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Des cours très particuliers, épisode 9

Dernière mise à jour : 15 sept. 2023

CHAPITRE 1


- Ouvre la bouche ! Ordonna Fernand Dernau. »


Paola s’exécuta. Il glissa alors dans sa bouche la boule d’un bâillon. Prenant bien le soin de l’attacher derrière la tête de la jeune femme, il la priva ainsi de la capacité à parler. Il lui tendit alors un masque de carnaval et elle se recouvrir le visage avec.


Elle put alors s'observer dans le miroir de la cabine. Ce déguisement de petit caniche blanc était à peine moins ridicule que celui qu'on lui avait fait endosser lors des jeux sordides de Warszawa. Elle afficha une petite mine ironique en détaillant cette tunique d’un blanc immaculé qui, à défaut d’être transparente, moulait son corps, dévoilant toutes les courbes de son corps. Elle avait piégé ses cheveux dans un épais chignon. Dernau avait poussé le sens du détail en ajoutant une magnifique queue en fleur sur son arrière-train et bien entendu ce masque en latex qui épousait les traits de son visage pour mieux les dissimuler et reproduisait à s’y méprendre les traits de cette race de chiens de salon.


- Arrête de te reluquer ! Fit son amant avec ironie. On n’a pas tout notre temps ! »


Elle tenta de baragouiner une réponse mais le bâillon l'en empêcha. Il s’approcha alors d’elle et s’empara du collier noir qu’elle avait autour du cou pour y accrocher une laisse.


- Allez ! Ajouta-t-il. On y va ! »


Alors qu’elle faisait mine d’avancer, il lui adressa un regard plein de dédain comme s’il avait affaire à une élève un peu obtuse. Elle mit quelques secondes à comprendre puis se plia pour se mettre à quatre pattes. Elle portait des sortes de gants sur les mains qui copiait les pattes d’un chien. De ce fait, elle était aussi incapable d'attraper la moindre chose et ses mains avaient autant d’utilités que ses pieds.


Il tira sur la laisse faisant tinter la clochette accrochée à son collier et elle commença à avancer à sa suite telle un bon petit chien obéissant.


Ils sortirent de la cabine. Quand elle avançait, l’étrange petite queue qui avait été enfoncé à la naissance de ses fesses bougeait légèrement, tirant sur les bords de son anus. Elle qui aimait tant la sodomie trouvait cette sensation étrange, à mi-chemin entre le plaisir et la gêne.


Ils étaient au début de la soirée et les couloirs du « boat » étaient encore bien fréquentés. Ainsi ils croisèrent plusieurs couples ou autres personnes isolés. Si certaine firent une mine étrange en voyant ce couple bizarre, la plupart semblèrent les remarquer à peine. Le « boat » était le lieu de bien des extravagances et ses passagers n’étaient pas facilement choqués.


Paola gardait les yeux bien fixés devant elle, évitant de croiser les regards mais c’était plus pour coller aux directives qu’on lui avait donné que par honte. Au contraire, elle sentait une légère humidité dans son entrejambe alors qu’elle progressait telle un petit animal au milieu des humains.


Ils ne s'aventurèrent pas, cette fois, dans les niveaux inférieurs du bateau mais restèrent bien dans les étages les plus fréquentés. Leur destination était bien plus chic que le sordide cabaret de Warszawa. Ce qu'on appelait le « zoo » était en fait un club privé très select. Bien entendu, l’équipe de filtrage à l’entrée ne posa aucun problème à celui qui était désormais le seul maître du « boat ».


Le « zoo » était bien différent des clubs échangistes que Paola avait fréquentés depuis qu’elle avait passé cet accord aussi pervers que jouissif. Le lieu baignait dans une grande lumière renforcée par les couleurs claires des murs donnant à l’ensemble un cachet unique. Comme la soirée précédente, Dernau avait sa table réservée comme dans tous les clubs de ce lieu incroyable.


Il se dirigea vers une petite table située un peu à l’écart de la grande salle lumineuse. Une seule chaise avait été posée. Après s’être installé, il signala à Paola de se mettre à ses pieds. La décoratrice s’exécuta rapidement, s'accroupissant sous la table. La sensation qu’elle ressentait était étrangement intense. On lui avait souvent parlé de ce lieu où certaines personnes se déguisaient en animaux pour se laisser aller à bien des excès mais elle avait toujours refusé de se joindre à eux. Peut-être avait-elle peur d’aimer et de révéler ainsi toute sa perversité qui maintenant n’avait plus rien de secret. C’était quand même bien étrange de ressentir du plaisir à être traitée moins qu'un être humain.


Dernau tira un peu sur sa laisse pour la faire se redresser et elle put observer la salle. La salle était bien remplie. On y retrouvait ainsi d'autres types de chien, masculin ou féminin. Les règles du « boat » n’avaient pas encore officiellement changé mais le « zoo » avait toujours mis hommes et femmes au même niveau.


En observant un peu la salle, elle identifia des chiens tenus en laisse, comme elle, mais aussi plusieurs qui se baladaient. Il y avait aussi les chats. Contrairement aux chiens, les chats n’avaient pas de maître. Ils allaient dans la salle suivant leur bon vouloir, se mêlant ou non aux groupes présents en ne suivant que leur seul bon vouloir.


Le « zoo » offrait aussi quelques distractions. Deux cages avaient été installées, bien en vue. A l'intérieur, deux jeunes filles habillées comme des oiseau au plumage chamarré chantaient quelques petits refrains des plus mélodieux. Ces déguisements excentriques n’avaient cependant rien de bien suggestifs contrairement aux tenues des autres « animaux ».


Paola savait qu’il s’agissait d’employées du bateau et que la cage n'était pas une prison mais une sorte de protection autant qu’un élément du décor. On ne touchait pas à ces oiseaux là sans leur accord.


Un peu plus loin se trouvait un homme déguisé en gorille. Assis à une table, il observait les différents groupes, peut-être à la recherche d’une guenon. D'ailleurs plusieurs étaient visibles un peu partout. Les guenons étaient des professionnelles, des prostituées. Elles étaient payées grassement et s’offraient à tous les hommes, gorilles ou humains, qui avait envie d'elles. Paola vit aussi un ou deux singes, équivalents masculins des guenons.


Fascinée par ce spectacle coloré, Paola remarqua avec un temps de retard les deux personnes qui s’étaient approchées de leur table. De la femme elle ne vit que des talons hauts noirs et des jambes relativement fines protégées par un bas semi-transparent. Par contre, elle eut tout le loisir de détailler le chien qui marchait à ses pieds.


Le déguisement était encore plus confectionné que le sien. Il était assez grand, massif et vêtu de noir. Son masque copiait de nombreux détails de la gueule d'un bouledogue mais collait encore plus à son visage, lui permettant de retranscrire parfaitement toutes ses expressions. Il ne portait pas de bâillon-boule mais haletait et grognait avec un talent d’imitateur impressionnant.


