elle alors avec fougue. Il en est assez de ces vendeurs de péchés qui osent utiliser nos aéroports pour convoyer des hommes dans leurs lieux de luxure. Santa Chiara peut bien garder ses bordels et ses filles de joie mais elle ne peut envisager de nous corrompre avec son argent. »


De nouveau, la foule exulta, encourageant la jeune femme à continuer sur cette voie.


  • J'entends parler de certaines lois que notre comté aimerait voter pour légaliser la prostitution dans nos contrées. C’est hors de question ! ! ! Nous ne laisserons pas le péché véniel corrompre nos enfants ! »


Les cris redoublèrent au grand plaisir d'une Mary qui s’était imaginé que combattre le projet embryonnaire d’une loi similaire à celle qui faisait désormais la fortune de la petite île des Caraïbes de Santa Chiara pouvait lui ouvrir les portes du pouvoir.


Assis dans le fond de la salle, bien discrète et étonnamment calme au milieu de la furia des partisans du parti conservateur, une jeune femme enregistrait le discours en prenant bien soin de ne rater aucune phrase.



CHAPITRE 3


Quand elle arriva à son cabinet, Lucia Cavalero eut la mauvaise surprise d'y retrouver Paulo. La jeune femme était l’une des esclaves de cet homme mais elle appartenait à une catégorie un peu privilégiée vu qu'il l'avait recruté pour ses qualités de médecin apte à soigner tous les bobos des pensionnaires de son bordel. Elle n'avait donc pas à subir les passes répétées et pouvait rester des semaines sans voir cet homme qu’elle méprisait et détestait. 


Elle venait de terminer sa journée de visites à domicile et son cabinet était normalement fermé mais le proxénète possédait les clés. Lucia se fixa en le voyant l'attendre et elle tremblait intérieurement à l’idée des dépravations qu’il comptait encore lui imposer. Cependant, quand il la regarda, elle sentit comme une étrange sensation. Il ne lui fit aucun sous-entendu pervers et semblait en fait même un peu désemparé.


  • Tu en as mis du temps, dit-il simplement. Ça fait plus d’une demi-heure que je t’attends. Je pensais que tu laissais ton téléphone toujours allumé.

  • J’ai oublié de le recharger, avoua-t-elle en tremblant à l'idée qu'il pût la punir d'avoir été injoignable.

  • Admettons, abandonna-t-il bien facilement. Si je me rappelle bien, tu as un passé de psychiatre non ?

  • J’avais commencé un internat de psychiatrie, confirma-t-elle, mais je n’ai pas fini mon cursus loin de là.

  • Tant pis, ça sera bien suffisant. Allons-y ! »


Comprenant l’ordre implicite, elle ouvrit la porte de son cabinet et ils s'installèrent de part et d’autre du bureau de la jeune femme.


  • Cet après-midi, commença-t-il sans lui laisser le temps de poser la moindre question, j'ai baisé deux des assistantes de langue que Jana et Kate ont implantées pour moi. Deux bonnes petites pour le bordel. »


Lucia se mordit les lèvres en se demandant s'il était venu là juste pour s'amuser à lui raconter comment il détruisait la vie des jeunes femmes innocentes.


  • Je ne vois pas en quoi cela me concerne, osa-t-elle lui répondre en profitant d'une certaine liberté que lui laissait son beettle.

  • Ça te concerne car, à un moment donné, j'ai perdu le plaisir. J’étais en train de prendre deux gamines d’un peu plus de vingt ans dont l'une avait un talent incroyable pour les pipes et j’ai soudainement eu l’impression de devenir vide. Je me suis dégoûté moi-même. 

  • Cela t’arrive-t-il souvent ? Questionna-t-elle soudainement intéressée par cette étrange humanité qu'elle devinait.

  • Ça m’est arrivé quelques fois, surtout au début mais cela s'était dissipé jusqu'à il y a quelques semaines. Ce n'est pas tout. Il m’arrive aussi de perdre le contrôle.

  • Le contrôle ?

  • Je considère mes petites chéries comme des objets de valeur, de très grandes valeurs. Si j’assouvis sur elles mes penchants, j'ai toujours su rester dans certaines limites afin de ne pas trop les abîmer. Or, depuis quelques temps, il m’est arrivé de dépasser ces limites et de laisser des séquelles à certaines d’entre elles.


Lucia resta une seconde indécise. Elle se rappela quand elle avait été appelée en urgence pour soigner les hanches meurtries des deux dernières acquisitions du « soleil de vos nuits ». Elle avait initialement pensé que les deux filles en question avaient été victimes d'un client qui n'avait pas respecté les règles comme cela était déjà arrivé une fois ou deux. Maintenant, elle réalisait que c'était Paulo qui leur avait causé ces blessures.


  • Et qu’est-ce que tu attends de moi ? Demanda-t-elle encore.

  • T’es une réductrice de tête. Et surtout, tu es la seule que je peux consulter en toute sécurité. Comment réagirait un psychiatre normal si je commençais à lui parler de ce que je fais et de comment je contrôle mes filles ?

  • Il y a des femmes psychiatre et tu pourrais en faire tes choses comme tu l’as fait avec moi.

