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agentchelateur2021

Des cours très particuliers, épisode 1

Dernière mise à jour : 12 nov. 2022

CHAPITRE 1


Mois de juillet, en plein cœur de la ville. Assise à la terrasse d’un des cafés, Paola et Carla profitaient du soleil de l'été. Ces deux femmes au milieu de la quarantaine étaient des amies de longue date.


Paola, quarante-six ans, un mètre soixante-dix et de longs cheveux bruns lisse qu'elle retenait dans un chignon, avait un visage qui reflétait une sorte de sagesse et un calme permanent alors que Carla, quarante-quatre ans, aux longs cheveux châtains un peu ondulés, avait un tempérament un peu plus emporté. Il fallait dire que depuis quelques temps sa patience était mise à rude épreuve.


Les deux femmes étaient mères de famille. Paola avait deux enfants. Mégane qui allait bientôt avoir dix-huit ans et Thomas qui allait sur ses douze ans alors que Carla n’avait qu’une fille, Alexandra, seize ans. C’était justement d’alexandra dont les deux femmes parlaient et la conversation était beaucoup moins agréable que le temps radieux dont elles bénéficiaient à la terrasse du café.


  • C’est un vrai cauchemar, assura Carla. Alexandra est devenue ingérable. Son comportement était déjà limite mais il s’est aggravé et ses résultats scolaires sont désastreux. Ils l’ont fait redoubler et j’ai dû me battre pour obtenir cela car ils voulaient l’envoyer dans une section professionnelle. Ses notes ne dépassent pas le cinq de moyenne et son comportement avec les professeurs est calamiteux. Je ne sais plus quoi faire.

  • Tu sais, la vie n’est pas simple. Moi aussi j’avais eu des problèmes avec Mégane quand elle a redoublé sa troisième. J'ai bien cru qu'elle n'allait pas y arriver.

  • Oui je me souviens. Elle avait eu un comportement plus que désinvolte avec ses études. Tu pensais vraiment qu'elle ne s'en sortirait pas.

  • Non. »


Paola se tut de manière aussi abrupte qu’étrange comme si les souvenirs de cette époque continuaient à la faire souffrir encore maintenant. Pourtant, Mégane avait fabuleusement redressé la barre. Durant sa deuxième année de troisième, les résultats s’étaient avérés fantastiques avec plus de dix-huit de moyenne et une mention très bien au brevet. L’année suivante, en seconde, ses notes ne descendaient jamais en dessous de dix-sept et elle avait été orientée vers une filière scientifique. La jeune femme était au bord du bac et la seule question qu'on se posait était si elle l’aurait avec mention très bien ou encore mieux. Elle avait déjà planifié son avenir et visait une école d’ingénieur. Si elle conservait son dossier désormais sans tâche, elle l’obtiendrait sans peine.


  • J’aimerais tellement qu’Alexandra suive le même chemin. Le problème c’est qu’elle est déjà plus âgée et que j'ai l'impression de ne plus rien contrôler du tout. Comment avais-tu fait pour la sortir de cette situation ?

  • J’ai eu …, hésita quelques secondes Paola. J'ai eu besoin d'aide. J'ai trouvé exactement la personne qu'il fallait pour remettre Mégane dans le bon chemin.

  • Je me rappelle. Mégane a un prof particulier qui l’encadre pour toutes les matières, c’est ça ? C’est lui qui a réussi à la changer de cette façon ?

  • C’est lui, oui. C’est quelqu’un d’unique. C'est une connaissance qui m'avait transmis ses coordonnées et la première rencontre a été des plus effarante. Il garantit la réussite à cent pourcents et toutes les jeunes femmes qui ont été ces élèves ont effectivement réussi que ce fut leur bac ou leurs études universitaires ensuite. Ces prouesses tiennent parfois de la magie.

  • Je ne te savais pas superstitieuse. Tu dis vrai ? Cent pourcents ?

  • C’est ce qu’il affirme et, comme je te l’ai dit, je n’ai jamais eu de preuve du contraire. C'est quelqu'un de très sélectif et il n'a pas beaucoup d'élèves chaque année.