- Mon cher Dernau, fit la voix de la femme dont Paola n’arrivait pas à distinguer le visage. Quel plaisir de vous revoir ici. Cela faisait quelques temps. Vous n’aviez plus de chienne digne de ce nom ?

- Bonsoir Sonia. Heureux de vous revoir aussi. Je n’avais plus de contractuelle qui aurait pleinement apprécié les délices si particuliers de cet endroit.

- Et oui. Vous et votre manie de changer en permanence. Les bons animaux de compagnie sont rares. Il faut savoir les conserver. »


En disant cela la femme passa la main dans les cheveux de l'homme à quatre pattes à ses pieds. Il se mit alors à poser des petits feulements comme s’il était heureux. Paola observait son comportement avec fascination. Il recopiait à la perfection le comportement d'un chien et semblait aimer ça.


- Aurais-je l'honneur de partager la table du nouveau maître ? Ajouta Sonia, indiquant ainsi qu’elle avait pleinement conscience des événements qui s’étaient produits un peu plus tôt dans la journée.

- Mais faites donc ma chère, c'est toujours un plaisir. »


En se rappelant de la discussion que Dernau avait eu avec Warszawa, la veille, Paola ne pouvait que dénoter la différence de ton. Il était beaucoup plus convivial même si elle savait que, parfois, les apparences pouvaient être trompeuses, surtout dans ce monde étrange et pervers.


Un des serveurs apporta alors une chaise et Sonia s’assit. Son bouledogue vint se rouler à ses pieds à quelques centimètres seulement de Paola qui recula un peu d'appréhension. Dernau tira sur sa laisse pour lui indiquer de ne pas trop s'éloigner. Elle gardait le regard fixé sur cet homme-chien. Ses efforts pour ressembler à l’animal étaient tels qu’ils la troublaient.


Elle n'arrivait toujours pas à discerner le haut du corps de cette femme. D’après le bas, c’était quelqu’un qui s’entretenait mais elle ne pouvait pas déterminer son âge exactement. Elle était une femme qui pouvait se comporter en maîtresse alors que les règles du « boat » n’avaient pas encore été officiellement changées. Cela voulait dire qu'elle était particulièrement riche et puissante. Peut-être une personne capable de regarder Dernau les yeux dans les yeux.


Ils échangèrent des mondanités, parlant de personnes que Paola ne connaissait pas. La discussion était incroyablement simple compte tenu du lieu où ils se trouvaient. La mère de famille tentait de comprendre le sens de leurs paroles mais sentit soudain une pression sur elle. L’homme-chien avait redressé la tête et la fixait avec intensité. Elle se sentit étrange. Il y avait un mélange de peur et d’excitation. Était-il vraiment un bon acteur où se prenait-il un petit peu trop à son jeu ?


L’animal se tourna alors et frotta sa gueule sur la jambe de la femme qui tira doucement sa laisse.


- Mon petit Médor a, semble-t-il, senti une chienne en chaleur, mon cher. Comment s’appelle-t-elle donc ?

- C’est vrai que je n’ai pas trop pensé à lui donner un nom, reconnut Dernau. Nous avons pris la décision un peu tardivement après tous les événements de la journée. Disons Bichette.

- Comme c’est mignon. Est-elle là en observation uniquement ?

- Non. Et vous l’avez dit vous-même, elle est en chaleur. »


Paola écoutait cette discussion en comprenant parfaitement les implications. De nouveau, Dernau lui avait parfaitement expliqué le déroulé de la soirée et ce qu’elle acceptait de faire en endossant ce déguisement de chien. Il avait précisé que s'il s’en sentait l'envie, il pouvait très bien la laisser se faire prendre par un autre « chien ». Elle avait accepté cela sans vraiment rechigner. Elle avait déjà participé avec lui à plusieurs soirées échangistes et couché avec des hommes qu'elle n'avait jamais revus sans aucun problème.


Cependant, à ce moment-là, dans cette position à quatre pattes et incapable de prononcer la moindre parole, elle se sentit un petit peu mal à l’aise. Et puis il y avait cet homme-animal qui continuait à lui lancer des regards pleins d'excitation.


Dernau tira alors sur sa laisse, l'incitant à sortir de sa cachette sous la table. Elle résista un petit peu mais il donna un coup un peu plus fort. Elle retrouva ses réflexes de soumise pour venir se placer un peu sur le côté de la table. Autour d’elle, les autres clients vaquaient à leurs occupations. Elle se rendit compte que plusieurs d’entre eux étaient déjà en pleine action.


Sonia détacha la laisse de son chien et Paola put enfin voir son visage. Elle estima qu’elle devait avoir à peu près son âge mais son physique était bien trop fantastique pour être naturel. Elle ne portait pas de trace te ride sur son visage mais quelque chose dans son regard montrait qu'elle avait de l'expérience.


Elle adressa un petit sourire à la mère de famille. Il n'avait à voir avec le sourire sadique et malfaisant de Warszawa. Paola aurait même pu jurer qu’elle cherchait à créer une sorte de complicité.


- Alors vous allez changer les règles du « boat » ? Interrogea Sonia en se rasseyant. L’égalité homme-femme. Vous passez directement de la préhistoire au vingt-deuxième siècle, mon cher.

- Je pense que cela ne devrait pas trop vous déranger. Vous n’aurez plus à vous balader avec ce faux bracelet blanc au nom de votre défunt mari.

- Je n'ai pas dit que cela me dérangeait. Bien au contraire. Vous avez humilié Warszawa. Vous l’avez mis en très mauvaise posture. J'aime ça mais méfiez-vous. L'animal blessé est souvent plus dangereux. »


Paola écoutait ce discours d’une oreille tout en jetant des regards interrogateurs à l'intention de l'homme-chien qui lui tournait autour en soufflant fortement. L’imitation était tellement réaliste qu'elle en était gênante. Elle sentit qu'il glissait mufle entre ses fesses. Dernau tira sur la laisse pour l'inciter à rester calme. Sa tenue était beaucoup plus solide que celle la veille mais une ouverture avait été aménagée au niveau de l'entrejambe, laissant l’accès à ses parties charnues.


Médor, elle ne connaissait pas son vrai nom, balada son nez entre ses fesses puis se mit à lui lécher l'intimité. Cette stimulation était étrange. Elle ne ressemblait pas à un cunnilingus mais bel et bien à des coups de langue frénétiques comme le donnerait un animal en train de laper son écuelle.


Il y avait une partie d’irréel dans cette histoire. Cette situation très humiliante excitait Paola. Elle ne pouvait le nier alors que sa cyprine commençait à imbiber le tissu de son vêtement immaculé. Presque involontairement, elle se mit un petit peu à onduler des hanches, facilitant le travail de la langue de son homologue. Au-dessus d’elle, les deux maîtres continuaient leur discussion.