  • Oui je pourrais mais cela demande du temps et la plupart de ces médecins sont trop en vue. J’ai besoin d’intervention maintenant. Mes sautes d’humeur positives ou négatives sont plus fréquentes.

  • Tu penses développer une sorte de psychose ?

  • Je n’en sais rien. C’est toi la spécialiste.

  • Tu n’as pas peur de me révéler certaines choses dont je pourrais me servir ?

  • Et te servir de quoi ? Y a dans ton cou un instrument qui t’interdit d’agir contre moi de quelque façon que ce fût. Sur les derniers modèles j’ai même fait installer un système « d’autodestruction ». La machine te tuerait si tu avais ne serait-ce que l’idée de me nuire. »


Lucia tiqua en se demandant s'il disait vrai. Elle avait tenté de faire quelques recherches sur cette machine qu’il lui avait installé dans son cou mais les informations qu’elle avait obtenues tenaient plus des rumeurs qu’autre chose. Elle avait découvert l’existence de ce URAM mais il était la propriété intellectuelle des laboratoires Santos et désormais ces laboratoires appartenaient à Paulo.


  • Alors très bien, cher patient, lança-telle. Parlez-moi donc de votre vie ! »



CHAPITRE 4


Évita quitta son petit appartement le cœur lourd. Cela faisait désormais quinze jours qu'elle avait été violée pour la première fois par Paulo. Ce dernier était d'abord venu les voir elle et Paola tous les soirs, leur faisant subir toujours plus d’horreur mais le pire était arrivé trois jours auparavant. Il leur avait annoncé à toutes deux que leur vie allait changer. Elles allaient toutes les deux déménager pour commencer une nouvelle activité. Evita savait déjà depuis quelques temps qu’il comptait les prostituer.


Ce qu'elle ne savait pas c'était qu’il destinait Paola à un autre établissement que celui d’Evita. La gironde italienne était donc partie la veille à destination de Riviera, au Nord, pour rejoindre le cheptel du nouvel établissement que le proxénète était sur le point d'ouvrir. Evita allait rester à Portelo, au « Soleil de vos nuits ».


Désormais totalement consciente de ne plus avoir aucun contrôle ni sur sa vie ni sur son corps, la jeune italienne ramassa la petite valise qui contenait les seules affaires que Paulo lui avait autorisé à prendre et descendit doucement les escaliers de son immeuble.


Un taxi l’attendait devant le hall d'entrée. Le proxénète qui avait fait d'elle son esclave n'était pas venu la chercher car il avait autre chose à faire à l’étranger. Il avait même précisé que c’était une affaire de la plus haute importance mais cela était bien secondaire pour la jeune femme qui n’essayait même pas de retenir ses larmes alors qu’elle montait dans le véhicule.


Durant tout le trajet, Evita pleura. Le chauffeur ne s'inquiéta aucunement de son comportement. En réalité, ce n'était pas la première fois qu'il convoyait des filles du « Soleil de vos nuits » et considérait ces femmes comme moins que des animaux.


Il déposa donc la jeune italienne devant l'entrée du bordel où deux femmes l’attendaient devant l’entrée. Evita reconnut l’une d’entre elles. Voir les yeux bleus de Jana se poser sur elle fit naître dans son cœur une véritable rage. Elle savait désormais que c’était à cause de la jeune tchèque qu'elle se retrouvait ainsi emprisonnée. Elle les avait toutes manipulées et avec son amie anglaise et empoisonnées d’une façon ou d’une autre. Evita n’avait aucune conscience de l’existence du beettle ni de son fonctionnement. Elle ne savait pas qu’elle avait en elle une machine qui contrôlait totalement son corps mais elle savait avec assurance que c'était Jana qui était à l’origine de tout cela.


L’autre femme était le plus âgée. Visiblement proche de la trentaine, elle était cependant fabuleusement belle avec des formes à tomber par terre. Elle portait une tenue stricte qui était loin de réduire son sex-appeal, bien au contraire. Evita qui, avant la semaine passée où Paulo l’avait obligée à coucher avec sa meilleure amie Paola, n'avait jamais eu d'attirance pour les femmes mais ne pouvait cependant pas s'empêcher d'admirer ce physique si giron qui aurait pu donner des complexes même à son ancienne locataire qui était pourtant elle aussi particulièrement bien dotée par la nature.


La jeune italienne descendit rapidement du taxi sans adresser un regard à ce chauffeur si indifférent. La femme qui se tenait à côté de Jana vint à sa rencontre.


  • Je m’appelle Avrora, dit-elle avec un accent d’Europe de l’Est. Durant ces prochains jours, c’est moi qui vais m’occuper de ta formation et qui vais gérer ton quotidien. Tu m’en rendras compte tous les jours et tu feras tout ce que je te dis de faire sans exception ! »


Évita hocha sombrement la tête. Paulo lui avait déjà expliqué tout cela et, même si elle n'avait aucunement envie de se plier à ces conditions, elle savait aussi qu'elle n'avait pas les moyens de s'échapper.


