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Des cours très particuliers, épisode 7

Dernière mise à jour : 20 juin 2023

CHAPITRE 1


Comme Paola s’y était attendue, leur petite croisière ne dura pas très longtemps. Le yacht luxueux navigua plusieurs heures sur une mer d'huile. Ce fut suffisant pour quitter les eaux territoriales et rejoindre celles, beaucoup moins régulées, internationales.


Le « boat » se révéla rapidement. Immense le paquebot d'une dizaine d'étages, il voguait tranquillement presque à l’arrêt. Ce n’était pas le genre de navires destinés à traverser des mers mais juste un lieu d'accueil pour des personnes aussi riches que dépravées. En ce lieu, tout était permis du moment qu'on avait les moyens de payer.


Deux de ces étages accueillaient nombre de salles de jeux et de tripots. On jouait des sommes affolantes à toutes sortes de jeu parfois déviants. Paola se rappelait avoir assisté à certaines parties où on allait jusqu’à mettre en jeu des personnes. Elle avait même imaginé à un moment de se retrouver un jour dans le rôle du gain d’une de ces parties. Le pire était, qu'en réalité, une partie d'elle aurait peut-être aimé se retrouver ainsi réduite au simple statut de récompense.


Heureusement pour elle, Fernand Dernau n'était pas amateur de ce genre de pratique. Il signait des contrats avec des personnes et les poussait dans leurs derniers retranchements mais il ne cherchait jamais à les mettre en danger. Et puis, surtout, elle avait compris une chose. S’il cherchait à se procurer le maximum de plaisir, il ne méprisait ni haïssait aucunement les femmes qui acceptaient ses conditions et ne le considérait réellement pas comme de simples objets sexuels.


Certains des autres étages étaient occupés par d'immenses cabines luxueuses dans lesquelles les passagers pouvaient se reposer. Les plus riches possédaient une cabine à demeure et Paola savait que le loyer mensuel dépassait son salaire pourtant plus que confortable. Vivre au cœur même de Sodome et Gomorrhe avait un prix.


Car le jeu n’était bien entendu pas le seul vice que l’on pratiquait sur le « boat », loin de là. Les étages intermédiaires voyaient fleurir nombre de clubs échangistes, sadomasochistes ou plus extrêmes. C’était le royaume des hommes dominateurs et chaque femme devait avoir au moins un maître.


Le yacht qui apparaissait minuscule à côté de cet immense navire manœuvrait doucement pour se l’accoster. Paola ajusta sa tenue qui n'était pas très développée. Sur le « boat », on ne portait que des tenues très légères afin de ne pas pouvoir cacher des armes et, surtout, des moyens d'enregistrement. Ce qui se passait sur le « boat » devait rester sur le « boat ».


Pour les femmes, la tenue obligatoire était un maillot deux pièces. Paola ne portait donc une petite culotte blanche ainsi qu’un soutien-gorge assorti qui dissimulait sans mal sa poitrine peu développée.


Elle monta sur le bord du yacht et y retrouva Fernand Dernau qui portait lui aussi une tenue très décontractée. Si les femmes conservaient leur tenue légère quasiment constamment sur le « boat », les hommes pouvaient ensuite revêtir une tenue plus habillée s’ils le désiraient.


Alors que le bateau terminait son approche, elle vint se placer juste à côté de Dernau. Le professeur si particulier lui jeta un regard rapide avant de tendre la main vers elle. Il tenait dans sa paume un petit bracelet blanc dont Paola s’empara immédiatement. Ce petit instrument était, elle le savait, essentielle pour évoluer sereinement sur le « boat ».


Le bateau termina son accostage et on tendit une petite passerelle depuis le paquebot. Les deux passagers traversèrent alors pour monter à son bord. Ils furent accueillis par un officier en tenue des plus officielle. Tunique blanche, pantalon bleu-marine et casquette bon teint. Il portait des galons censés vaguement représenter son grade mais Paola avait compris dès le début que c'était surtout pour impressionner. Il n’y avait guère de militaires dans les employés du « boat ».


Il s'agissait cependant d'un des officiers du bord. Un employé de longue date de l'étrange entreprise opaque qui gérait ce bateau aussi exceptionnel que légalement très contestable.


  • Heureux de vous revoir monsieur Dernau, fit l'officier. Heureux de voir et aussi que Madame Palermo vous accompagne. »


Paola s’était placée, presque par réflexe, deux pas derrière son accompagnateur. Elle respectait des règles strictes, évitant de croiser le regard des hommes présents sur le bord et ne leur adressant la parole que quand celui-ci lui parlait directement. Elle reconnut cependant la voix de cet homme qui les avait déjà accueillis lors de leurs précédents séjours sur le bateau mais aussi qu'elle l'avait revu dans d’autres circonstances, plus « privées ». Elle se garda cependant de faire la moindre remarque. L’officier s’adressait à Dernau et pas à elle.


  • Votre cabine et parfaitement entretenue, reprit l’homme de bord. Comptez-vous rester longtemps à notre bord ?

  • Non, répondit calmement le professeur. Juste une nuit. De toute manière, il n'y a pas de grande soirée prévue pour l'instant.

  • Pas de celles que vous aimez. Il y a cependant quelques soirées très particulières que je vous conseille. Monsieur Warszawa est présent à bord et il est bien accompagné. »


Dernau ne fit aucun effort pour cacher son dégoût en entendant le nom de cet homme. Paola ne connaissait pas toute la vie de ce milliardaire excentrique et manipulateur mais elle savait qu'il gardait toujours un parfait contrôle de lui-même. Ce Warszawa devait être quelqu'un de particulièrement détestable. En pensant à cela, elle eut le réflexe de porter la main sur son poignet droit autour duquel elle avait attaché son bracelet blanc.


L’officier les conduisit dans le dédale des couloirs qui constituaient ce bateau. Dernau n’en avait nullement besoin mais Paola dut reconnaître qu'elle n'aimait pas se balader seule dans ce labyrinthe. Lors de son premier séjour, elle s'était même perdue et n'avait dû qu'à l'intervention secourable d'un des membres de l'équipage de retrouver sa cabine.