- Vous savez, continuait Sonia. J'ai moi-même certains actifs sur le « boat », notamment le casino. Certains craignent que vous interdisiez certaines activités un peu limites.

- J’interdirai tout ce qui implique une vraie contrainte et de la torture. Pour le reste, si certains ou certaines aiment être la récompense d'un jeu pervers, cela ne me dérange pas. Le « boat » est un lieu de plaisirs interdits par la morale bourgeoise. Je tiens à ce qu’il conserve cette vocation.

- Voilà qui est rassurant et fidèle à votre image. Mais Regardez donc ! On dirait que votre bichette est vraiment en chaleur. »


Les caresses étranges de cet homme si bien déguisé avaient un effet clair sur Paola dont l’entrejambe était désormais trempé. Elle devait lutter contre elle-même pour ne pas se mettre à gémir et ainsi se donner en spectacle au milieu de ce lieu fréquenté.


- Vous savez décidément choisir vos animaux de compagnie, repris encore Sonia. Je dois avouer que je suis souvent jalouse. Je me souviens d’une certaine petite brune qui était encore plus déchaînée. Mais ne ressentait vous pas un certain manque parfois ?

- Un manque ? Répéta-t-il sans comprendre.

- Oui. Les relations purement charnelles sont excitantes mais tout cela manque de profondeur. Vous trouvez quelqu’un qui ravit vos fantasmes et qui, dans le même temps, vous renvoie une certaine émotion partagée. C’est quand même plus valorisant.

- Le problème est que j’ai beaucoup de fantasmes. Bien plus qu’une seule femme ne pourrait en assumer. Et puis les sentiments, c'est très surfait et c'est surtout très passager

- Comme je déteste votre cynisme. Même un homme d'affaires comme vous devrait écouter son cœur, de temps en temps. »


La discussion qui continuait commençait à paraître un peu obscure à Paola. Elle était désormais totalement sous l'effet de ses sens qu’elle avait du mal à saisir les paroles les plus simples. Avec le bâillon, elle ne pouvait qu'émettre de petits gémissements ridicules alors que la tête de l'homme-chien continuait à l’exciter. Sa langue alternait entre ses deux orifices. Elle s’enfonçait de quelques millimètres dans son anus. Cet homme semblait être capable de deviner ce qu’elle aimait et son cœur s’accélérait. En même temps elle commença à transpirer.


De temps en temps, elle jetait des regards un peu inquiets autour d’elle, imaginant être le centre de toutes les attentions. Le « zoo » était un endroit où les extravagances étaient nombreuses et où chacun menait ses affaires en toute discrétion. Si certains convives s’intéressaient à ce qui se passait dans ce coin de la pièce, personne ne se permettait de le faire de manière ostentatoire.


La langue s’aventura un peu plus dans son anus et elle poussa un nouveau petit cri étouffé par le bâillon. Elle écarta ses cuisses encore plus largement. Le message était suffisamment explicite pour que Médor le comprît et elle sentit alors le poids de son corps sur son dos. Il était massif et il fit plier la jeune femme qui trouva cependant l'énergie de ne pas s’effondrer. Elle poussa sur ses membres et retrouva sa stabilité.


Il était aussi terriblement excité et n'eut pas besoin de ses mains pour guider son sexe entre les cuisses totalement ouvertes de la décoratrice. Quand le membre turgescent envahit son vagin, elle poussa un vrai cri que le bâillon ne put retenir totalement.


- Ce que je n'arriverai jamais à comprendre, reprit Sonia en gardant les yeux bien fixés sur les deux corps en train de s'imbriquer, c'est comment vous faites pour dénicher de telles perverses.

- C’est un talent, avoua Dernau. Je n'ai, en vérité, aucun mérite contrairement à elle.

- C’est vrai qu’il faut un certain courage pour reconnaître que l'on aime être une chose. Je suis bien heureuse d’être de l'autre côté.

- Ils pensent sans doute le contraire. »


Paola n’écoutait plus. Elle était uniquement concentrée sur le membre qui allait et venait en elle. Si Médor n'était pas aussi doué pour exciter son corps que Dernau, il était quand même très puissant et ce côté bestial qui émanait de lui rendait la chose encore plus délicieuse. Paola n’avait jamais eu comme amant que des hommes courtois et ne se serait jamais imaginé prendre plaisir dans une telle situation ? Comment avait-elle pu s’ignorer aussi longtemps ?


L’homme-chien continua à accentuer le rythme de ses allers et retours en elle. Elle ne cherchait plus à retenir ses cris qui étaient parfaitement audibles en dépit du bâillon.


- Cependant ma chère, intervînt Dernau. Je trouve que votre animal aurait pu s'équiper. Je vous ai connue mieux éduquée.

- Si vous craignez qu'il ne fasse des petits chiots, rassurez-vous. Je l’ai fait castrer. »


Paola leva la tête en attendant ce mot. Etait-elle sérieuse ? Cet homme avait-il accepté de se faire castrer ? En tout cas, cela ne semblait pas du tout réduire sa puissance et il continuait à donner des grands coups de reins, s’enfonçant profondément en elle. De nouveau, la perverse qu’elle était se mit à rêver de sentir ce membre puissant envahir son anus mais son bâillon lui interdisait de parler. De toute manière, Dernau avait été très clair. Les chiens n’étaient pas autorisés à demander quoi que ce fût.


Cependant, l’énergie déployée par Médor était suffisante pour lui procurer énormément de sensations. Son cœur battait la chamade et elle avait le souffle court. Cette sensation d’essoufflement étant renforcée par le bâillon. Elle haletait bruyamment sans plus se soucier des personnes qui pouvaient la regarder. Seul ce membre animal qui la perforait avait d’importance.


Elle fut traversée par un orgasme alors que le membre s’enfonçait une nouvelle fois en elle. Le bâillon ne put retenir le cri qu'elle émit alors et ce fut à peine si elle entendit claquer des mains comme pour la féliciter.


Médor ne tint pas plus longtemps qu’elle. Elle le sentit qui se crispait en elle puis l'écoulement d’un liquide dans son ventre. Elle ne s’inquiétait nullement de tomber enceinte puisqu’elle l'était désormais ménopausée. L’homme s’écroula alors totalement sur elle et elle fut incapable de supporter son poids d’autant plus qu’elle avait les membres flageolants sous l’effet de son propre orgasme.


Ils s'écroulèrent alors tous les deux sur le sol, baignés de sueur. Il continua cependant à lui lécher le cou, remontant jusqu’à en bas de ses oreilles d'une manière frénétique comme l'aurait fait un petit chiot badigeonnant le visage de son maître. Il avait toujours le membre figé en elle mais elle ne sentait qu’il se ramollissait doucement. Tout le monde n’avait pas la capacité de Dernau autant à durer et à répéter les coïts et elle le regrettait amèrement.