Avrora se retourna et prit la direction de l'immeuble, Evita sur ses talons. Elles croisèrent Jana qui se tenait toujours bien droite et la jeune italienne sentit le poids du regard de la jeune tchèque. Elle se retourna et lui adressa un regard qu’elle voulait assassin mais ne rencontra qu'un sourire ironique. Jana ne ressentait visiblement ni remords ni honte.


Avrora passa simplement la main devant la porte d’entrée et la porte coulissa devant elle. Les trois femmes entrèrent dans l'établissement. L’endroit pouvait paraître fantastique. Immense et grandement décoré. Des odeurs agréables de nourriture exhalaient dans tout le couloir mais les jeunes femmes ne s’y attardèrent pas et prirent un ascenseur qui les fit monter de plusieurs étages.


  • On t'a attribué la chambre douze, annonça Avrora. Elle se trouve dans l'appartement huit. Tu le partages avec Jana. A partir de maintenant, tu lui appartiens. En dehors des meetings avec les clients, tu exécuteras tous ses ordres et elle te fera tout ce qu'elle voudra. Tu es son petit « cadeau » pour vous avoir toutes ramener à nous. »


Évita manqua de s’étouffer en apprenant cette information. Elle comprit alors toute l'ironie du comportement de Jana. Non seulement elle ne pouvait pas se venger de cette salope mais elle se retrouvait désormais obligée à lui obéir.


Alors qu’elle ressassait ces idées noires, elle sentit une main qui se posait sur ses hanches. Maintenant que les choses avaient été officialisées, Jana prit possession de sa petite esclave personnelle. Elle passa ses mains contre son ventre et l’attira à elle.


Le corps d’Evita se plia aux consignes qu'on lui avait donné et elle se laissa faire alors que la jeune Tchèque se collait à elle dans son dos. Elle sentit le souffle de cette dernière contre son cou et ne s'opposa pas plus quand elle l'obligea à tourner un peu la tête et l'embrassa. Déjà ses mains se baladaient sur son corps et tentaient de défaire le haut de ses vêtements.


  • Jana ! Ca suffit ! Ordonna alors Avrora. Tu auras bien le temps de la baiser quand vous serez dans votre appartement. Elle n’est pas encore formée et un tel spectacle pourrait attirer l'attention des clients.

  • Et alors ? Rétorqua Jana. Cela va les exciter encore plus. Ils n'auront qu'une envie, baiser ce petit cul de lesbienne intello. »


Elle expédia alors une claque sonore sur la fesse d’Evita pour illustrer son propos. L’italienne sursauta. Elle qui n’avait jamais été rudoyée de la sorte auparavant et était encore très sensible à la douleur. Mais le pire était bien de réaliser à quel point elle avait perdu tout contrôle et que sa déchéance paraissait sans fin.


Jana la relâcha enfin et elle réajusta au plus vite son vêtement comme si conserver une tenue décente pouvait lui redonner une once de la dignité qu’elle avait perdu.



CHAPITRE 5


La chaleur moite de la Floride rappelait forcément le climat de Santa Chiara. Tranquillement installé à la terrasse de son hôtel, Paulo profitait de la vue. Bénéficiant désormais d'une capacité financière énorme, le proxénète avait loué une villa dans l'un des quartiers depuis sélects de la ville. 


Dans cet ensemble d'immenses maisons installées dans une résidence sécurisée avec une protection qui aurait pu résister à une petite armée, il évoluait au milieu des super riches. Lui qui avait grandi dans l'un des quartiers les plus pauvres de Portelo et qui s’en était arraché à la force de son intelligence ne ressentait aucun complexe d'infériorité en face de tous ces acteurs, ces hommes d’affaires et autres personnalités. Au contraire, il méprisait un peu cette sorte de jet-set qui, pour beaucoup, vivaient des rentes obtenues par d’autres.


  • Alors c’est là qu’elle vit ? Fit la voix de Kate. »


La jeune anglaise était allongée sur un transat à l'autre bout de l'immense terrasse. Totalement nue, elle bronzait sans se soucier d'éventuels regards indiscrets.


Paulo était étonné de constater à quel point la vie qu'elle menait l'avait changée. La petite anglaise aux allures de petite princesse était devenue une authentique catin qui avait pris conscience du pouvoir qu’elle avait sur les hommes et qui n'avait plus aucune espèce de pudeur. Elle restait cependant aussi une esclave totalement sous contrôle dont Paulo abusait sans restriction.


  • Elle habite là-bas, indiqua alors l'ancien ingénieur.

  • Cette grande maison ? Identifia-t-elle. Ce n'est pas étonnant. Son dernier disque s’est vendu à combien ? Plusieurs millions d’exemplaires, non ?

  • À peu près. On estime sa fortune à plusieurs dizaines de millions de dollars.

  • C’est quand même une sacrée aventure dans laquelle tu t’es lancé là. Je sais qu'avec les nouvelles technologies dont tu disposes, tu peux implanter n'importe qui n'importe quand mais tu ne pourras pas la faire disparaître aussi facilement que tu l’as fait avec moi ou avec les autres couchsurfeuses.

  • C’est bien là le nœud du problème. Je ne dois pas seulement prendre le contrôle de cette pute, je dois aussi élaborer un scénario qui peut expliquer de la voir quitter sa jolie résidence de milliardaire et sa vie de star pour devenir la poule docile d’un politicard de Portelo.