La cabine en question était, comme d'habitude, particulièrement luxueuse. A peine plus petite que l’immense salon du yacht personnel de Dernau. Elle aurait paru bien suffisante comme logement pour le commun des mortels. Paola se demandait souvent jusqu'à quel point Dernau était riche et, surtout, comment il avait acquis cette fortune. Elle ne savait déterminer si cet homme l'avait fait de manière honnête et respectable tant il est-il pouvait paraître tantôt honnête tantôt démoniaque.


Une fois seuls Dernau se dirigea vers l'un des hublots. Autour d’eux, la mer semblait s’étendre à l’infini et, si le spectacle pouvait être impressionnant pour quelqu'un qui le découvrait, il devenait rapidement lassant. Dernau n’était guère fasciné par ce spectacle mais le silence un peu gêné qui s'était installé entre eux semblait le satisfaire. Il laissa Paola de longues minutes debout au milieu de la cabine à attendre son autorisation ne serait-ce que pour s’asseoir.


Dans des conditions normales, Paola aurait pris une chaise sans même attendre mais la femelle qu'elle était en sa présence avait besoin de son aval pour faire quoi que ce fût.


  • Il n’est encore que quatre heures de l'après-midi, déclara-t-il alors. J'ai quelques affaires à régler et, de toute manière les soirées, vraiment intéressantes ne commencent que tard dans la nuit. Je n'ai pas envie de baiser maintenant. Tu as quartier libre. Rejoins-moi sur ici à dix-neuf heures tapantes ! En attendant, tu n’as qu’aller un peu bronzer sur la terrasse ! »


Il n'attendit même pas sa réponse et prit la direction de la porte. Elle le regarda sortir s’en aime chercher à ouvrir la porte sans intervenir. Il avait donné ses ordres, elle n’avait plus qu’à les exécuter.



CHAPITRE 2


Un mois s’était écoulé depuis que Carla avait accepté la proposition de Fernand Dernau et sa vie s’était, en apparence, incroyablement simplifiée. Alexandra prenait des cours avec cet homme incroyablement vulgaire deux fois par semaine et, chaque fois qu'elle revenait, elle paraissait encore plus motivée que la précédente. Le résultat sur ces notes avait été fulgurant.


Dernau avait fixé un objectif de quinze pour le premier mois. Il avait été largement dépassé. Simon ne pouvait aucunement se servir des résultats de sa fille pour cesser le versement de ses pensions et Carla se réjouissait de retrouver cette sérénité financière retrouvée. Cependant, elle savait aussi qu'elle allait devoir honorer sa partie du contrat.


Si elle avait encore eu des illusions, celle-ci s’évaporèrent un soir quand un homme qu'elle ne connaissait pas vint taper à sa porte. Elle n’habitait pas dans une villa privative comme Paola mais dans une résidence sécurisée d’un quartier privilégié. L’homme était entré sans difficulté et était venu taper à sa porte comme s’il était l’un de ses voisins.


  • Je suis mandé par monsieur Dernau, expliqua-t-il sur un ton neutre. Cela fait un mois que vous avez passé l’accord avec lui et il a pleinement rempli sa part du marché. Il attend à ce que vous fassiez de même.

  • Et si je refuse ? Lui rétorqua-t-elle brusquement.

  • Libre à vous, répondit-il imperturbable. Le contrat sera rompu sans aucune possibilité de le reprendre. Dois-je repartir où allez-vous me laisser entrer ? »


La main de de Carla ce crispa sur la poignée de sa porte et elle fut prise d'une envie de la claquer à la face de cet homme. Son calme apparent la rendait encore plus folle que l'ironie et le sarcasme de Dernau. Cependant, la partie la plus raisonnable d’elle reprit le contrôle et poussa la porte pour laisser le passage à son visiteur.


Ce dernier entra prestement et attendit dans le petit couloir qu’elle eut fermé la porte. Pendant un instant, Carla craignit qu'il ne se jetât sur elle. Elle n’avait aucunement idée de ce que Dernau pouvait bien lui réserver mais, compte tenu de la nature intrusive de ce contrat, une telle situation n'était pas impensable. Mais l’homme n’en fit rien. Il se contenta de la suivre dans le petit couloir jusqu'au salon.


  • Vous êtes seule ? demanda-t-il alors qu’elle lui indiquait une chaise où s’asseoir. Votre fille n’est pas là ?

  • Elle est encore au lycée, répondit Carla qui avait de nouveau la gorge qui se nouait.

  • Tant mieux, pour l'instant toutes ces histoires ne la concernent pas. »


De nouveau, il était incroyablement neutre. Ses paroles montraient bien qu'il avait parfaitement conscience de la situation dans laquelle ils se trouvaient mais rien dans son intonation ne semblait indiquer ni gêne ni plaisir.


  • Voici le téléphone, expliqua-t-il en sortant de sa poche le petit instrument. Je pense que monsieur Dernau vous a déjà expliqué à quoi il doit servir. Ce n’est pas à moi de vous rappeler des règles qu’il a fixées. Il m'a demandé de récupérer les clés de votre appartement, de votre maison de campagne ainsi que de votre bureau. Les avez-vous déjà ? Je suis arrivé à l’improviste. Si ce n'était pas le cas vous auriez quelques jours.

  • Non, répondit Carla. Elles sont là. »


Elle s'approcha du grand placard et sortit d’un tiroir un petit sac qui contenait toutes les clés demandées.


Quand elle avait reçu la liste des clés à fournir, Carla avait été stupéfaite de réaliser à quel point Fernand Dernau connaissait sa vie et les lieux où elle pouvait demeurer. Le choc était passé et elle faisait, désormais, preuve d’une certaine philosophie.


Elle n’avait pas discuté avec Paola du contrat qui la liait. Il y avait une certaine honte à discuter ouvertement de ce qu'elle avait accepté de faire même avec une personne qui avait fait le même choix qu'elle. Elle n’avait donc aucune idée de ce qui pouvait l'attendre maintenant que cet homme aurait accès à tous les endroits où elle pouvait se cacher.



CHAPITRE 3


Dernau était parti, laissant Paola seule dans l’immense cabine. La mère de famille avait ouvert l'un des placards qu'elle savait contenir tout un ensemble de vêtements. Les femmes étaient tenues au maillot deux pièces mais cela laissait quand même un minimum de liberté.