  • Il doit être très cher, non ? »


De nouveau, Paola marqua un temps de silence et détourna le regard comme si elle fixait un point au loin. Carla sentait une gêne chez son amie, un genre de sentiment qu'elle ne lui connaissait pas.


  • Ses tarifs ne sont pas une question d'argent, expliqua finalement Paola. C'est déjà un homme très riche. Certainement plus riche que toi et moi. Il vit sur la route de la mer dans une immense villa. Non, ce qui le motive, c’est autre chose.

  • Qu’est-ce qui le motive alors ?

  • Je vois très bien où tu veux en venir mais n’essaie pas de sauver Alexandra avec lui. Ce serait une erreur.

  • Alexandra est au bord du gouffre. Elle a déjà un an de retard et ses professeurs sont persuadés qu'elle ne fera pas mieux l'an prochain. Si elle échoue encore, que me restera-t-il comme solution ? Son père n’est pas quelqu’un de facile. Tu le sais, non ? »


C’était un doux euphémisme. Simon, le père d'Alexandra, était un homme d'affaires qui avait vingt ans de plus que Carla. Elle l’avait rencontré alors qu’elle était encore jeune femme qui débutait dans la vie et dans le monde professionnel. C'était son supérieur hiérarchique. Un homme qui s’était montré des plus dominants. Durant toute leur relation, la jeune femme qu’elle était avait toujours eu comme une impression d’unilatéralisme.

La naissance d’Alexandra avait sonné la fin de leur liaison. Simon avait déjà une famille avec deux grands enfants et n’avait jamais voulu d’une autre fille. Il avait pris cette grossesse comme un piège tendu par une maîtresse intrigante.


Il avait fallu une longue et fastidieuse bataille juridique pour obtenir de lui de verser une pension alimentaire confortable et il le faisait clairement avec la rage au cœur.

Les résultats scolaires d'Alexandra étaient autant d’excuses pour ce dernier de remettre en cause son aide financière qui était essentielle pour les deux femmes.


  • Simon a été très clair, ajouta Clara. Soit Alexandra obtient la moyenne au premier trimestre soit il lui coupe les vivres. Je serais alors obligée de repartir devant les juges et cela serait long. Nous n’avons pas les moyens de nous passer de cette aide. »


Paola semblait étrangement hésitante. Elle avait décrit les résultats de Mégane comme phénoménaux et ce professeur comme une sorte de magicien mais, pourtant, elle semblait réticente à l’idée de voir son amie profiter elle aussi de ses services. Etait-ce une sorte de jalousie ? Se sentait elle supérieure parce que ça se fille avait su réussir là où celle de Carla était en train d’échouer lamentablement ? Carla n’osait pas l’imaginer. Ce n’était pas son genre bien que dans ce monde de bourgeois plutôt aisé, on se comparait toujours et on était constamment en concurrence.


  • Je peux te donner son numéro, concéda finalement Paola. Envoie-lui juste un SMS en disant que c'est de ma part sinon il ne répondra pas. Il va exiger deux photos. Une de toi et une d'Alexandra. Ensuite, il décidera s'il veut vous rencontrer.

  • Dis-donc, il est drôlement exigeant. C’est nous les clients non ?

  • Je te l’ai dit son moteur n'est pas l'argent et tu ne peux pas le considérer comme un employé classique. C'est lui qui choisit ses élèves et pas l'inverse.

  • Mais alors il fait ça gratuitement ?

  • Il ne demande pas d’argent mais cela ne veut pas dire que tout cela n’a pas un prix. »


Paola se tut et tourna le regard. Carla n’était pas habituée à voir son amie la proie de tels doutes et elle savait que cela ne pouvait que sous-entendre une situation très complexe. Elle fut alors prise d’un doute.


C'était un vrai dilemme. Essayer de sortir Alexandra du marasme dans lequel elle semblait se complaire en prenant le risque de payer un prix qui semblait affliger sa meilleure amie. Cependant, cette dernière avait accepté de payer ce prix ce qui voulait dire que le jeu en valait la chandelle pour elle.


  • Donne-moi son numéro, décida-t-elle fermement. »


CHAPITRE 2


Carla avait envoyé le message en citant le nom de Paola et en joignant les deux photos. Une première réponse était arrivée dans la journée dans laquelle ce professeur qui s’appelait Fernand Dernau lui demandait un complément d’explications sur la situation d’Alexandra. Après les avoir obtenus, il y avait juste dit qu'il allait réfléchir et plus d’un mois était passé.