  • Je trouve que tu as pris bien des risques. Je ne te pensais pas si avide d'argent. Même si ce type paye des millions, tu risques surtout d'attirer l'attention et certaines personnes pourraient se demander comment tu nous tiens toutes sous contrôle. »


Il ne répondit pas tout de suite et elle sentit le poids de son regard sur elle. Elle était techniquement la plus ancienne de ses victimes, celle qui subissait le pouvoir du Beetle depuis le plus longtemps. Elle n'avait cependant jamais eu l'impression de posséder un quelconque statut particulier mais certaines choses semblaient avoir changé ces derniers temps. Autant chez elle que chez lui.


Elle faisait partie des victimes de ce qu’il appelait le syndrome de l’implantée et commençait à ressentir une sorte de satisfaction dans la vie qu'elle menait. Elle s’était sentie particulièrement honorée qu’il l’invitât à l’accompagner. Elle n'était pas la seule fille à avoir fait le voyage avec lui cependant. Il était insatiable sexuellement parlant et son énergie dépassait celle du commun des mortels.


Cependant, il avait traité Kate différemment des deux autres filles et lui autorisait le droit de lui parler ouvertement. Le fait qu’il ne lui avait pas imposé le silence ni punie pour une certaine une contradiction semblait indiquer qu'il trouvait cela acceptable. Cependant, elle n’oubliait pas qu’il était le tortionnaire qui lui avait fait vivre bien des horreurs et qu'il n’hésitait pas à se servir d’elle pour épancher tous ses penchants.


  • C’est bien pour ça que tu es là, reconnut-il étrangement. Tu es particulièrement maline quand il s’agit de manipuler les autres filles. L’idée d’implanter toutes les filles de l'académie, même moi je ne l’aurais jamais imaginé. Tu sais être grandiose quand tu le veux. En plus d'avoir un cul à damner un saint. »


Elle se redressa alors et se fut à son tour de le fixer. C'était la première fois qu'il lui faisait un compliment sans arrière-pensée. Elle n’avait même pas noté la référence sexuelle graveleuse qui l’avait accompagnée.


  • Nos deux petites copines sont en train de se réveiller, estima-t-elle en entendant des petits bruits en provenance de l’intérieur de l’appartement. Tu leur as fait vivre un sacré rodéo cette nuit et elles ne sont pas très habituées. J’aimerais bien que tu m’en offres une comme tu l'as fait à Jana.

  • C’est Jana qui les a débusquées. Elle avait bien le droit à une petite récompense. Toi, tu as eu les jumelles.

  • Seulement quelques temps. Juste assez pour commencer à m'amuser. Je ne dis pas que baiser deux culs jumeaux n'était pas plaisant et que leurs cris et leurs pleurs ne m'ont pas fait énormément de plaisir mais maintenant je me sens bien seule le soir après que mon dernier client soit parti. J'aimerais bien un petit doudou. »


Il éclata alors d'un rire sonore et, après quelques instants, elle lui répondit en écho.


  • Si tu me trouves un moyen de mener notre affaire à bien, je t'offrirai une des petites lycéennes. J'ai une petite soirée bientôt prévue où elles seront toutes présentes. Montre-moi que tu es suffisamment intelligente pour mériter un petit cul de jeune bourgeoise. »


Kate le gratifia alors d’un sourire radieux et puis d'un petit rire attends en tapant dans les mains de satisfaction.


Paulo profita de cette réaction presque enfantine qui ne cachait rien de la perversité qui caractérisait désormais la jeune anglaise surtout dans cette tenue d'Eve.


Il se leva alors et s'approcha du transat. Elle s’écarta un petit peu pour lui laisser la place de s’asseoir. Il commença alors à passer ses mains sur son corps blanc qui commençait à brunir légèrement.


La jeune fille s’allongea alors sur la grande chaise et le laissa se balader ainsi sur sa peau. Tant de mains d’hommes l’avait caressée depuis ces dernières années et le dégoût qu'elle ressentait à chaque fois s'était un petit peu estompé même s’il gardait toujours un arrière-goût amer.


  • Ne profite pas trop du soleil, lui conseilla-t-il. Les clients aiment beaucoup ta peau de bourgeoise du Nord. En plus, les peaux claires supportent mal les coups de soleil. 

  • Je fais attention, mon maître, affirma-t-elle. Je ne gâcherais ma valeur marchande pour rien au monde.

  • Parfait. »


Il se leva, cachant le soleil de sa grande taille et puis se dirigea vers l'intérieur de l'appartement


  • Je vais rejoindre nos petites copines, déclara-t-il. Allez viens ! Et fais ce pourquoi tu es née ! »


La jeune anglaise se leva prestement et emboîta le pas de celui dirigeait sa vie. Ils traversèrent rapidement le grand salon pour rejoindre l'unique chambre de l'appartement. Elle était très grande et pouvait même paraître immense pour une Kate dont la vie se résumait six jours sur sept aux quinze mètres carrés de sa chambre du « Soleil de vos nuits ».


Au milieu de la pièce se trouvait un immense lit capable d'accueillir jusqu'à quatre personnes ce qui était tout juste suffisant pour eux.