Alors qu’ils étaient toujours allongés sur le sol, Paola tourna la tête sur le côté et vit les talons hauts de Sonia passer à quelques centimètres d’elle. Elle entendit le bruit d’un clac alors qu’elle rattachait la laisse du collier de Médor. Elle sentit le membre flasque qui sortait d’elle et fut libéré de la pression qu'il faisait peser sur son dos.


- Ce fut très intéressant fit la maîtresse, enjouée. Votre nouvel animal de compagnie a beaucoup de potentiel. J'espère que nous la reverrons souvent avant que vous ne vous lassiez d'elle.

- Tout est possible mais qui sait. C’est peut-être elle qui se lassera de moi. »


Sonia éclata de rire. Paola l’entendît qui s'éloignait d'elle alors qu’elle tentait toujours de retrouver son souffle, un sourire ravi figé sur son visage toujours caché derrière son masque de petite chienne.




CHAPITRE 2


Carla relisait pour la centième fois le message qu'elle avait reçu sur son téléphone spécial. Dernau lui avait donné le premier rendez-vous. C'était une nouvelle étape qu'elle devait franchir. Accepter le contrat puis offrir l'accès à son quotidien à cet homme avait déjà été relativement pénible mais le simple fait de devoir envoyer un message confirmant qu’elle acceptait sa convocation la faisait transpirer d’appréhension.


Elle avait eu à plusieurs reprises envie de parler de tout ça avec Paola. De savoir ce qui l’attendait mais elle avait toujours eu comme une résistance. Comme une sorte de pudeur, un peu ridicule compte tenu des circonstances. Elle déroula encore une fois le message.


- Jeudi. Vingt et une heures. Rendez-vous dix-sept, rue Cyprien. Ne sois pas en retard ! »


Elle remarqua à peine qu’il avait abandonné le vouvoiement et chercha à identifier le lieu du rendez-vous. Ce n'était bien entendu pas sa résidence luxueuse et cela déjà l’inquiétait encore plus.




CHAPITRE 3


Médor fut la seule relation canine de Paola pour sa première visite au « zoo » et la jeune femme le regrettait presque. Dernau l’avait laissé reprendre ses esprits puis avait attaché sa laisse pour la ramener tranquillement dans leur cabine.


D’une certaine façon, Paola était contente de marcher à quatre pattes car elle était encore sous l'effet de l'orgasme qui l’avait traversée et des sensations étranges qu’elle avait ressenties. Elle n'aurait pas été sûre de pouvoir tenir sur ses deux jambes.


Dernau la libéra dès qu'ils arrivèrent dans la cabine. Elle put enlever ses gants qui la privait de l’usage de ses mains et ce masque de chien ridicule. Elle retira aussi son bâillon-boule. Elle retrouva donc une apparence presque humaine.


- Je ne te demande pas comment ça s'est passé, annonça Dernau. J’ai vu et c’était assez évident. C’est intense n’est-ce pas ?

- Plus que je ne l’aurais jamais cru. Je suis vraiment l’impression d’être une chienne.

- C’est simplement une autre démonstration de tes tendances. Un chien obéissant suit son maître. Il se laisser porter.

- Mais toi ? Qu’est-ce que tu as gagné là-dedans ?

- Si tu parles sexuellement ? Les maîtres ne sont pas autorisés à forniquer. Seuls les animaux le font. Mais rassure-toi, j’ai quand même eu certaines satisfactions.

- Je suis sûre que tu bandais comme un âne en me voyant me faire prendre par cette bête. »


Il la regarda alors avec un air intrigué. C'était la première fois qu'elle prenait ainsi l’initiative de lui parler aussi vulgairement. Elle s’était redressée même si elle gardait les jambes un peu flageolantes, et lui rendit son regard avec un sourire sans équivoque. Elle s’approcha alors de lui toujours vêtue de cette tenue impudique et se colla à lui, plaquant sa main contre son entrejambe.


- Et tu bandes encore, se rendit-elle compte. Je ne vais pas te laisser comme ça, mon maître.

- Mais tu es insatiable, constata-t-il. Bientôt tu auras la même endurance que moi, il faut croire.

- Tu veux faire un pari ? Voyons celui qui jouit le plus fort et le plus longtemps. »


Joignant le geste à la parole, la mère de famille se mit alors à genoux et défit rapidement le pantalon de son amant. Comme elle l’avait senti au travers du vêtement, il tenait une érection puissante. Elle engouffra le sexe dans sa bouche.


Nullement décontenancé par la prise d’initiative de la décoratrice, Dernau la laissa s’activer. Elle connaissait désormais bien ses qualités et cette capacité qu'il avait à parfaitement contrôler son corps. Aussi se montra-t-elle presque frénétique. Bavant de manière presque excessive, elle faisait aller sa tête d'avant en arrière très rapidement provoquant des bruits de succion alors qu'elle enfonçait le sexe jusqu'au fond de sa gorge.


Il la regardait faire, appréciant l’énergie qu’elle déployait et qui démontrait à quel point elle s'investissait désormais dans cet univers qu’il lui avait découvrir.


Il la prit alors par les épaules la faisant se redresser, la fit se retourner puis la plaqua contre le mur. Il lui souleva doucement la jambe et se planta brusquement entre ces cuisses. Elle poussa un grand cri alors que le membre envahit son intimité qui dégoulinait.


Il commença alors à la besogner avec la même énergie dont elle avait fait preuve durant sa fellation. Elle haletait bruyamment à chaque coup de reins qu'il donnait. Dans le même temps, il passa ses mains de l’autre côté de son corps, cherchant à tâtons sa poitrine au travers du vêtement blanc qu’elle portait tout toujours. Il commença à lui titiller doucement ses petits tétons qui étaient déjà légèrement dressés sous l'effet de l'excitation.


- Ohh oui ! Ohh oui ! Baise-moi ! Balança-t-elle alors.

- Chut ! Ordonna-t-il en posant sa main sur sa bouche. Les chiennes, ça ne parle pas ! Le seul moyen pour elles de se faire entendre, c’est d’aboyer et de japper.

- Ouaf !! Ouaf !! S’exclama-t-elle alors en réponse. »



L'imitation était très sommaire mais elle eut son petit effet car elle sentit que l'énergie qu'il déployait s'intensifiait. Chaque coup de rein lui faisait quitter le sol de quelques centimètres. Il continua à la prendre ainsi debout et elle se perdit un moment donné. L’orgasme qui la traversa lui arracha un hurlement qu’aucun bâillon ne retint.


Nullement satisfait, il la souleva du sol et la balança sur le lit. Elle rebondit un peu sur le petit matelas puis se mit à quatre pattes et recommença à aboyer. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’il la rejoignit pour la prendre à nouveau.


Ce coït dura bien plus longtemps et, dans le même temps, son esprit était s’était aventuré dans ses souvenirs récents. Elle revoyait cet homme-chien qui l'avait possédée et revivait les sensations bestiales qu’il lui avait fait ressentir. Elle eut alors un nouvel orgasme. Le premier d’une longue série.