L’année scolaire avait donc commencé et Alexandra n’avait montré aucun signe d’amélioration dans son comportement. Elle se montrait de plus en plus insolente avec les professeurs et les premières évaluations indiquaient l'absence totale de progression voire, même pire, une régression.


Un mois encore s’écoula et elle eut droit à sa première convocation chez le principal du lycée qui tenta de la convaincre à nouveau d’envoyer Alexandra dans une section professionnelle. Ce qui aurait été la fin de tout espoir vis-à-vis de Simon.

Alexandra aurait bientôt dix-sept ans, ce qui voulait dire qu’elle était en dehors de l'enseignement obligatoire. Le principal lui rappela, avec un certain cynisme, qu’ils iraient au bout de l’année mais aussi que, sans changement que ce fût dans le comportement ou dans l’orientation, ce serait la dernière.


En désespoir de cause, et vu que le professeur « magique » de Paola ne donnait pas de nouvelles, Carla fit appel à plusieurs professeurs particuliers. Deux d’entre eux abandonnèrent avant même le mois d'octobre et ceux qui continuaient semblaient assez désemparés et ne plus continuer que pour le salaire.


Carla dépensait des fortunes en vain ce fut à la mi-octobre qu’elle reçut un message de Dernau. Il voulait les rencontrer toutes les deux pour discuter d’un éventuel suivi. Pour Carla ce fut comme une planche de salut. Elle ne s'attendait aucunement à la tournure qu’allait prendre ce rendez-vous.


Comme l’avait dit Paola, il vivait effectivement dans ce qu'on appelait la route de la mer qui était, en fait, une longue route qui longeait littéralement toutes les plages aux abords de la ville. C'était de loin le quartier le plus cher et le plus réputé de la région.


La maison était digne de ce quartier. Il s'agissait d'une immense villa sur deux étages. Simon était un homme riche qui possédait lui aussi une résidence au bord de la mer mais cette dernière était beaucoup plus petite que celle-là. Il apparaissait évident que Dernau était un homme très fortuné.


Ils furent accueillis par une sorte de majordome un brin guindé et à l’accent anglais. Un vrai stéréotype et un autre signe extérieur de richesse. Il les conduisit dans un immense salon. Une grande baie vitrée donnait littéralement sur la mer de telle manière qu’on avait l’impression qu’il suffisait d’ouvrir la fenêtre pour sauter dans l’eau.


Fernand Dernau les attendait au milieu du grand salon. C’était un homme qui avait visiblement plus de la cinquantaine avec un physique finalement très anodin. Relativement grand avec un petit embonpoint et des cheveux grisonnant qui se clairsemaient un peu. Il salua à bien aimablement la mère et la fille avant de les inviter à s'asseoir dans le canapé en face de lui.


Ils échangèrent quelques mondanités alors que le majordome les servait. Alexandra gardait le silence qui ne surprit pas Carla. La jeune fille avait été très réticente à cette visite et exprimait son désaccord par le mutisme.


Dernau ne sembla pas s'offusquer du comportement de la fille et échangeait donc exclusivement avec la mère. Il la gratifia quand même de quelques regards appuyés qui semblèrent la déstabiliser.


  • J’ai bien étudié votre situation, expliqua Dernau une fois les amabilités terminées. Effectivement, Alexandra est dans une situation compliquée. Il y a les notes et le comportement. C’est tout un état d’esprit qu’il faudra changer. Une personnalité à remodeler. »


Si le ton était posé, certaines paroles choquèrent Carla. Il voulait remodeler sa fille comme on l’aurait fait d’une voiture mal construite ? De plus, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu mal à l’aise en face de cet homme qui ne cessait de la détailler du regard.


  • Je sais que vous avez une réputation sans faille, reprit la maman en tentant de passer outre toutes ces mauvaises impressions. Pensez-vous que ce soit possible de sauver son année ?

  • Si les choses sont bien faites, c’est largement possible.