Deux jeunes femmes y étaient allongées, totalement nues. Elles semblaient endormies mais Paulo savait que c’était faux. Il avait, comme Kate, parfaitement entendu les petits bruits qui révélaient qu’elles étaient réveillées. On était en fin de matinée et elles avaient eu bien le temps de se reposer après une nuit des plus intenses pour elle. 


Il s’agissait de deux anglaises issues du groupe que Jana avait déniché. L’une d’entre elles s’appelait Sarah. C’était une petite blonde relativement mignonne avec des formes plutôt harmonieuses en fonction de sa taille. L’autre s’appelait Élisabeth, une rousse flamboyante avec un teint clair et des yeux très bleus. Son visage était magnifique et, si elle n’était pas plus grande que Sarah, ses formes apparaissaient plus généreuses. Elle était d’un style différent de cette Paola qui se préparait au même moment à intégrer une chambre du bordel de Riviera mais elle était au moins tout autant excitante.


Paulo avait décidé de n’emmener avec lui que des anglophones de naissance avec lui pour plus de facilité. Les Américains n’étaient pas réputés pour leur qualité en langue même si la plupart de ses petites chéries étaient polyglottes.


Ces deux jeunes-là n’étaient pas destinées, contrairement aux italiennes, à rejoindre les chambres des bordels dans l’immédiat. Il fallait agir avec patience quand on prélevait de tels profils. Ces assistantes de langue avaient un avantage. Leurs contrats étaient à durée déterminée. 


Il avait embauché les deux italiennes car le leur se terminait. Leurs établissements respectifs leur avaient proposé une prolongation d'un an mais elles l’avaient refusé suivant ses ordres. Pour les instances éducatives de de Santa Chiara, Paola et Evita n'existaient plus. Elles avaient officiellement rejoint leur pays de naissance. Pour leurs familles restées au pays, elles étaient encore à travailler dans leur lycée. Ainsi, personne ne se poserait de question alors qu’elles allaient commencer à lui rapporter de l’argent.


Sarah et Élisabeth étaient au milieu de leurs contrats et avaient encore plus de six mois avant de connaître le même sort que leurs collègues italiennes. Cela n'empêchait pas Paulo de profiter de la situation.


  • Allez ! Debout ! Ordonna-t-il en claquant bruyamment des mains. Vous vous êtes assez reposées comme ça ! »


Les deux jeunes femmes se redressèrent comme tenues par des ressorts. Paulo détailla ces deux corps si excitants. Il avait profité de ce petit voyage pour s’emparer de ces deux jeunes femmes après avoir bien profité de leurs amies italiennes. Ils avaient voyagé en utilisant l’avion personnel de Paulo et il avait possédé ces deux anglaises durant tout le trajet. Cela faisait un entraînement des plus brutal pour des jeunes femmes qui n'avaient pas l'habitude de subir les assauts d’un tel satyre.


Il s’installa sur le lit entre les deux jeunes femmes qu’il attira à lui. Il vola un baiser à Élisabeth tout en glissant la main entre les cuisses de Sarah. La petite blonde écarta les jambes comme par réflexe. Cependant elle gardait cette expression anéantie qui ne cachait rien de ses sentiments réels.


Kate observait ce spectacle comme interdite. Etait-ce parce que les deux jeunes femmes en question étaient des anglaises mais elle se sentit touchée plus que d’habitude. Le syndrome de l’implantée avait visiblement quelques limites et, à ce moment-là, elle ne ressentait aucun plaisir et elle n’avait pas spécialement envie de participer. La machine qui était dans son cou s’actionna alors et elle s’approcha pour rejoindre le trio qui commençait à s'imbriquer.



CHAPITRE 6


Le réveil sonna, tirant Evita d’un sommeil bien peu réparateur. La jeune femme qui avait toujours été très matinale, eut énormément de peine à se lever alors qu’il était presque midi. 


Elle découvrait le rythme de vie décalé des employées du « soleil de vos nuits ». L’activité d’une prostituée se passait essentiellement la nuit ou, au mieux, en fin d'après-midi. C’était pour ça que cette maison close n’ouvrait ses portes qu’à partir de treize heures. Les clients qui voulaient des meetings matinaux devaient le faire par réservation moyennant des paiement en conséquence.


Tout cela ne concernait pas encore Evita qui était en « formation ». Pour elle pas encore de clients pour mais des séances plus que musclées avec cette russe au visage aussi angélique que son esprit était pervers. La jeune femme avait cru connaître le pire quand Paulo s'était emparé d’elle. Elle se trompait.


Elle devait respecter un planning très précis. Lever avant midi puis un repas dans la salle du quatrième étage avec les autres filles. La première fois qu’elle s’était présentée dans cet endroit uniquement réservé aux employées et disposant de nombreuses pièces dédiées à leur distraction, elle avait surtout été choquée par le nombre de jeunes femmes présentes. Elle en avait compté quinze, essentiellement des étrangères mais aussi un nombre non négligeable de locales. Elle eut même la surprise de reconnaître une de ses anciennes élèves.