CHAPITRE 4


Paola avait prolongé son absence et cela dérangeait Mégane bien plus qu’elle ne l’aurait voulu. Sa mère avait appelé pour prévenir que son travail nécessitait qu'elle restât deux jours de plus. Le père de Mégane, bien peu méfiant, s’était à peine inquiété du fait qu’elle avait appelé avec un autre téléphone que le sien. Paola avait justifié que les réseaux passaient mal sur cette île mais qu'elle utilisait un téléphone satellite de son client. Mégane savait que tout ça n’était que des mensonges.


Elle n'en avait rien montré cependant. Elle avait parfois l’impression que Dernau faisait exprès de rester aussi longtemps avec sa mère, entretenant aussi ce jeu étrange où il alternait les moments où il la satisfaisait et avec ceux où il la frustrait voire la faisait souffrir. Le pire était qu’elle n’avait aucun contrôle sur ce qui se passait ni sur les sentiments improbables qu’elle ressentait à l’encontre de cet homme plus âgé que son père.


Il n’en restait pas moins qu’elle devait vivre avec eux et notamment se rendre au lycée. Dans ces circonstances, elle avait décidé de rester sur place à midi, mangeant à la cantine alors qu’elle n'y était pas habituée. Au moins, quand elle ne restait pas entre les quatre murs de sa chambre à ressasser ce qui était en train de se passer entre sa mère et ce professeur pervers qui savait si bien éveiller son corps à défaut de son cœur.


Perdue dans ses pensées, elle sursauta quand on posa bruyamment un plateau en face d’elle. Elle identifia cependant assez rapidement Alexandra et fut surprise de voir celle qui se comportait souvent comme une espèce de petite princesse venir ainsi à sa rencontre.


Elles n’avaient qu’un an d'écart et avaient passé une partie de leur enfance à se côtoyer sans jamais vraiment s'apprécier. Quand Mégane avait commencé à perdre le contrôle de sa vie, elle s’était un peu mise à la marge de ses amis alors qu'Alexandra continuait à avoir son cercle de courtisans alors que, dans le même temps, ses notes s'écroulaient. En matière de popularité, Alexandra semblait toujours en compétition avec les autres filles et utilisait sans vergogne la manne financière de la pension paternelle pour littéralement s’acheter l’admiration de ses congénères. Mégane n’était finalement pas surprise qu’elle eut si facilement accepté le contrat pervers de Fernand Dernau puisqu’il lui garantissait de pouvoir continuer à utiliser cette fortune qui semblait la définir.


- Salut Meg, salua Alexandra en utilisant un surnom dont on avait plus affublé Mégane depuis des années et qui, dans sa bouche, sonnait presque comme une insulte.

- Salut Alex, répondit Mégane sur un ton équivalent. Quoi de neuf ?

- Tu sais. Le classique. Ah et aussi : j'ai commencé les cours particuliers.

- Je sais. Ca te convient ?

- Difficile à dire parce que j'ai rarement des souvenirs de ce qui se passe avec lui. Tu crois qu'il pourrait nous…

- Non ! Il n’est pas de ce genre. »


La réaction presque réflexe de Mégane surprit Alexandra de prime abord puis cette dernière éclata de rire. Mégane resta interdite devant cette réaction et jeta quelques regards inquiets alentours. Quelques jeunes jetaient un vague regard en direction d’une Alexandra qui était connue pour ses éclats mais la plupart continuaient leurs repas sans montrer un intérêt particulier.


- Ne me dis pas que tu t’es faite avoir ? Questionna Alexandra après avoir réussi à calmer son rire. Derrière ses grands airs, c’est juste un gros pervers qui rêve de tripoter des gamines.

- À ce que je sais, je ne suis pas une gamine et toi non plus.

- En tout cas il pourrait être mon grand-père mais ça ne semble pas te déranger. C'est vrai tu as plus de dix-huit ans et tu as déjà … »


Alexandra s’arrêta dans sa phrase et ce fut à son tour de jeter des regards inquiets autour d’elle.


- Tu l’as vraiment laissé te prendre ? Lui murmura-t-elle en continuant à surveiller ses voisins.

- Il m’a fait l’amour, répondit Megane surprise de même de n'éprouver aucune honte.

- Tu as aimé ça j’ai l’impression, estima Alexandra donc l’expression outragée n’était nullement feinte. Comment peux-tu… ?

- Ca ne regarde que moi.

- Après tout, tu peux bien aimer te faire baiser par un vieillard mais je ne vais le laisser faire la même chose avec moi. Il peut bien croire ce qu'il veut mais quand j'aurai dix-huit ans, il ne s'approchera pas de moi à moins d'un mètre.

- Libre à toi mais les contrats sont bilatéraux. Si tu manques à ta parole, il t'abandonnera. J'ai rencontré une fille une fois qui, comme toi, pensait qu’en arrivant à trois mois du bac avec une énorme moyenne tout était réglé. Elle n’a jamais eu son bac et depuis elle est même incapable de décrocher un boulot quelconque. »


Alexandra eut un geste désinvolte comme si elle balançait quelque chose sur son épaule.


- Si cette idiote est rentrée dans son jeu, affirma-t-elle, c’est son affaire. Quant à toi, tu as écarté les cuisses bien gentiment comme la dernière des putes. »


Mégane serra les poings devant cette insulte. Elle détestait Alexandra depuis des années et devoir supporter son mépris lui donnait pratiquement la nausée. Elle garda le contrôle d'elle-même pour ne pas se donner en spectacle au milieu du réfectoire.


Alors qu’elle ressassait cette nouvelle frustration, elle remarqua que son interlocutrice avait détourné son regard et regardait désormais au-dessus de son épaule. En se retournant, elle vit qu'un groupe de garçons venait d'entrer. Ils étaient cinq. Mégane connaissait quatre d'entre eux depuis des années. Ils appartenaient à ce que certains appelaient le « club des beaux gosses ». Ils représentaient les garçons les plus désirables du lycée devant lesquelles la plupart des filles se pâmaient.


- Tiens ! Un nouveau beau gosse, déclara alors Alexandra. Il est encore plus canon que les autres. Il est arrivé y a pas très longtemps mais, à ce que je sais, il est issu d'une famille du continent. La rumeur dit que son père est plein aux as. »


L’argent. Alexandra définissait toutes les personnes qu’elle rencontrait à l’aune de leur fortune. Peut-être parce qu’elle le concevait son père comme une sorte de portefeuille sans cœur qui ne lui avait jamais apporté que des chèques comme signe d’affection.


Quand même un peu intriguée, elle repéra ce nouveau venu. Le qualificatif de beau gosse lui allait bien. Il était assez grand avec un physique remarquable digne d’un sportif. Il semblait avoir les yeux bleus en dépit de ses cheveux brun sombre mais quelque chose le différenciait les quatre autres garçons bien qu’elle avait du mal vraiment à le définir.