  • Vraiment ? Insista la maman qui voulait croire en cette assurance. Vous pensez vraiment la remettre dans le droit chemin ?

  • J’ai fait des choses bien plus compliquées que cela. Quand je travaille avec une jeune femme, les résultats sont immédiats. »


Alexandra sembla se lasser de cette conversation où les adultes s’amusaient à parler d’elle sans jamais lui demander son avis et voulut intervenir mais Dernau l’en empêcha d’une manière des plus étonnantes

.

Il posa de nouveau son regard brun sur la jeune femme dont l’expression changea d’un coup. Elle ouvrit légèrement la bouche comme si elle voulait prononcer une parole qui refusait de sortir. Elle fixa alors l'homme pendant quelques secondes en gardant cette expression qui paraissait presque grotesque.


Carla observait la scène très dubitative. Elle n’était pas habituée à ce genre de comportement chez sa fille qui avait un caractère aussi frondeur que loquace. Elle affichait aussi toujours l’apparence d’une assurance qui tenait de l’insolence. Or, dans cette situation, elle paraissait totalement décontenancée par la force du regard de cet homme.


  • Oui, reprit Dernau comme s’il venait de faire une sorte d’expérience. C'est plus que possible. C'est même certain.

  • Vous êtes bien sûr de vous, tempéra Carla qui ne voulait pas se faire trop d’illusions.

  • C’est simple. Nous commençons à travailler et vous n'aurez à me payer qu'une fois que les premiers résultats seront là. Pas avant qu'elle ait eu ses premières notes au-dessus de quinze. »


Il semblait fournir des garanties qui soufflaient Carla. L’assurance qu’il dégageait était communicative et elle avait tellement envie d’y croire. Mais une partie de sa phrase mit sur la table un sujet des plus prosaïques.


  • Justement, ajouta-t-elle. Les paiements. Quels sont-ils ? Paola a été très vague là-dessus.

  • Je la comprends parfaitement, confirma Dernau avec un sourire qui gêna Carla. Il n'est nullement question d'argent dans cette histoire mais seulement de plaisir. Mon plaisir. Si nous faisons affaire, les règles sont simples. Dès le moment où nous commençons les paiements, vous êtes à moi.

  • À vous ? Répéta un peu bêtement Carla qui ne comprenait pas.

  • Oui sexuellement. Dès que j’ai envie de vous, je vous prends quand je veux et où je veux et cela au moins jusqu’à la majorité d’Alexandra. Ensuite, elle devra payer elle-aussi. »


Il ne fallut que quelques secondes à Carla pour comprendre exactement de quoi il parlait mais elle mit presque une minute à réagir tant cela lui parut complètement incroyable.


  • Mais qu'est-ce que vous imaginez, espèce d’immonde de porc ?!? Hurla-t-elle en se redressant. Jamais de la vie ! »


Dernau était resté assis, ce petit sourire malsain au coin des lèvres. La réaction violente de Carla ne l’avait aucunement étonné et encore moins pris de court.


  • Rien n'est négociable, assura-t-il simplement. Vous acceptez ou vous partez ! »


Ce fut Carla qui fut décontenancée par une réaction si calme. Elle se dit que ce ne devait pas être la première fois qu'une femme l’insultait de la sorte. Elle se sentait en difficulté devant le comportement d’Alexandra et ses conséquences mais elle n’était pas encore à ce point-là.


Se donner à cet homme était déjà affreux mais imaginer, qu’un jour, il put poser les mains sur Alexandra était tout simplement impensable. Elle fit alors volte-face et voulut prendre la direction de la porte mais elle se rendit compte qu’Alexandra n’avait pas réagi.


Elle se retourna vers sa fille et vit que cette dernière était toujours restée la même position étrange qu’elle avait eu quand elle avait échangé un regard avec Dernau. Elle le fixait les yeux un peu dans le vague et la bouche entrouverte. Il fallut à sa mère répéter trois fois son prénom pour la sortir de cet état étrange. Elle se leva alors et emboîta le pas de Carla.