La plupart d’entre elles ne portait que des tenues très minimales. Elles devaient commencer à travailler une heure plus tard et ce n'était pas la peine de s'habiller. La plupart étaient vêtues de sous-vêtements voire moins. C’était d’ailleurs le cas d’Evita, qui ne portait qu’un string et un petit soutien-gorge qui cachait sa petite poitrine.


L’endroit ressemblait à une sorte de cantine mais à la différence que les jeunes femmes avaient chacune une place attribuée sur laquelle on avait déposé un plateau contenant ce qu’elle devait manger. 


Durant le premier jour dans ce bordel, Evita avait subi toute une batterie de tests et d'examens médicaux. La femme médecin qui les avaient effectués avait ensuite déterminé une sorte de repas idéal en fonction de son physique et de sa santé. Cela ne voulait cependant pas dire qu’elle allait devoir manger tous les jours la même bouillie infâme mais aux qualités nutritionnelles indéniables. Les repas étaient au contraire particulièrement savoureux et fabuleusement bien présentés et de bien meilleur goût que ce qu’elle mangeait auparavant. Il fallait dire ce qu’ils étaient concoctés par une cheffe étoilée.


La place d’Evita se trouvait juste à côté de celle de Jana. La jeune tchèque, plus habituée au rythme du « soleil de vos nuits » s'était levée plus tôt et avait déjà fini de manger. Elle ne semblait cependant pas décidée à quitter la table, ce qui ne rassura pas Evita qui avait pu, lors de la soirée précédente, découvrir les horribles penchants pervers de celle qui était devenue sa « maîtresse ».


Evita s’approcha de la table et, au même moment, Jana recula à sa chaise un petit peu et se tourna vers elle.


  • Mais c'est ma petite poupée, ricana la jeune blonde. Tu es bien fatiguée dis donc. »


La jeune italienne ne répondit pas à ce sarcasme. Elle baissa un peu les yeux et se dirigea vers sa chaise mais Jana la fit tomber sur le sol. Le meuble tomba dans un bruit qui résonna dans la pièce mais aucune des jeunes femmes présentes ne leva la tête.


  • Tu dois avoir mal aux fesses après notre petite séance d’hier, ajouta Jana. Viens plutôt t’asseoir là, continua-t-elle en tapant sur ses cuisses. »


Il y avait une chose qu’Evita avait compris, c’était que la lutte était inutile. Elle ne tenta même pas de résister quand son corps se dirigea pour s’asseoir sur le genou celle qui partageait son petit appartement. Jana repoussa son plateau pour faire glisser celui d’Evita devant elles.


  • Tu dois avoir faim, estima-t-elle sur un ton toujours aussi désagréable. Allez ! Mange ! »


Evita s’empara des couverts et attira à elle le premier plat, une soupe dont l'odeur était plus qu’appétissante. Alors qu’elle baissait la tête pour porter la cuillère à sa bouche, la main de Jana se posa sur son cou et lui enfonça le visage dans le bol chaud.


La jeune praguoise éclata de rire alors qu’Evita relevait un visage recouvert d’une sorte de masque de purée orange.


  • Jana ! Fit la voix autoritaire d’Avrora. Arrête tout de suite ! Je sais que c’est ton petit jouet mais tu as interdiction de l'abimer. Si tu endommage son visage, aucun client ne voudra d'elle et le maître te le fera payer. »


Jana libéra alors le cou d’Evita qui put se redresser un peu mais, rapidement, elle glissa sa main entre les cuisses de sa jeune victime. Elle souleva sans peine le tissu du string et commença à jouer avec son intimité. Ce fut comme un rappel de sa première rencontre avec Paulo.


  • Le maître a bien précisé que tu adorais te faire doigter, lui glissa Jana à l’oreille. Allez ! Mange ! »


De nouveau, Evita se pencha vers le bol de soupe alors qu'une chaleur commençait à monter de son entrejambe. Jana avait multiplié les relations lesbiennes au cours des deux années passées. Elle avait acquis une réelle dextérité pour exciter les parties charnues d’une autre femme. Évita était en train de le découvrir à ses dépens.


Elle n'était pas à proprement parler une ingénue et, en dépit de son jeune âge, avait déjà eu un nombre respectable d’amants mais aucun ne l'avait touchée de la façon dont Paulo l’avait fait dès le premier jour. Elle avait découvert que son corps était incroyablement sensible à ces caresses. Elle était aussi en train de découvrir qu’il l’était autant quand elles provenaient d’hommes que de femmes.


Alors qu’elle continuait à manger, les mains tremblantes et le teint rougi, Jana continuait ses caresses. La jeune italienne ne pouvait voir le visage de sa tortionnaire mais elle devinait ce sourire si malaisant qu'elle affichait constamment depuis son arrivée au « Soleil de vos nuits ». 


À un moment donné, les caresses se firent plus profondes et encore plus intenses. Une vague de plaisir traversa alors totalement le corps d’Evita qui se contracta en poussant un long soupir. Elle relâcha la cuillère, renversant une partie de sa soupe alors qu'elle se pliait en deux en prenant appui sur la table. Jana la gratifia alors d’un ricanement tout en continuant à faire coulisser ses doigts dans son intimité.