Il était beau mais ne semblait pas arrogant. Il tourna un peu la tête et leurs regards se croisèrent. Mégane se détourna rapidement, un peu gênée. De son côté, Alexandra n’avait aucun problème à révéler son intérêt et gratifia le jeune homme d’un sourire des plus engageants. Il lui rendit son sourire.


- Je crois que je lui plais, affirma-t-elle à l’intention de Mégane. C'est bientôt le bal du printemps et je me verrais bien avec lui à mon bras et qui sait, peut-être que je lui donnerais un peu plus.

- Tu n'as pas le droit ! S’offusqua Mégane. Le contrat te dit de…

- Arrête tes conneries avec ce contrat ! Tu crois vraiment que je vais laisser ce blaireau prendre ma virginité ? Il ne me touchera pas. Ca c'est clair mais, en plus, je m'arrangerai pour me faire baiser juste avant d'aller le voir pour bien lui montrer à quel point ils ne contrôle rien. »


Mégane dévisagea Alexandra. Elle faisait la maline mais elle était aussi vierge qu'elle un mois auparavant, elle en était persuadée et elle avait finalement autant à perdre qu’elle à ne pas respecter le contrat qu’elle avait signé avec Dernau.


Elle eut un petit sourire ironique en se disant que le professeur avait déjà commencé son travail sur elle. Il ne les touchait pas physiquement mais durant le temps de leurs cours particuliers, il commençait déjà à lui faire découvrir la femme qu’elle était censée devenir. L’Alexandra actuelle n’aimerait sans doute pas cette femme mais le temps allait faire son œuvre.


Alors qu’elle avait cette pensée, une ombre se posa sur elle. Le nouveau beau gosse s'était approché jusqu'à arriver à leur niveau, un sourire des plus engageants au coin des lèvres. Alexandra lui rendit son sourire béatement et Megane se dit qu’il ne lui manquait plus qu’un clin d’œil pour être plus explicite. Il gratifia la jeune fille d’un simple petit signe de la tête avant de se pencher en direction de Mégane.


- Bonjour dit-il simplement. Je m'appelle Andrea Santiago. Heureux de te rencontrer.

- Bon, répondit un peu bêtement une Mégane très surprise. Je m’appelle…

- Mégane Palermo. »


Les yeux Bleus de ce jeune homme se plongèrent dans les verts de Mégane qui se sentit étrangement décontenancée. Elle n'avait jamais ressenti une telle émotion. Son cœur battait la chamade et elle avait du mal à rassembler ses esprits. Elle avait la main tremblante et, pour la première fois depuis des heures, Fernand Dernau et sa mère n’occupaient plus du tout ses pensées.




CHAPITRE 5


La nuit avait été très longue ou plutôt très courte pour Paola et Fernand. Le concours avait été très compétitif et, si la jeune femme l'avait perdu, ce n'était qu’après plus de deux heures intenses qu’ils s’étaient endormis l’un contre l’autre de manière presque romantique.


Le sommeil de Paola était peuplé de rêves étranges où elle se retrouvait à nouveau déguisée en chienne avec un bouledogue sur le dos. En se réveillant, elle se demanda non pas si elle recommencerait une telle expérience mais si elle serait capable, à un moment donné, de ne pas le faire. Rien que les simples souvenirs l’excitaient.


A son réveil, en milieu de matinée, elle se glissa sous le drap pour se diriger vers l'entrejambe de son amant. Ce dernier ouvrit les yeux alors qu'il sentait une chaleur monter de son bas-ventre il ne dit rien et se contenta de sourire en fixant le plafond.


Ils firent de nouveau l'amour avec la même frénésie que le soir précédent. Ce petit séjour sur le « boat » avait été bien plus révélateur que les précédents pour Paola qui se découvrait des ardeurs qu’elle ne s’était jamais connu même dans ses jeunes années.


Ils restèrent encore une partie de la journée sur le bateau. Profitant du soleil radieux et de la mer calme, Paola laissa Dernau vaquer à ses nouvelles prérogatives. Il n’y eut plus de visite au « zoo » et Paola le regretta même s’il ne fallait pas trop abuser des bonnes choses sous peine de rapidement s’en lasser. Ils repartirent en début d’après-midi car sa famille l’attendait.


Alors que le yacht s’éloignait, la mère de famille monta sur le pont et observa l'immense paquebot qui s'éloignait. Elle eut un étrange pincement au cœur en se disant qu’elle ne serait plus jamais la même.




CHAPITRE 6


Carla avait reçu deux autres messages, contenant non seulement un rappel du rendez-vous mais aussi des consignes comme, notamment, un dress-code très précis à respecter.


Elle devait porter un tailleur très serré et des sous-vêtements plus raffinés. Elle réalisa alors que le message décrivait des vêtements qu'elle possédait avec énormément de précision et imagina alors Dernau fouillant dans ses armoires et ses placards. Le pire était que ce n’était pas totalement absurde. Elle trembla en se disant qu’elle avait volontairement renoncé à toute intimité.


Il n'en restait pas moins qu’à l’heure indiquée, en début de soirée, elle était bien dans sa voiture, garée devant l’adresse indiquée. Un dernier message lui indiqua un numéro d'appartement dont elle trouverait la clé dans la boîte aux lettres concernée. En plus de cette clé se trouvait un masque qu’elle enfila.


L’appartement se trouvait au troisième étage dans une résidence plutôt banale. Il ne s’agissait pas d’un de ces quartiers ultra riches où Dernau et Alexandra vivaient mais il n’était pas non plus considéré comme un quartier populaire. C’était une zone intermédiaire et finalement très banale.


D’appartement, il s’agissait plutôt d’un grand studio. Le lieu baignait dans une lumière tamisée créant une ambiance particulièrement intimiste. Un grand lit occupait le milieu de la pièce principale et elle chercha du regard une autre une présence que la sienne mais ne vit personne. Elle se contenta d’aller s’asseoir sur le rebord du lit et attendit simplement la suite des événements.


- Lève-toi ! Fit alors une voix rauque. »


Carla sursauta de surprise. Elle se leva comme si elle venait de recevoir un coup puis se retourna pour voir un homme qui s’encadrait dans l'ouverture qui donnait sur la salle de bain. Un masque intégral cachait totalement son visage mais en dehors de lui, il était totalement nu.


- Approche-toi ! Ordonna encore l’homme sur un ton qui n’envisageait pas le refus. »


Carla hésita à peine une seconde avant de s’exécuter. En s’approchant, elle se rendit compte qui tenait déjà une belle érection, révélant ainsi, si jamais elle en avait douté, ses motivations. Elle vint se placer en face de lui mais demeura immobile, attendant ses consignes. Depuis le début, il semblait décidé à la guider en toute action et, d’une certaine façon, cela lui convenait.