  • Vous avez mon numéro de téléphone, lança Dernau alors qu’elles arrivaient à la porte. Quand vous estimerez que la situation n’est plus tenable pour vous, n’hésitez pas à me rappeler ! »


La main de Carla qui s’était posée sur la poignée de la porte, se crispa devant l'assurance de cet homme qui semblait persuadé qu'elle finirait par céder. Elle eut de nouveau envie de crier mais elle se retint car elle se demandait s'il ne prenait pas plaisir à l'avoir ainsi s'offusquer de ses déclarations. Elle ouvrit la porte et partit quasiment en courant.


Cependant, une idée lui vint soudain à l’esprit et elle fut si rude qu’elle se fixa d’un coup à tel point qu’Alexandra manqua la percuter dans son dos.


  • Paola, pensa-t-elle à haute voix. Elle a accepté cela ? »


CHAPITRE 3


Dernau était resté tranquillement assis dans son canapé, nullement surpris par la réaction de Carla.


Quand il avait reçu le premier message de cette bourgeoise, il avait immédiatement contacté Paola pour avoir plus d'informations. Il savait que c’était avant tout une question d’argent et que, par conséquent, elle n'était pas encore assez au bord du vide pour accepter sa proposition.


Il avait accepté de les rencontrer afin de faire une petite démonstration de ses capacités. Il savait que, dans les jours qui allaient venir, madame Carla Orléane allait avoir bien des surprises.


Il allait laisser infuser un peu mais il avait saisi la situation. La pension mensuelle du père de la petite, le dénommé Simon London, représentait une belle somme et l’essentiel des revenus des deux femmes. La mère avait certes une activité mais qui tenait presque du loisir avec des horaires plus que légers et un salaire en conséquence. Surtout elle avait un train de vie en totale inadéquation avec ses revenus propres. Ce n’était qu’une question de temps et il avait d'autres petits jouets pour s'occuper en attendant.


  • Tu peux venir ! Lança-t-il impératif. »


Une des portes situées à l’arrière de la salle s'ouvrit alors timidement et le visage de Paola apparut. La mère de Mégane avait écouté toute la conversation au travers de la porte en craignant d'être obligée de venir y participer et ainsi de s'exposer au regard de son amie. Il fallait dire que la tenue qu’elle portait en ce moment était tout simplement obscène.


Elle portait une sorte de bustier qui laissait sa poitrine nue, noir et extrêmement ajusté autour de son ventre et de ses hanches fines. En dessous, elle avait juste un ensemble jarretelles et porte-jarretelles qui laissait son entrejambe totalement nu. En fait, les vêtements qu'elle portait servaient surtout à exposer sa nudité.


Dernau lui fit un simple geste pour lui dire de le rejoindre et elle s’exécuta lentement mais sans hésitation. Il fallait dire que cela faisait déjà plusieurs années qu'elle avait accepté sa proposition et qu'elle lui appartenait comme il venait de le dire à Carla.


Ce que Carla ne savait pas, c’était que la crise d’adolescence de Mégane avait été bien plus grave qu’elle ne le pensait. Ses problèmes scolaires n’avaient été que la face émergée de l’iceberg et la jeune femme était allé bien loin dans les bêtises, beaucoup trop.


Elle avait seulement quinze ans et demi quand elle avait rencontré un garçon. Un dénommé William qui lui allait sur ses dix-sept ans. C'était le stéréotype même du petit gosse de riche qui se croyait au-dessus des lois et qui ne cessait de multiplier les gestes idiots.


Un soir, Mégane avait fait le mur pour le rejoindre lors d'une soirée. Paola n’avait jamais su ce qui s’était passé ce soir-là mais ce qui était sûr c’était que Mégane avait pris de l’alcool, d’après les examens, et sans doute certaines drogues plus difficiles à déceler. Selon les policiers, William l’avait peut-être droguée dans l'espoir de la contraindre à faire certaines choses mais ils n'avaient pas eu l'occasion d'aller aussi loin.


Passablement saoul lui-aussi et ayant consommé de la drogue, il avait mis la jeune femme dans une voiture alors qu’il n’avait même pas le permis et était parti à destination du bord de mer. Ce fut sur ce chemin qu'il provoqua un accident et tua tous les membres d'une famille.