La tenue que portait Paola en ce moment recouvrait une surface minimaliste de son corps et il y avait dans cette penderie certains vêtements un peu plus « habillés » avec des culottes-robe et des soutiens-gorges qui dissimulaient non seulement les seins mais une bonne partie du reste de la poitrine. Il s’agissait de tenues « respectables » destinées aux jeunes femmes qui accompagnaient les joueurs dans les casinos ou certains clients dans des bars select.


Paola en choisit un qu'elle porterait le soir même. Elle se doutait bien qu’elle ne garderait pas longtemps mais voulait quand même conserver une apparence de dignité même si la chienne qui dormait en elle l’oublierait bien vite pour se rouler dans la fange.


Elle prit une douche rapide puis endossa une tenue d’un blanc virginal qui ne déparait pas beaucoup de celle qu'elle portait auparavant. Elle quitta rapidement la cabine en prenant bien soin d'avoir téléchargé le guide du bateau sur le réseau interne. Le GPS ne passait pas en ce lieu protégé de toute intrusion de personnes curieuses mais elle pouvait toujours utiliser ce plan standard pour éviter de se perdre dans ses méandres où chaque porte ressemblait à celle qui la précédait.


Elle emprunta un ascenseur qui la conduisit jusqu'au dernier niveau de cet immense immeuble flottant. La porte s’ouvrit sur une immense terrasse baignée de soleil au milieu de laquelle se tenait une grande piscine dans laquelle une dizaine de personnes des deux sexes s’ébattaient en riant.


Paola n’avait aucunement envie de nager ni de se mêler à ses inconnus. Elle se dirigea sur sa droite vers toute une série de transats installés dans une zone parfaitement exposée. Elle choisit l’un d’entre eux, s’y installa et se badigeonna de crème solaire. Elle comptait bien passer les quelques heures qui séparaient de la soirée à faire bronzette. Cela ne choquerait pas son mari de l'avoir ainsi le teint coloré en rentrant car son client étant censé se trouver sur une île, elle lui avait déjà précisé qu'elle comptait bien profiter des plages du lieu.


Elle s’étonnait de la facilité avec laquelle elle lui mentait désormais. Elle qui avait toujours été honnête avec lui depuis leur première rencontre. Le pire était qu'elle ne ressentait aucun remord à se comporter ainsi. Les premiers temps avaient été difficiles. Quand elle rentrait chez elle, après une séance passée à se donner à d’autres hommes et à y ressentir du plaisir, elle était tremblante et avait du mal à fixer Karl dans les yeux. Puis, une certaine habitude s’était installée. Les bienfaits observés sur le comportement de Mégane et la sérénité revenue quant au destin de la jeune fille mais aussi la découverte sur elle-même et toute cette extase qu'elle ressentait quand elle s'avilissait en se roulant au pied de cet homme avaient balayé toute honte. Tout juste, était-elle un peu revenue quand il avait été temps de livrer Mégane mais, même dans ces circonstances, elle n'avait pu s'empêcher de profiter des moments qu’elle avait passé avec lui.


Elle s'installa donc tranquillement sortant de son sac un petit livre qu’elle entama. Le soleil était radieux et se reflétait sur le blanc de la peinture de la coque. Paolo sortit ses lunettes noires pour ne pas trop être éblouie et s’installa confortablement dans cet environnement qui pouvait paraître paradisiaque.


Paola avait atteint la cinquantième page quand une ombre vint lui couper sans soleil. Elle leva rapidement la tête et vit une silhouette. Il fallut quelques temps à son regard pour s'habituer à la luminosité pour commence à discerner le visage d'une jeune femme.


La nouvelle venue semblait relativement jeune. Pas aussi jeune que Mégane mais certainement plus pas plus vieille que vingt-cinq ans. Elle n’était pas très grande mais possédait des formes plus que généreuses qui ressortaient terriblement dans ce maillot de bain visiblement choisi avec une taille en dessous de ses besoins.


  • Bonjour, fit-elle alors sur un ton qui se voulait aimable. Cela vous dérangerait si je m'installais à vos côtés ? »


Paola se redressa et fit descendre ses lunettes noires le long de son nez afin de mieux détailler cette jeune fille. Elle était brune avec un temps relativement clair. Sa poitrine généreuse semblait tendre vers elle comme une offrande. Paola avait déjà connu des étreintes lesbiennes mais n'en avait jamais vraiment ressenti un plaisir quelconque. Elle pensa alors à Mégane dont la poitrine avait, naguère, été encore plus démesurée que celle de la jeune femme. S’ils n’étaient pas aussi magnifiquement dessinés que ceux, retouchés, de sa fille, ces deux obus ne pouvaient qu’être un sujet d’excitation pour tous les hommes présents à bord.


La décoratrice jeta un coup d’œil autour d’elle et vit que la totalité des transats étaient vides. Elle se demanda pourquoi la jeune fille qui avait tant de choix voulait s'installer tout auprès d'elle. Elle tenta de se rappeler si elle ne la connaissait pas mais la réponse négative résolut une partie de son questionnement. Il s’agissait, sans doute, d’une jeune femme qui découvrait le « boat » et qui cherchait des personnes d'expérience pour la conseiller.


Paola n’avait jamais vraiment créé de lien avec les jeunes femmes qu'elle avait pu rencontrer durant ces soirées dépravées que ce fut sur le « boat », dans les soirées échangistes ou lors de réunion plus intime avec d’autres personnes liées à des contrats. Cela lui semblait incongru compte tenu des circonstances. Elle voulait parfaitement cloisonner sa vie da mère de famille working-girl d'une part et celle de chienne servile de l'autre.


Cependant, la jeune femme restait debout en face d'elle, le regard interrogateur et un peu inquiet. Elle ne se sentit pas le cœur de la congédier. D'un simple geste de la main, elle accepta sa demande.


La jeune femme n’attendit pas et s'installa sur le transat à côté de Paola en la gratifiant d’un grand sourire. À ce moment-là, Paola remarqua qu’elle n’avait pas de bracelet et se mordit les lèvres en pensant à ce que cela impliquait.


  • Je m’appelle Laura, précisa alors la jeune femme. Laura B…

  • Pas de nom ! La coupa alors Paola. Utilisez même un alias quand vous êtes ici. Ce sera bien mieux pour vous.

  • Mieux ?