  • Jana ! Intervint à nouveau Avrora. Serena respecte précisément les proportions imposées par Lucia. Si tu lui fais gâcher une partie de sa nourriture, tu fausses tous les calculs. Tu as toutes les nuits pour t'amuser avec elle. Ce n’est pas pour rien que le maître te l'a donnée.

  • J’en profite au maximum, répondit la jeune tchèque. Pour l’instant, je ne la partage qu’avec toi. Elle est encore un peu fraîche alors qu’ensuite quand elle passera à la casserole jusqu’à dix fois par jour, elle risque d'avoir beaucoup moins d’énergie pour me faire plaisir.

  • Laisse-la finir de manger ! Il est bientôt quatorze heures et elle a rendez-vous avec moi. Là aussi elle aura besoin d'énergie. »


La hiérarchie était claire dans ce lieu de perdition. Paulo était tout au-dessus et, en son absence, celle qui commandait était Avrora. Il y avait ensuite quelques finesses mais, quand la russe donnait un ordre, toutes les autres s’y pliaient. Jana libéra donc Evita de ses caresses si dégoûtantes et la jeune italienne put finir son repas dans une relative quiétude. Ce fut une bien brève parenthèse dans cette journée d’affliction.


Alors que les autres résidentes retournaient dans leur chambre pour commencer à accueillir leurs clients, Evita suivit Avrora jusqu’à ses appartements.


Contrairement à une Jana qui ne cachait aucunement le plaisir qu'elle ressentait à la faire souffrir, la russe faisait montre d'un comportement affreusement professionnel. Elle éduquait la jeune femme afin d’en faire une prostituée parfaitement efficace mais n’était jamais inutilement brutale ni réellement compréhensive.


L’après-midi allait être dédiée à la pratique de la fellation. Fille de son temps, Evita se croyait déjà experte en la matière. Elle avait utilisé cette pratique avec tous ses petits amis y compris les premiers alors qu'elle n'était qu'adolescente et n'avait aucune appréhension à prendre un sexe en bouche. A l’occasion de cette « formation », elle découvrait qu'elle était en fait une amatrice à peine un peu douée.


Il n'y avait aucun homme autre que les clients au « soleil de vos nuits » et il était hors de question de livrer une fille non formée à ces « VIP » qui payaient rubis sur l'ongle pour une heure ou plus avec une des employées de ce bordel. Avrora avait trouvé une solution en utilisant un substitut artificiel. Une verge de plastique à la forme mais aussi à la consistance qui rappelait à s’y méprendre celles d'un membre naturel. 


Il s’agissait d’un instrument particulièrement sophistiqué qui recréait à la perfection le fonctionnement du sexe masculin jusqu’à l’éjaculation. Pour la déclencher, il fallait effectuer un travail très minutieux et très précis avec la bouche, avec la langue et même avec les dents. Evita devait donc s’appliquer au maximum pour mettre fin au plus vite à son calvaire. 


Avrora multipliait les conseils, insistait sur les détails et punissait parfois l’ancienne assistante quand celle-ci ne les appliquait pas avec zèle.


La jeune italienne y mettait pourtant tout son cœur. Non pas qu'elle en avait envie mais elle avait déjà bien compris que son corps ne lui appartenait plus. Soudain, le membre qui était dans sa bouche commença à s’agiter comme pris de spasme. Elle comprit que ses allers-retours et ses coups de langue et de dents avaient fini par porter leur fruit. Elle avait déjà quelques reprises ressenti le membre d'un de ses petits amis sur le point d’éjaculer dans sa bouche. Elle eut alors le réflexe de vouloir se retirer comme l’avait fait dans ces circonstances.


  • Non ! Tonna Avrora. Tu restes comme ça et tu bois ! »


L’objet était une copie des plus exactes. Il contenait dans un réservoir situé à sa base une sorte de liquide poisseux dont la couleur, la consistance et même le goût rappelait le sperme. Ce liquide envahit la bouche d’Evita qui réprima un hoquet alors qu’il s’écoulait doucement dans sa gorge.


Ce n'était malheureusement pas la première fois qu’elle buvait un liquide de ce genre mais la première datait de très peu de de temps.


Lors d’une de ses premières visites, Paulo avait testé son talent de fellatrice et l'avait déjà obligée à avaler son sperme. La réaction de dégoût qu’elle n’avait pu cacher en déglutissant ce liquide avait fortement intéressé ce sadique affirmé.


  • Alors tu n'aimes pas boire ma semence, constata-t-il. Et bien dis-toi bien qu’à partir de maintenant, ce sont des torrents de sperme que tu vas boire ! Des mètres-cubes que tu vas digérer ! Tu vas devenir une véritable vide-couilles ! »


En se rappelant de cette promesse et en constatant que sa formation impliquait cette obligation, Evita se remit à pleurer.



CHAPITRE 7


Le trio était donc devenu un quatuor après que Kate eut rejoint Paulo et les deux assistantes. On aurait pu croire que se retrouver avec autant de femmes serait trop pour un seul homme mais Paulo semblait avoir dépassé un cap qui allait au-delà de la nature humaine. Les premières fois où il avait possédé Kate, il lui avait laissé plusieurs heures de répit entre chaque coït. Désormais, il semblait capable d’une endurance beaucoup plus longue et surtout de jouir à répétition. Souvent, après la première éjaculation, il restait en érection et semblait aussi inépuisable qu’insatisfait.