Ses parents, qui avaient l’habitude de payer pour compenser toutes ses erreurs, n'avaient pas eu, cette fois-ci, les moyens de ramener à la vie deux parents et leur jeune enfant de cinq ans et la presse s'était acharnée sur ce symbole d’une société bourgeoise qui ne respectait ni les lois ni les vies des pauvres gens du peuple.


Comme elle n’était que passagère et dans un état presque comateux, Mégane avait échappé à la vindicte publique mais pas à la justice. L’absence de drogue dans son sang avait été à double tranchant car il n'y avait non plus aucune preuve que le garçon l’avait effectivement droguée pour profiter d'elle et la consommation d’alcool à l'âge qu'elle avait à l'époque était à facteur aggravant.


Elle était passée devant un juge des enfants qui avait été très peu compréhensif. Il l’avait regardé comme une fille de la bonne société qui ne respectait pas les lois comme son petit ami. Elle avait évité la maison de correction de très peu.


Le juge avait fixé des conditions à son maintien en liberté. Elle devait cesser de voir ce garçon, ne plus jamais être impliquée dans une affaire policière quelconque et surtout retrouver une scolarité satisfaisante. Elle devait respecter ces consignes pendant dix ans. Dans le cas contraire, c’était la prison.


Le juge avait exigé qu’on lui fournît ses bulletins trimestriels en temps et en heure et, si elle n'avait pas la moyenne à l'un d'entre eux, il mettrait fin à son sursis.


Mégane avait été choquée par ce qui s'était passé et avait eu énormément peur mais, en bonne adolescente en pleine crise, elle avait ensuite rapidement retrouvé son comportement précédent et ses parents avaient craint de la retrouver en prison.


C'était à ce moment qu’ils avaient contacté Fernand Dernau. Quand il avait commencé les cours, il ne restait plus qu’un mois pour sauver une situation désespérée et Mégane l’avait fait mais le prix payé par Paola avait été en conséquence.


La mère de famille vint se placer à califourchon sur l'homme. Elle n'avait pas besoin de consignes. Cela faisait maintenant presque trois ans qu'elle se donnait à lui dès qu'il le désirait.


Elle commença à défaire la braguette de son pantalon et sortit un membre déjà bien tendu. Elle savait exactement ce qui était passé dans sa tête alors qu'il détaillait son amie et sa fille. Elle chassa rapidement cette pensée de son esprit et commença à masturber le sexe.


Dernau, de son côté, avait commencé à jouer avec ses petits seins. Elle avait une poitrine relativement menue avec des auréoles cependant larges qui avaient toujours été très réactives. Il n’était pas malhabile avec ses mains et fit dresser ses tétons rapidement.


Paola continuait sa masturbation. Elle savait très bien qu'elle n'arriverait pas à le faire venir avec ses mains. Il avait un contrôle de lui-même extrêmement fin et semblait jouir exactement au moment où il le désirait. Elle avait le souvenir d'un coït, au tout début de cette histoire, qui avait duré plus d'une heure. Un cauchemar sans fin.


Après avoir bien joué avec eux, il pinça son téton droit. Elle fit une petite grimace mais interpréta aussi le message. Il en avait assez de ces jeux de main et voulait passer à quelque chose de plus sérieux. Elle défit alors la ceinture de son pantalon et le fit descendre doucement jusqu’à ses genoux puis se remit à califourchon et s’empala sur le membre dressé. Ce n’était pas la première fois qu’ils faisaient l’amour ce jour-là et elle avait la fente bien humide d'une lubrification qu’il avait obtenue lui-même en lui faisant un cunnilingus.


Elle commença alors à monter et à descendre sur ce pénis qui l’avait déjà tant de fois possédée. Elle posa ses mains de part et d'autre sur ses épaules et se mit à suivre un rythme parfaitement contrôlé.


Il posa les mains autour de ses hanches et suivit son mouvement mais elle était parfaitement rodée. Il n'eut besoin aucunement de lui dicter la cadence. Après quelques instants, il noua ses bras derrière son dos et la fit littéralement basculer en arrière avant de la poser sur le canapé. Il était puissant bien que son apparence n'en donnait pas l'impression et l’avait soulevée sans difficulté.