  • Révélez le minimum d’informations sur vous aux gens que vous croiserez ici. Nous profitons de plaisirs interdits et souvent honteux. Cela pourrait se retourner contre nous à l’extérieur.

  • Des plaisirs ? Répéta Laura avec un sourire ironique. Vous êtes de celles-là alors. »


De nouveau, Paola se redressa et dévisagea la jeune femme qui, cette fois, affichait une mine dubitative.


  • Celles-là ? Demanda-t-elle.

  • Une femme qui aime être ici, précisa Laura. Vous prenez plaisir à faire ce que vous faites ? À vous vendre ?

  • Je ne suis pas une pute ! Rétorqua Paola indignée. Si c’est votre cas, et que vous en avez honte, alors pourquoi êtes-vous ici ?

  • Je ne suis pas une pute non plus. En tout cas, on ne me paye pas »


Il y avait dans le ton de la voix de la jeune femme un arrière-goût de douleur. Paola sentait qu’elle en avait gros sur le cœur. Elle hésita une seconde, en se demandant si elle voulait vraiment en savoir plus cette jeune fille finalement pas beaucoup plus vieille que Mégane mais elle n'eut pas le temps de décider car deux hommes vinrent se placer en face d'elles.


Le regard désormais habitué à la lumière, Paola put les détailler rapidement. Il s’agissait de deux hommes d’une trentaine d’année qui venaient de sortir de la piscine à en juger par leurs peaux luisantes. Ils affichaient cette mine qu’elle ne connaissait trop bien chez les passagers du « boat ». Il y avait un mélange de moquerie et de mépris mais aussi de désir.


  • Salut les petites cailles, fit l’un d’entre eux en s'asseyent sur le transat à droite de Paola. On prend le soleil ?

  • Oui, répondit sèchement Paola, et on aimerait le faire seules.

  • En voilà une qui est bien insolente, intervint alors le second. On dirait que tu ne connais pas les règles du bateau.

  • Je les connais tellement bien mieux que le que vous. »


Le regard noir, la mère de famille leva alors le poignet droit bien faire voir aux deux hommes le bracelet blanc qui s’y trouvait. Tous deux perdirent un peu de leur expression rieuse. Surtout en voyant le nom écrit dessus


  • C'est la chienne de Dernau, fit celui qui s'était assis à côté d'elle. Intouchable.

  • Putain, grogna l'autre. J’adore baiser ces quadras au cul si ferme. Elle me fait bander celle-là pourtant.

  • Alors vous n’avez qu’à aller vous branlez ailleurs, lui asséna Paola en utilisant des termes auquel elle n’était pas habituée. Respectez bien les règles du « boat » si vous ne voulez pas finir par-dessus bord. »


L’homme prit cette remarque comme une claque et elle le vit rougir à vue d'œil. Paola ne s’était pas départie de son expression enragée car elle connaissait très bien ce bateau. Elle n'avait aucunement bluffé. Les règlements étaient stricts. Les filles au bracelet blanc étaient intouchables sans l'autorisation de celui dont le nom était marqué dessus. Elle savait aussi, qu’effectivement, des hommes avaient fini par-dessus bord pour avoir dépassé les bornes. De plus, le nom de Dernau semblait suffire à calmer les ardeurs de ces deux hommes.


Cependant, ils ne comptaient pas en rester là et reportèrent leur attention sur Laura qui semblait s'être recroquevillée sur son transat en gardant le silence comme si elle espérait échapper à leur vigilance.


  • Et toi alors ? Lança celui qui se trouvait à côté de Paola. Montre-nous ton poignet ! »


Laura sursauta et, timidement, leva doucement son poignet droit totalement dépourvu de ce bracelet protecteur. Les deux hommes retrouvèrent leur sourire malsain.


  • Mais, dis-moi, fit alors celui qui était resté debout. Toi, tu es en self-service ! Et en plus, t'as les arguments qu'il faut. J'ai rarement vu d'aussi gros nibards. »


L’homme qui se trouvait à côté de Paola se redressa et en enjamba littéralement le transat de la mère de famille pour s'emparer du bras de Laura. Paola tenta de s’interposer mais fut brutalement repoussée.


  • Casse-toi connasse ! Lança l’homme décidément au langage peu châtié. Cette fois-ci, le règlement est pour nous. Les filles qui n’ont pas de bracelet n’importe qui peut les baiser. »


Paola serra les dents mais elle savait qu’ils avaient raison. Ce bracelet que les filles devaient porter était une protection et celles qui n'en avaient pas étaient condamnées à subir les assauts de n'importe quel homme présent à bord. Le plus souvent, les filles en question étaient des professionnelles que l’on payait très grassement afin d’entretenir cette ambiance de débauche permanente qui plaisait tant aux habitués du « boat ». La décoratrice se demanda alors quel pouvait être l'homme qui laissait ainsi une jeune femme à la merci de toutes les concupiscences.


Elle jeta un regard en direction de Laura mais cette dernière lui renvoya une expression désabusée. Elle ne semblait même pas attendre un quelconque secours de sa part.

La mère de famille quitta alors son transat et s’écarta à regret du trio qui était en train de se former.


L’un des deux hommes avait déjà arraché littéralement le haut du maillot de la jeune femme, libérant sa poitrine généreuse. Il s’en empara à pleine main et se mit à la masser sans aucune douceur. Laura se laissait faire avec une expression absente sur le visage. Dans le même temps, le second avait fait descendre son maillot de bain et pris en main un sexe déjà bien tendu. Il se masturbait doucement en regardant le spectacle de son ami en train de tripoter la jeune femme.


Après avoir joué ainsi avec ces mamelles généreuses pendant quelques minutes, il la repoussa, l'obligeant à s'allonger sur le transat. Il se plaça à califourchon au-dessus d’elle et glissa son sexe entre ces deux seins.


  • J'ai envie d'une branlette espagnole, déclara-t-il. Attrape tes mamelles avec tes mains et serre les bien autour de ma queue ! »


Laura s’exécuta doucement et l'homme commença à aller et venir. Dans le même temps, le second s’agenouilla et obligea la jeune femme à tourner la tête sur le côté. Il lui présenta son sexe en début d'érection et appuya sur son nez pour l'obliger à ouvrir la bouche. La manœuvre était inutile car la jeune femme s’était déjà exécutée et avala le membre sans aucune hésitation.