Il la contourna lentement, semblant admirer sa plastique, parfaitement discernable dans sa tenue serrée. Puis, frôlant son cou de sa main aux doigts boudinés, il la poussa doucement pour la ramener vers le lit. Elle fut prise d’un frisson à ce contact alors qu’il s’asseyait sous le rebord, à l'endroit exact où elle se trouvait quelques secondes auparavant. Il écarta les jambes ostensiblement comme pour lui montrer sa virilité Carla s'était tournée pour le suivre du regard mais demeurait droite, incertaine.


- Défais ta robe ! Commanda-t-il après avoir passé plus d’une minute à la détailler du regard. Doucement ! »


Elle avait conscience que c’était le dernier moment où elle pouvait sortir de cette chambre sans dommage. Si elle obéissait à cet ordre, il n’y aurait plus de retour en arrière possible. Elle fixa cet homme sans réagir. Ce dernier eut un geste étrange comme s’il s’étonnait de son hésitation.


Alors qu’il poussait un grognement de désapprobation, elle passa ses mains dans son dos et tira sur la fermeture éclair de son tailleur. Elle fit descendre le zip lentement puis baissa les épaules pour faire glisser le vêtement le long de son corps. Celui-ci mit environ une minute pour finir sur le sol. Elle se retrouvait donc en sous-vêtements devant cet homme dont elle ne voyait que les yeux désormais exorbités.


Carla avait la quarantaine mais elle savait s'entretenir. Sa vie était un perpétuel régime et elle enchaînait les séances de gymnastique avec un coach personnel. Elle avait un corps parfaitement conservé, sans aucune graisse aux formes attrayantes.


Elle n'avait pas une poitrine aussi excitante que Mégane ou que sa fille mais elle était quand bien plus conséquente que celle, très fine, de Paola. Par contre, ses fesses étaient bien dessinées et renforcées par son ventre plat et ses hanches fines. Celui qui ne la connaissait pas lui donnait facilement dix ans de moins que son âge réel.


Ils demeurèrent ainsi pendant une éternité. Elle droite, quasiment nue, attendant ses ordres alors qu’il semblait incapable de prononcer une parole alors qu’il se perdait dans l’admiration des formes qu’elle dévoilait.


- Approche-toi ! Dit-il finalement. »


Elle s’exécuta à nouveau et il l'attrapa par la taille quand elle arriva à sa portée. Il la serra contre lui collant son visage contre son ventre comme s’il voulait respirer son odeur. Il semblait comme frénétique incapable de vraiment avoir des gestes réfléchis.


Elle se laissait faire alors qu’il commençait à lui lécher la peau. Elle était particulièrement mal à l’aise au contact de cette langue mais n'en restait pas moins stoïque et ne tentait pas se dérober. Cela suffisait à cet homme. Ses mains remontèrent dans le dos de la jeune femme et jouèrent avec le clip de son soutien-gorge. Le sous-vêtement résista un petit peu. Cet homme n’était vraiment pas habile mais il finit quand même par céder et il glissa, lui aussi, sur le sol.


Sa poitrine se dressa alors sous l'effet de la légère fraîcheur qui régnait en ce lieu. De nouveau, il marqua un moment d’hésitation comme s’il était fasciné par le spectacle qu’elle lui offrait puis il se redressa un peu et commença à lui téter les seins.


Carla avait eu plusieurs amants durant ces dernières années et ne fut guère stimulée par ces caresses malhabiles. Il attrapa alors sa main droite et la guida vers son entrejambe. Elle tata alors sa virilité particulièrement tendue et commença à la masser doucement. Elle retrouvait une certaine capacité d’initiative alors que le temps défilait. Après tout, elle savait pertinemment ce qui l’attendait en ouvrant la porte de cet appartement et avait passé l’âge de jouer aux petites mijaurées.


La bouche qui tentait d’exciter sa poitrine se crispa alors qu'elle commençait cette petite masturbation. Elle sentit même les dents qui mordaient un petit ses tétons et elle eut peur qu’il lui fît mal mais il se reprit et continua ses massages.


Il bandait terriblement fort et elle se demanda s’il n’allait pas jouir immédiatement. Elle était parfaitement consciente que cette nuit n’était que la première d'une longue liste et que ce professeur pervers comptait bien jouer avec elle. Elle prit alors l’initiative, se détachant de cette bouche, elle se mit à genoux et repoussant sa chevelure châtain en arrière ouvrez la bouche pour prendre le sexe. Il poussa un cri rauque alors qu’elle commençait sa fellation.


- C’est ça, grommela-t-il. Toi, tu sais sucer une bite ! »


Elle se figea devant la vulgarité de cette phrase qui pouvait tenir autant d’un compliment que d’une insulte. Alors qu'elle demeurait immobile un peu trop longtemps, elle sentit une petite pression sur sa nuque. Il avait déposé sa main pour lui signifier son impatience.


Elle recommença alors à ses montées et descentes. Sa bouche douce coulissait sans mal sur ce membre bien dressé. Elle jetait des petits regards vers le haut et imagina en voyant le teint cramoisi de ses joues elle qu’il menaçait déjà d’éjaculer.


Mais l’homme avait finalement plus d’endurance qu’elle le pensait et la fellation dura plusieurs minutes sans qu’elle sentit ne serait-ce que le début d’une vibration.


Elle continua alors à prendre des initiatives et se redressa pour se placer à califourchon. Elle ne cherchait pas cependant insinuer le membre en elle mais se frotta ventre contre ventre. La peau douce et blanche de la jeune femme caressait littéralement le sexe turgescent et, de nouveau, il se mit à pousser un cri.


- Oh oui ! C’est bon ! T’es une vraie pro ! »


De nouveau, elle ne sut comment interpréter. Elle avait l’étrange impression de se trouver sur le tournage d’un film porno bas de gamme et se surprit même à balayer la pénombre de l’appartement d’un œil inquiet à la recherche d’une caméra.


Les mains de l’homme recommencèrent à se balader sur le corps de Carla. Il se remit à lui masser les seins de manière toujours aussi maladroite mais sans violence et même avec une certaine douceur. Il approcha son visage du sien. Leurs bouches n’étaient pas protégées par les masques et elle dut l'embrasser.


Son haleine était ni fétide ni chargée d’alcool et, en dehors d’une légère transpiration, il n’émanait de lui aucune odeur désagréable. En découvrant qu’elle devrait se donner à un inconnu, elle avait craint que Dernau ne l’eut jetée entre les griffes d’un homme répugnant ou brutal dans le seul but de l’humilier mais ce n’était pas le cas. Son partenaire forcé était finalement un homme bien banal.


Ils continuèrent ainsi à se caresser et s’embrasser comme l’aurait fait un couple d’amants. Cela ne voulait pas dire qu’elle appréciait ce qui se passait et, d’ailleurs, elle ne cherchait pas à simuler une quelconque émotion. L’homme ne semblait pas s’en offusquer. Il était concentré sur ce qu'il ressentait et ne cachait pas son plaisir.