Il s’allongea alors de tout son long sur elle et continua à la posséder en donnant de grands coups de rein qui ne qui le faisaient s'enfoncer totalement en elle. Elle poussait des petits cris comme si elle aimait ce qu’elle faisait. Avec le temps, elle s'était mise à douter de tout dans cette relation qui tenait autant du consentement que du viol.


Il continua ainsi à besogner, emprisonnant sa tête entre ses mains pour lui voler un baiser profond et baveux. Elle se laissait faire sans jamais opposer de résistance, devançant même parfois ses envies.


Il se crispa alors soudainement et elle sut qu’il était sur le point de jouir. Elle ferma les yeux alors qu'elle sentait le sperme qui coulait dans son ventre. Elle était ménopausée mais seulement depuis très peu de temps et, lors des premières relations, il avait joui en elle de la même façon lui faisant craindre de tomber enceinte. Elle ne savait pas que c’était impossible.


Il resta encore quelques minutes, figé en elle, le pénis encore raide. Il lui était arrivé d'être capable de continuer à la posséder même après avoir joui et elle se demanda s'il allait le faire cette fois-là. Mais il se contenta de lui baiser le cou avant de se redresser et de se rasseoir tranquillement dans le canapé.


Elle resta allongée à quelques centimètres de lui, le regardant en biais et attendant son bon vouloir. En réalité, elle espérait avoir l'occasion d'aborder un sujet qu'elle savait délicat.


  • Dans un mois, commença-t-elle hésitante, nous serons le quinze octobre.

  • L’anniversaire de Mégane, sourit Dernau qui savait parfaitement où elle voulait en venir. Elle aura dix-huit ans et sera donc bonne à consommer.

  • Justement, n'y aurait-il pas possibilité de…

  • De quoi ?

  • Ne pas le faire. Je suis prête à tout donner. Je pourrais même… »


Il se redressa alors avec une vitesse que sa corpulence ne laissait pas prévoir et emprisonna son cou dans une poigne de fer. Elle se retrouvait fixée dans le canapé, incapable de bouger mais il ne l’étrangla aucunement. Il plongea cependant son regard dans le sien.


  • Nous avons un accord et cela depuis trois ans, rappela-t-il sur un ton sec. À dix-huit ans, ta fille devient, comme toi, mon objet. Il n’y a aucune négociation possible, et n'essayez pas de me la faire à l'envers. Si jamais vous ne remplissez pas votre part du marché alors on arrête tout ! Et je peux te promettre ce qui vous est arrivé voici trois ans vous paraîtra une balade de santé par rapport à ce que Mégane vous fera vivre. La prison ne sera qu'un début car je te promets que, dès la fin de ce trimestre, elle ne remplira plus ses obligations. »


Il parlait sans s’énerver comme s'il énonçait une réalité. Le pire était que Paola ne doutait pas une seconde de ses promesses. Elle avait, dans les premiers temps de cette histoire, dérogé à certaines de ses « invitations » et il avait mis fin aux cours pendant deux semaines. Mégane s’était transformée dès le premier et s’était effectivement comportée encore plus mal qu'avant l'accident.


Paola avait dû le supplier de reprendre sa fille comme élève et, depuis ces moments-là, elle n'avait plus jamais manqué à un seul de ses ordres. Ses yeux se remplirent de larmes alors qu'elle hochait bassement la tête. Il sembla se satisfaire de cette réponse et la relâcha pour retourner s'asseoir dans le canapé.


  • L'anniversaire de ta fille est un mercredi, calcula-t-il. Je présume que vous avez organisé une belle fête. C’est parfait. Le vendredi qui suit, ce n'est pas la peine d'aller la chercher au lycée. J'enverrai quelqu'un et elle passera tout le week-end avec moi. Je vais en faire une femme et plus encore. »


Paola se redressant et se mit à genoux sur le canapé en le regardant de ses yeux pleins de larmes. Il ne tolérait aucune contestation et, dans sa tenue pathétique, elle se sentait bien faible. Elle avait signé une sorte de pacte avec le diable et, maintenant, celui-ci voulait sa récolte d’âme.