Les deux hommes allaient et venaient, se masturbant avec les différentes qualités physiques de la jeune femme qui se laissait faire avec docilité.


À une dizaine de mètres de là, accoudée au bastingage et tentant de fixer l'horizon, Paola jetait parfois des regards en direction de ce trio et du spectacle aussi pervers que navrant qu'ils offraient.


Laurence ne montrait aucunement du plaisir à ce qu'elle subissait mais exécutait les ordres sans jamais se rebeller. Il y avait dans son comportement un mélange de soumission et d’abattement.


Heureusement pour elle, aucun des deux ne semblait particulièrement endurant. Ils vinrent très rapidement. Celui qui se masturbait entre ses seins éjacula en premier et des giclées de sperme vers maculer la joue droite de la jeune femme qui avait toujours la tête tournée et la bouche autour du sexe de l'autre.


Ce dernier éclata de rire en voyant le visage maculé de la jeune femme et puis afficha une grimace grotesque alors que lui-même venait dans sa bouche. Le coït avait duré seulement une dizaine de minutes et les deux hommes laissèrent Laura allongée sur le transat la tête toujours tournée sur le côté, un regard un peu perdu et le visage couvert de sperme.


Paola laissa les deux malotrus s’écarter en plaisantant puis revint vers la jeune femme. Cette dernière s’était redressée. Elle se pencha en avant et cracha un mélange de sperme et de salive sur le sol de la terrasse. Elle se toucha la joue maculée de sperme comme si elle ne comprenait pas ce qui lui était arrivé.


Paola s’empara d’une serviette placée sur un autre transat et la tendit à Laura qui mit quelques secondes avant de s'en emparer pour commencer à s'essuyer le visage. Paola resta debout à la regarder faire en silence.


  • Je suis désolée, lâcha-t-elle finalement. Quand on n’a pas de bracelet, c’est très dangereux de rester ainsi à la vue de tous.

  • Je devais sortir. J’avais l’ordre de sortir.

  • Vous m’avez dit qu’il n’était pas une professionnelle. Cela veut dire que vous avez un maître. Comment peut-il vous faire subir ça ? Ce que vous avez vécu là, c’est certainement le moins terrible possible dans votre situation.

  • Ce n'était rien, répondit Laura en haussant les épaules. Je suis une esclave depuis que j'ai dix-huit ans et l'un de mes précédents maîtres était bien pire. Il m'a fait subir des choses que vous ne saurez jamais imaginer. Des choses que même vous qui aimez vous faire humilier, détesteriez. »


Laura acheva de débarrasser son visage des gouttes de sperme qui dégoulinaient doucement. Elle ramassa le haut de son vêtement et recouvrit sa poitrine puis, sans un mot, elle se remit dans le transat en fermant les yeux comme si rien ne s'était passé.



CHAPITRE 4


Paola était restée encore une heure sur la terrasse. Elle n’avait plus échangé le moindre mot avec Laura qui semblait tout simplement attendre qu’un homme vint pour assouvir ses penchants sur elle. Personne ne va cependant mais, quand Paola décida de retourner à sa cabine, la jeune femme se contenta de lever la tête de lui adresser un signe puis de se rallonger. La mère de famille ne sut donc jamais si d’autres hommes étaient venus.


Cet événement l’avait chamboulée et elle ne pouvait s’empêcher de triturer son bracelet durant tout le temps que dura son retour jusqu'à sa cabine.


Elle était en avance sur l'horaire fixé par Fernand Dernau et en profita pour prendre une nouvelle douche. Elle avait l’impression que c'était sur sa peau que le sperme était collé et que c’était elle qui avait dû subir cette humiliant coït avec ces deux pourritures.


Le professeur arriva alors qu’elle sortait nue de la douche. Il la regarda avec un air qu’elle ne lui connaissait pas. Elle comprit alors qu’il savait ce qui s’était passé.


  • Ils t'ont frappée ? Demanda-t-il alors.

  • Non, assura-t-elle. Seulement repoussée un peu brutalement mais ce n'est pas sur moi qu'ils se sont défoulés.

  • Encore heureux. Je n’ai pas mené la vie que j’ai menée pour voir deux petits gosses de riches humilier mes petits jouets. Alors ce n’est pas ça. Qu’est-ce qui te chiffonne autant ?

  • C’est la première fois, estima-t-elle sans s’étonner qu'il sut ce qu'elle ressentait. C’est la première fois que j’assiste à ça. D’habitude, les filles sans bracelet sont des prostituées, des filles qui ont l'habitude de ça. Cette jeune était différente.

  • Beaucoup de ces prostituées, comme tu dis, sont contraintes. Je te rappelle. Elles savent juste mieux cacher les choses. Après, je sais que cette fille est particulière. Elle a appartenu à un homme particulièrement cruel. Quelqu'un que l’on peut qualifier de monstre. Il lui a fait vivre des choses que même le diable n'aurait pas imaginé.

  • C’est cet homme qui l’a emmenée ici ?

  • Non, ce monstre est mort depuis déjà pas mal de temps. Le problème est que certaines victimes retombent dans des cycles. Elle a été libérée et on lui a donné une autre possibilité de recommencer sa vie mais elle est redevenue une esclave. Pas une esclave de BDSM mais bel et bien une vraie esclave qui n'a plus de contrôle sur sa vie.

  • Elle est si jeune.

  • Pas tant que ça. Etrangement, en dépit des traitements qu’elle a subis, elle paraît plus jeune qu’elle n’est en réalité mais il y a une chose qui est sûre. Elle avait dix-huit ans quand elle est tombée entre les griffes de son premier maître. Elle était à peine plus vieille que Mégane. »


Paola blêmit. De nouveau, il avait mis le doigt sur ce qui faisait mal. Cette jeune femme avait quelques ressemblances avec sa fille et surtout était devenue une esclave au même âge où celle-ci s’était livrée à Dernau. Son cœur se serra en réalisant qu’elle avait propulsé sa fille dans un univers de perversité où l’on côtoyait d’authentiques démons.


  • Mégane ne finira jamais comme elle, reprit-il. Elle a le choix et si elle accepte de subir certaines choses de ma part, c’est uniquement parce que je lui offre ce qu’elle aime en retour. Ce n'est pas une victime. Contrairement à ce que tu sembles penser.