Il avait placé les deux jeunes anglaises à quatre pattes et les sodomisait à tour de rôle. Les deux jeunes femmes étaient encore vierges de l’anus la semaine précédente et leur orifice était encore incroyablement résistant, accentuant le plaisir ressenti par leur violeur. 


Pendant le même temps, il attira Kate à lui et l'embrassa goulûment tout en continuant à enfoncer son membre entre les fesses de la jeune Sarah. La prostituée lui rendait son baiser sans aucune retenue. Il baladait ses mains sur son corps, excitant des petits seins puis son intimité qui s’était lubrifiée à vitesse grand V. Son corps était devenu comme une machine à sexe et elle n'était même plus capable de réaliser si elle s’était mise à aimer tout ce stupre ou s’il s’agissait des dizaines de réflexes conditionnés par la machine qui gouvernait sa vie. La vérité était qu’elle ne se posait même plus la question et se laissait porter par cette folie perverse.


Il libéra l’anus de Sarah dans un « flop » qui aurait pu être comique dans d’autres circonstances. La petite blonde s’affala sur le lit, tentant de reprendre son souffle. Élisabeth le fixait par-dessus les épaules, affolée à l'idée qu'il revint la pénétrer mais il décida de se concentrer sur Kate. Il la pénétra dans une position semi-accroupie. La jeune femme enroula ses jambes autour de ses hanches et ses bras autour de son cou. Elle commença à se déhancher alors qu’il donnait des coups de reins. 


Elle poussa des grands cris de plaisir alors que ce membre puissant montait et descendait en elle. Elle remuait des hanches dans un mouvement pensé pour accentuer ses sensations de l’homme qui la possédait. Elle l’encourageait en espagnol et en anglais alors que ses deux compatriotes observaient cette scène sous le choc du comportement de leur aînée. Elle donnait l'impression de jouir pleinement de son esclavage. Il ne restait plus rien désormais de la jeune fille prude et honnête qui avait pleuré et même vomi alors qu’elle se donnait à la chaîne dans un train en route pour Riviera.



CHAPITRE 8


Paola arriva au « Little Sunshine », succursale du « Soleil de vos nuits » à Riviera. Elle avait été une esclave docile qui n'avait eu besoin d'aucune escorte pour rejoindre sa prison. L’établissement était flambant neuf et il n’avait pas encore ouvert ses portes. Des dizaines d’ouvriers et artisans travaillaient encore dans les couloirs et chambres. Un homme l’attendait devant l’entrée comme l’avaient fait Jana et Avrora pour Evita à Portelo. Il s'agissait du contremaître du chantier, cet homme qui aimait livrer des jeunes femmes à la concupiscence de ses subalternes.


  • Salut ma belle, dit-il avec un ton qui ne cachait aucunement son mépris. L’avocate salope était occupée alors elle m'a demandé de te servir de guide. »


Il se montrait médisant avec Yolanda qui était pourtant censée être sa supérieure hiérarchique mais il avait compris depuis longtemps que même les femmes qui prenaient les décisions restaient des objets entre les mains de Paulo. Il s’arrêta un peu, considérant la jeune italienne avant d’émettre un sifflement.


  • Y-a pas de doute, commença-t-il, ce mec sait dénicher des poupées de sexe. T’es une vraie bombe ! J'en connais qui vont bien s'amuser. »


Paola ne répondit pas. Depuis quinze jours, elle subissait un sort funeste et ne comptait plus les insultes dont on l’avait gratifiée.


  • On t’a attribuée la chambre une, expliqua le contremaître en s’avançant vers l'ascenseur. C'est la chambre de la « star ». A ce que je sais, ton profil a déjà été défini sur le site dédié aux établissement « solaires » et déjà des clients se battent pour te réserver. Si tu es aussi salope que l’autre avocate, ils ne vont pas regretter le voyage, rajouta-t-il avec un sourire. On m'a autorisé à te « prêter » un peu à certains de mes gars alors laisse la porte de ta chambre ouverte parce que cette nuit ils vont se relayer pour t'échauffer. »


Paola se mordit les lèvres devant cette promesse. Elle fixa le grand couloir qui s’étendait devant eux après l’ouverture de l’ascenseur. Il y avait une bonne dizaine de portes alignées des deux côtés.


  • Pour l’instant t’es la première, déclara le contremaître qui semblait avoir lu dans ses pensées. Ce bordel ne va pas ouvrir avant un mois. Ils ont encore le temps de le remplir. A ce que je sais, une bonne demi-douzaine de petites salopes bourgeoises de Portelo devraient venir te tenir compagnie dans pas longtemps. Des toutes jeunes, à peine majeures, mais déjà le cul en feu. On m’a parlé aussi d’une ou deux américaines qui devraient pas tarder à débarquer dont une qui devrait faire fureur. Si elle est au moins aussi bonnasse que toi, j'espère qu'elle va vite arriver et qu'on pourra en profiter avant de terminer les travaux. »


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