De nouveau, il résista à l’envie de venir et la fit se lever. Il lui retira fébrilement son string, dévoilant son intimité parfaitement épilée et plongea sa tête entre ses cuisses, cherchant à la masturber. Il se montra encore bien malhabile mais, étrangement, elle sentit quand même monter en elle une petite chaleur. L'ambiance était étrange dans cette semi pénombre et cet anonymat complet mais une partie d'elle commençait à l’apprécier.


Pour la première fois, elle ouvrit la bouche pour pousser un petit soupir qui encouragea l’homme. Il avait insinué sa langue entre ses petites lèvres et la faisait remuer de manière presque frénétique.


Carla n’était pas très vaginale et, à aucun moment, il ne chercha à lui exciter d’autres parties de son entrejambe. Elle demeura donc ainsi droite, un peu déstabilisée par ce qu'elle ressentait mais pas totalement érotisée par ce jeu de langue très désordonné. L’avantage de ce cunnilingus était qu'il la lubrifiait car, elle n’en doutait pas une seconde, la prochaine étape ne tarderait pas.


Il l’attrapa par les hanches et la fit tourner jusqu'à s'allonger sur le dos sous le lit. Pour la première fois, il se montra agile et se plaça ainsi entre ses cuisses. Elle les avait écartés sans vraiment s'en rendre compte. Il prit son sexe en main et le glissa doucement jusqu’à presser l'entrée de son intimité mais peina à trouver l’entremise de ses petites lèvres.


Elle souleva un peu la tête pour le voir s’échiner un peu pathétiquement puis prit à nouveau l’initiative. Elle s’empara du gland du sexe et le guida doucement jusqu’à l’entrée de son antre d'amour. Il poussa un petit soupir avant de donner un coup de rein et de s’enfoncer en elle. Alors qu’il commençait à la besogner et elle se remit à plat.


Etrangement, un souvenir remonta à sa mémoire. Elle se revit avec le père d'Alexandra, la première fois où ils avaient fait l’amour. Pourquoi pensait-elle à lui alors qu'elle se donnait à un inconnu qui ne l’excitait aucunement ?


L’homme s’allongea de tout son long sur elle et commença à donner des coups de rein en soufflant bruyamment. La sensation d’étrangeté qu’elle ressentait s'accentua encore. Elle se laissait faire, inactive mais docile. Il continuait à lui caresser la poitrine et à lui embrasser le cou avant de chercher à l’embrasser. Elle l'entrouvrit et accueillit sa langue dans sa bouche.


Cela lui paraissait étrangement facile. Un simple acte physique qui, étrangement, ne différait pas beaucoup de ce qu'elle avait connu auparavant.


Le temps s’égrena au rythme des coups de reins de son partenaire qui, de temps en temps, la gratifiait d’une sorte de compliment sur son physique ou ses qualités sexuelles. Elle se demanda quel genre d’homme pouvait trouver plaisir à faire l'amour à une femme aussi peu active.


À un moment donné, son visage afficha une expression presque grotesque. Juste après, il s'écroula littéralement sur elle. Elle comprit qu'il venait de jouir et réalisa qu’il portait un préservatif puisqu’elle ne ressentit aucun écoulement en elle et juste quelques soubresauts du membre qui était encore figé en elle.


- Tu as été parfaite, lui glissa-t-il au creux de son oreille. »


Sans attendre, il se retira d’elle, se leva et se dirigea en direction de la salle de bain. Elle resta allongée, nue dans le lit, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer. Elle attendit encore plusieurs minutes en se demandant si elle devait s'habiller et repartir ou attendre qu’il revînt.


Plus aucun bruit ne provenait de la salle de bain. Il lui fallut encore presque dix minutes pour comprendre que ce lieu devait avoir une autre sortie et que l'homme était parti, la laissant seule dans cet endroit.


Elle se redressa, enroulant le drap autour de son corps pour dissimuler sa nudité. Elle scruta l’obscurité à la recherche de ses vêtements et ce fut à ce moment qu’elle vit l’enveloppe posée sur la table de chevet. Elle la prit pour y découvrir une liasse de billets. Elle eut alors une grimace horrible en comprenant ce qui venait de se passer.




CHAPITRE 6


Carla se rhabilla rapidement. Elle ne prit même pas le temps de prendre une douche tant elle était en proie à la rage. Elle quitta l'appartement sans prendre le soin de refermer derrière elle et dévala les escaliers presque en courant. Dans le même temps, elle prit le téléphone spécial et appela le seul numéro mémorisé.


- Allô ? Fit la voix de Dernau.

- Je ne suis pas une pute ! S’énerva-t-elle. Tu m’as vendue, rajouta-t-elle sans même réaliser qu'elle avait elle aussi abandonné le vouvoiement.

- Vendue ? Non. Louée plutôt. »


Elle resta interdite devant la désinvolture de sa réponse. Il n'était nullement décontenancé ni gêné par sa colère.


- A quoi tu joues ? Reprit-elle. Tu n’as aucunement besoin d’argent. Alors pourquoi tu joues au proxo de troisième zone ?

- Pour la même raison que tu as accepté de jouer à la pute de luxe. »


De nouveau, il la prit de court. Elle était allée dans la chambre et s'était comportée exactement comme l'aurait fait une fille de joie. L’homme n’avait été nullement étonné par son comportement puisqu'il était assez classique pour une professionnelle du sexe. Le fait qu’il avait donné de l’argent changeait quoi en réalité ?


- Plus jamais, s'obstina-t-elle. Plus jamais tu ne m'imposes ça !

- Je t’impose ce que je veux t'imposer. Si je décide que tu retourneras dans cette chambre Eh bien tu y retourneras ou tu mettras fin au contrat. Je ne t’oblige à rien mais tu sais ce que tu perdras si tu ne joues pas mon jeu. »


Il parlait simplement mais il était aussi implacable. Elle découvrait la terrible dureté de cette honnêteté qui le caractérisait. Elle était un jouet avec lequel il comptait s'amuser et la seule chose qu'elle pouvait faire c'était de mettre fin au jeu. Certainement pas de modifier les règles.


- Tu en as eu assez pour aujourd’hui ? Demanda-t-elle cassante. Tu veux peut-être que j’aille faire le tapin ?

- C’est une belle idée, ironisa-t-il. Mais tu n’as pas les bons vêtements. Ils sont trop distingués. Tu ferais peur aux clients habituels.

- Va te faire foutre ! »


Elle raccrocha alors de rage. Elle venait d’arriver dans la rue et mit quelques secondes pour retrouver sa voiture. Quand elle glissa la clé dans la serrure de la portière, une petite sonnerie lui indiqua qu’elle venait de recevoir un SMS. Il ne pouvait provenir que de Dernau.


- C’est fini pour aujourd’hui, lut-elle. Rentre donc te reposer ! Nous nous reverrons très bientôt ! »


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