  • Tu nous as quand même plongées dans un monde bien nauséabond.

  • Je vous ai ouvert la porte mais c'est vous qui l'avez franchie. »


Il secoua la tête comme s'il avait affaire à une élève récalcitrante. Etrangement, c’était la première fois qu’ils avaient ce genre de discussion. Durant toutes les années qui avaient succédé à la signature du contrat, Paola s’était toujours comportée avec docilité, se cachant derrière son rôle de mère et de victime sacrificielle. Ce temps était révolu car, désormais, elle avait reconnu le plaisir qu’elle prenait à tout ça et, paradoxalement, cela lui avait donné aussi une étrange assurance devant cet homme qu'elle pensait être son tortionnaire.


  • Tu veux savoir exactement ce que c'est que d'être une victime ? Relança-t-il alors tu. Tu vas vite le savoir. Enfile une tenue un petit peu moins indécente et je vais t'amener dans une soirée comme tu n'aurais jamais eu envie d'en connaître. »



CHAPITRE 5


Mégane écoutait le cours de manière un peu distraite. Les développements géopolitiques de la fin de la guerre froide lui paraissaient terriblement ennuyeux. Il fallait dire qu'elle avait déjà étudié ça en profondeur peur de ses cours avec Fernand Dernau et que rien de ce que son professeur déclarait n’était une découverte pour elle.


Le professeur si particulier occupait d’ailleurs l’essentiel de ses pensées Cela faisait désormais un mois qu’elle était devenue sa maîtresse et qu'elle avait reconnu avoir aimé cela. Depuis, elle n’avait plus connu de soirée avec lui et cela lui paraissait une éternité.


Elle avait déjà revu ce professeur bien entendu durant leurs cours hebdomadaires. Elle s’était montrée une élève des plus disciplinée et avait respecté toutes ses consignes en entraînant son anus avec les plugs qu’il lui avait donné chaque soir. Lors du premier cours qui avait suivi le week-end, elle était donc arrivée le pas chancelant, un de ces objets sexuels enfoncé dans son fondement.


Il avait retrouvé son sourire narquois et parfois même méprisant. Elle avait connu encore cette période étrange où se sentait comme absente de son corps mais en sortait chaque fois plus motivée et sûre d’elle. Dernau était un homme précis. Ses cours duraient toujours une heure à la seconde près mais, cette fois, il l’interrompit dix minutes plus tôt.


Il referma le livre qui se trouvait devant et qu’elle n’avait pas eu conscience d’ouvrir en se penchant pour porter son visage au niveau du sien. Le simple fait de sentir son souffle sur sa peau suffit à lui donner des frissons et elle aurait juré que ses tétons s'érigeaient l'effet de l'excitation.


Durant les trois années précédentes, il n'avait jamais eu le moindre geste ambigu durant un cours. Cette fois, ce fut différent. Elle sentit sa main se balader doucement le long de son bras et son cœur qui s’accélérait.


Elle ne put retenir un petit soupir alors qu'il remontait doucement jusqu'à son cou. Elle eut envie de se retourner et de l'embrasser comme elle l'avait fait quelques jours auparavant à sa plus grande surprise mais il posa son autre main sur son épaule pour lui indiquer la modération. Il gardait le contrôle dans ce petit jeu. Elle devait l'accepter.


Il s'écarta alors, la laissant frustrée. Il retourna à sa place et la fixa de son regard brun si pénétrant.


  • Montre-moi ! Commanda-t-il simplement. »


Elle n’eut besoin d’aucune autre explication. Les poings encore serrés de sa frustration, elle se leva en continuant à le fixer. Elle se retourna doucement tout en soulevant sa jupe jusqu'au niveau de ses hanches. Elle portait un petit string noir dont la ficelle qui se glissait dans la fente de ses fesses ne pouvait dissimuler le petit cercle noir qui avait envahi son anus.


Cela faisait trois jours qu'elle le portait durant ces nuits et elle était loin de s'y être habituée. La première fois qu'elle l'avait enfoncé, elle avait utilisé un lubrifiant afin de faciliter cette pénétration contre nature. La sensation n’avait pas été aussi désagréable que lorsqu'il l'avait sodomisée mais cette pratique, à l'inverse de sa mère, ne lui apportait aucun plaisir. Elle était cependant une élève des plus zélée qui craignait le déplaire à son professeur.


  • Je ne vois pas assez bien, annonça Dernau qui, pourtant, affichait un sourire satisfait. Penche-toi en avant et écarte les fesses ! »


Mégane s’exécuta. Elle se cambra au maximum et se servant de ses mains pour dévoiler au mieux son anus envahi. Elle réprima une grimace alors que l'objet bougeait en elle tirant sur les rebords de son orifice.


Elle sentit alors une main qui se posait sur ce sur cela sur ses hanches. Il s’était déplacé avec rapidité, la prenant de nouveau au dépourvu. Il posa une main entre ses épaules alors qu'elle avait commencé à se redresser pour l'obliger à garder la position. De l'autre, il joua un petit peu avec l’extrémité du plug qui dépassait. De nouveau, elle réprima une petite grimace.


  • C’est bien, félicita-t-il en retrouvant sa place, mais ce n'est pas encore suffisant. Ton petit trou a besoin encore d’être évasé pour que, la prochaine fois, je puisse le posséder complètement. Continue ta formation ! Garde celui-ci encore deux jours puis tu passeras au diamètre supérieur ! La prochaine fois que je te verrai ce sera pour te sodomiser complètement !

  • La prochaine fois ? Demanda-t-elle, incapable de te cacher son impatience.

  • Il va te falloir attendre ! Tempéra-t-il avec un sourire. Pour l'instant, tu ne fais pas partie de mes plans. J’ai mieux à faire… avec ta mère. »


Mégane avait été incapable de cacher son désarroi devant cette affirmation. Le pire était que ce n'était pas une quelconque inquiétude de ce qu’il ferait subir à sa mère mais clairement de la jalousie.


Et c’était encore elle qui tenait Mégane alors qu'elle écoutait son cours d'une seule oreille. Sa mère était partie le matin même pour, soi-disant, passer quelques jours chez un nouveau client mais elle savait pertinemment que c'était un mensonge. Elle était partie le retrouver.


La jeune femme avait du mal à réaliser la frustration et l’envie qu’elle ressentait en pensant, qu’en ce moment même, sa mère était en train de bénéficier des caresses dont elle rêvait chaque nuit.



CHAPITRE 6


Paola s'était donc « habillée ». Cela voulait dire qu’elle avait un ensemble avec un maillot qui couvrait un peu plus de surface de son corps mais elle gardait toujours, bien entendu, le ventre et les cuisses nus.


Fernand Dernau avait pris une douche rapide et avait lui revêtu un smoking des plus distingués. Paola réalisa que c’était la première fois qu’elle le voyait dans une telle tenue. Elle réalisa alors que la soirée dans laquelle ils se rendaient était vraiment particulière.


Paola se plaça à deux pas derrière lui et lui emboita le pas dans les méandres des couloirs du paquebot. Ils prirent un ascenseur qui descendit jusqu'aux niveaux inférieurs du navire. C’était un lieu que Paola n’avait jamais fréquenté et elle se doutait que ce qui se déroulait ne pouvait qu’être répréhensible.


Ils se trouvaient à proximité de la salle des machines, un lieu sombre et sale. Voir Dernau ainsi vêtu dans cet environnement des plus rustiques pouvait paraître incongru mais Paola a été au-delà de ça surtout alors qu’elle se déplaçait elle-même avec ce maillot.


Ils passèrent une petite écoutille grise et débouchèrent dans une coursive au bout de laquelle se trouver une grande porte gardée par un homme aux mensurations de gorille. Il restait les bras croisés devant la porte et les fixa alors qu'ils s'approchaient.


  • Fernand Dernau, dit simplement le professeur. Je suis sur la liste.

  • Correct, répondit l’homme sans même vérifier quoi que ce fût. Monsieur Warszawa va être agréablement surpris de votre présence. »


Le gorille se poussa alors et ouvrit la porte pour les laisser entrer. Il jeta un vague regard à l’attention de Paola mais ne sembla pas lui accorder une grande importance.


La mère de famille oublia rapidement cet homme car l'environnement changea brusquement. Aux murs gris et crasseux d'une salle de machine se substitua le décor presque irréel d'un immense cabaret.


Des dizaines de tables étaient installées dans une ambiance particulièrement sombre qui faisait que l'on avait du mal à distinguer les différents convives mais ils étaient nombreux. Une jeune femme s’approcha d’eux. Paola mit quelques secondes pour reconnaître Laura.


La jeune femme portait une tenue encore plus obscène que le maillot de bain minimaliste qu'elle avait quelques heures auparavant. Le haut de son vêtement était une sorte de chemise qui lui laissait le ventre nu. Elle était totalement transparente ce qui faisait que ses seins étaient parfaitement visibles. Elle portait une petite jupette extrêmement courte qui laissait la moitié de de ses fesses à l’air. On distinguait facilement le petit string blanc qui dissimulait son intimité.


Reconnut-elle Paola ? Ce fut difficile à dire car elle n'en montra rien et qu’elle se concentrera essentiellement sur Dernau, comme le garde avant elle.


  • Bienvenue, dit-elle calmement. Si vous voulez me suivre, je vais vous conduire à votre table. »


Dernau ne fut aucunement surpris de se savoir attendu et Paola ne releva rien non plus. Elle évoluait dans un monde qui tenais parfois de l'irréel et la logique n’y avait pas son mot à dire.


Ils furent donc installés dans une petite alcôve située un peu en retrait. Dans l’ambiance déjà sombre du lieu, ils étaient quasiment invisibles et pouvaient donc profiter du spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.


Laura n’était pas la seule serveuse, loin de là. Toutes ces jeunes femmes portaient la même tenue qui révélait toute leur anatomie. Il était évident qu’elles n’étaient pas des employées du « boat ».


Sur ce lieu de dépravation, il y avait cependant des employées féminines mais elles portaient toutes des uniformes identiques à ceux des hommes qui constituait un véritable bouclier protecteur. Les règles du « boat » étaient claires là encore. On ne touchait pas aux employés sans leur autorisation.


Cette protection ne s’étendait pas aux serveuses de ce cabaret bien étrange. La plupart des clients étaient des hommes, certains accompagnés d’autres non mais tous ne se gênaient pas pour tripoter les jeunes femmes qui déambulaient entre les tables. Ces dernières, étrangement agiles, réussissaient à conserver leur plateau alors que des mains se baladaient sur leur corps. Dans la semi-obscurité, Paola tu discernes même une jeune blonde qu’un des clients, installé à une dizaine de mètres, avait attrapée par les hanches et entraînée vers lui. Il l’avait posée sur ses genoux et s’attelait à lui retirer sa culotte tout en l'embrassant. La jeune femme avait un peu résisté au début mais se laissait désormais faire sans pour autant répondre aux « attentions » de cet homme.


Paola ne pouvait cacher son malaise en voyant tous ces comportements. Elle avait assisté à bien des soirées échangistes et vu bien des scènes obscènes mais il y avait, en ce lieu, comme un sentiment de maléfice. Les expressions des jeunes femmes et leurs comportements semblaient trahir une véritable aversion au fait d'être là et Paola doutait qu’elles furent toutes volontaires.


Une autre serveuse leur apporta leurs consommations. Paola avait pris un verre de champagne mais elle remarqua que Fernand Dernau se contentait d’un jus de fruit. Ce n’était pas habituel pour le professeur qui aimait bien les verres de vin dans ce genre de soirée.


Au milieu de la salle se trouvait une grande estrade sur laquelle se déroulait un show qui ne laissait place à aucune ambiguïté. Une jeune femme avait été placée à quatre pattes et était en train de se faire sodomiser par un homme de couleur noir au physique qui rappelait celui du garde qui se trouvait à l'entrée.


Paola fixait cette scène, fascinée. Elle voyait le membre surdimensionné de l’homme noir qui s’enfonçait dans le fondement de la jeune femme. Cette dernière avait un regard absent et semblait serrer les dents mais ne poussait aucun cri.


Une partie de la mère de famille aurait eu envie d’être à sa place et de se faire ainsi prendre les fesses par un homme aussi puissant.


Ce fut sans doute pour cela qu'elle ne remarqua pas l’homme qui s’approchait. Il s’agissait d’un homme proche de la soixantaine aux cheveux d'un brun bien trop foncé pour être naturel. Alors qu’il arrivait devant leur table, Dernau ne fit même pas l’effort de cacher son mépris.


  • Monsieur Dernau, fit alors l'homme en venant s’installer en face d’eux.

  • Warszawa, répondit laconiquement le professeur.

  • Quand on m’a annoncé votre venue, j’ai eu du mal à y croire. Je pensais que vous n'étiez guère amateur de nos petites soirées.

  • Je n'apprécie pas effectivement de voir des gens en torturer d'autres.

  • De la torture ? vous êtes décidément excessif.

  • Aucunement. Ce n’est pas parce que les victimes ne crient pas qu’elles ne souffrent pas.

  • Mais je vous rassure, il leur arrive souvent de crier. C'est juste que cet endroit est parfaitement insonorisé. »


La discussion était tendue entre ces deux hommes et Paola s’était un peu reculé afin de ne pas s'interposer entre eux. Cependant, Warszawa reporta son attention sur elle.


  • Voilà une bien belle compagnie mon cher, lança-t-il à l’intention de Dernau, tout en gardant son regard posé sur Paola. Vous vous amusez toujours avec les mères et les filles à ce que je vois.

  • Vous voyez bien, répondit Dernau sans rechercher à étendre la discussion.

  • Expliquez-moi donc ce qui motive votre venue. Puisque vous n’êtes décidément pas amateur de nos petits jeux, c’est que vous avez certainement une raison plus personnelle.

  • Il semblerait que vous laissez vos petites esclaves se balader sans bracelet et cela peut créer certains troubles. Il y a certains passagers qui n'ont aucune éducation.

  • Ah bon ? Je suis venu accompagné de douze filles. Il va vous falloir être plus précis car elles sont toutes sans bracelet.

  • La jeune femme s’appelle Laura, intervint alors Paola. »


Warszawa afficha une mine étonnée en voyant la jeune femme intervenir dans leur discussion. Elle comprit alors qu’il n’était pas habitué à voir les femmes lui couper la parole.


  • Décidément, lança-t-il avec une pointe de sarcasme, vous éduquez vraiment mal vos esclaves.

  • Je suis professeur, je n’éduque pas, lui rétorqua Dernau. Les femmes qui sont avec moi n’en ont aucunement besoin »


Une petite musique retentit alors et Warszawa reporta son attention vers l'estrade centrale. On était en train d’y installer tout un décorum. Des sortes de petites maisons étaient alignées. Paola en compta trois.


  • Nous avons un petit show en préparation, expliqua Warszawa en se retournant vers vers eux. Nous allons tirer les trois participantes au sort. Votre accompagnatrice fait partie des candidates. »


Paola se retourna en direction de Dernau qui avait blêmi. Elle n’était pas habituée à le voir ainsi pris au dépourvu et cela l’inquiéta.


  • Et si je refuse ? Lança-t-il.

  • Mais vous ne pouvez pas, affirma Warszawa. C’est mon territoire et ce sont mes règles. Toutes les femmes présentes doivent participer à mes petits jeux et personne ne peut quitter la salle avant la fin. Mais tout est une question de hasard et nous avons presque une trentaine de candidats, ce soir »


Dernau grogna et posa un poing sur la table mais son interlocuteur ne sembla pas impressionné. Ils étaient tous deux des hommes de pouvoir et suivaient des règles qui si elles leurs étaient propres. Warszawa le gratifia d'un sourire des plus malaisant puis quitta la table pour se rejoindre l’estrade.


Le décor avait fini d’être installé et Paola le détailla. Il y avait trois sortes de petites cabanes d’environ un mètre de haut sur un mètre de large. On avait installé à l’intérieur des chaises certainement pour que des personnes s’y s’installèrent vu qu'on ne pouvait pas y rester debout.


Warszawa monta sur l'estrade et, au même moment, un projecteur s’alluma pour le révéler totalement. Dans la semi pénombre du lieu, il apparut comme une sorte de soleil et toutes les attentions se tournèrent vers lui.


  • Mes amis, dit-il. Nous allons commencer un de nos jeux préférés. J’ai nommé les « trois petites cochonnes ». Tout le monde connaît la fable n’est-ce pas ? Trois petites cochonnes construisent leur maison mais le loup n'est jamais très loin. Nous allons donc tirer au sort les trois jeunes femmes qui participeront à notre fable moderne. »


Il tourna alors la tête sur sa droite et un deuxième projecteur illumina un petit globe contenant des boules qui tournaient les unes sur les autres. Warszawa se déplaça pour rejoindre cette urne. Il y plongea la main à l’intérieur et tira une des boules.


  • Notre première petite cochonne se trouve à la table cinq. »


Un projecteur alluma alors la table en question. Une jeune femme blonde aux yeux bleus, visiblement âgé d'une vingtaine d'années, sursauta quand elle apparut en pleine lumière. L’homme qui se trouvait à ses côtés et qui devait avoir le triple de son âge posa alors sa main sur son épaule, pressant fortement. La jeune femme fit une grimace et mit de longues secondes avant de se lever et de se diriger vers l'estrade.


Warszawa la regarda s’approcher en silence. Un homme l’aida à grimper sur l’estrade puis on la dirigea vers la première maison. À ce moment-là, on l’obligea à se déshabiller totalement puis à revêtir une tenue étrange. Une sorte de tunique transparente vaguement rose et, surtout, un masque de cochon. Ainsi vêtue, elle fut littéralement poussée à l’intérieur de la première maison.


Warszawa replongea alors sa main dans l'urne.


  • Table onze. »


Cette fois-ci le projecteur illumina une femme bien plus âgée. Certainement avait-elle plus de cinquante ans. Elle se leva immédiatement et se dirigea vers l'estrade. La mine qu’elle affichait montrait qu’elle n’appréciait nullement ce qui se passait mais elle semblait vouloir faire bonne figure.


La cinquantenaire subit le même traitement que la jeune et se retrouva installée dans la seconde maison. Warszawa plongea une dernière fois la main dans l'urne.


  • Table treize. »


Dernau tape brutalement du poing sur la table quand le projecteur illumina le visage de Paola.


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