CHAPITRE 4


Le comportement d’Alexandra avait étrangement changé dans les jours qui suivirent la rencontre avec ce porc de Dernau. La jeune fille avait travaillé ses devoirs et préparé ses cours. Elle avait ramené en conséquence un seize en anglais, une matière où elle plafonnait habituellement à trois. Elle s'était montrée beaucoup plus aimable avec sa mère mais ce changement ne dura que deux jours et, ensuite, elle reprit ses mauvaises habitudes.


Carla avait été totalement décontenancée par cet épisode et n'avait pu s'empêcher de le rattacher à cet étrange échange de regard entre Dernau et sa fille.

Le trimestre se passa donc aussi durement qu'elle l'avait craint. « Notes désastreuses », « comportement insolent » ou « absence de travail ». Les commentaires sur le bulletin d’Alexandra étaient sans équivoque tout comme les notes qui plafonnaient à six.


Il ne fallut pas une journée pour que Simon l’appelât. Il comptait bien profiter de ce désastre industriel pour profiter pour se détacher de cette famille qu'il ne voulait pas.


  • Je vous coupe les vivres ! Avait-il lancé au téléphone. Il n’est pas question que je finance une petite fille de pute qui se prend pour une reine !

  • Tu n’as pas le droit, avait tenté de se défendre Carla. Le juge a …

  • Je n’en ai rien à foutre du juge. On avait un accord de principe. Tu tenais ta fille et je me saignais pour vous entretenir. T’as qu’a aller en justice, mes avocats sont prêts. »


Il lui raccrocha au nez et elle n'eut pas la force de le rappeler. Elle avait un avis du juge en sa faveur pour une pension alimentaire des plus confortables qui tenait compte de la fortune de Simon. Son avocat avait réussi à obtenir une rente qui durerait même après la majorité d'Alexandra.


Son ex-compagnon avait encaissé cette défaite avec difficulté. Ce n’était pas le genre d’homme qui appréciait de se voir contraint. Il avait considéré la naissance d'Alexandra comme un piège tendu pour lui soutirer de l'argent. Cela faisait maintenant plus de dix ans qu’ils se livraient régulièrement à des batailles juridiques ou autres autour de cette pension et du comportement de la jeune fille.


Il était une vérité aussi que Carla finissait par accepter. Elle était devenue une femme entretenue et avait un train de vie, héritage de sa relation avec Simon, qui dépassait de loin ses moyens réels. Elle avait contracté certaines dettes sur la foi de cette pension mensuelle qu’elle percevait. Avec ce nouvel avatar, elle risquait de tout perdre.


Rien que le loyer de l’appartement qu’elles occupaient dépassait le montant de son salaire. Simon était très riche mais c'était aussi un homme d’affaire qui détestait perdre et elle savait qu'elle ne pourrait l'attendrir avec de telles considérations. Le seul moyen qu'elle avait pour le faire revenir sur cette décision était un changement radical du comportement d'Alexandra qui le laisserait sans argument devant un juge. Le problème était que sa fille n'était clairement pas dans un état d'esprit lui permettant de comprendre qu’elle mettait en danger leur avenir à toutes les deux.


Elle repensa alors à l’assurance de Dernau et prit son téléphone comme par réflexe. Le jeu en valait-il la chandelle ? Sauver leur situation au prix d’un authentique sacrifice. Elle reposa le téléphone en maudissant le nom de ce pervers. Elle ne mangeait pas de ce pain-là.


CHAPITRE 5


L’anniversaire était des plus fastueux. Une cinquantaine de personnes étaient invitées. Il y avait les meilleures amies de Mégane, des jeunes adolescentes entre seize et dix-neuf ans ainsi qu’une bonne partie de leurs parents. On était dans la bonne société. La famille Palermo n'habitait pas sur la route de la mer, réservée aux hyper-riches mais dans les hauteurs de la ville, surplombant totalement la ville et offrant des vues incroyables sur l'océan qui s'étendait au loin. Il s'agissait de quartiers sécurisés loin des bas-fonds où chaque maison, individuelle, valait plus d’un million.


Les Palermo étaient, en apparence, un couple uni qui n’avait aucun problème pour boucler les fins de mois. La vérité était bien différente.


Mégane était une jeune fille qui fêtait ses dix-huit ans. De taille relativement réduite, en dessous d’un mètre soixante-dix, elle était relativement fine avec une chevelure qui rappelait celle de sa mère et des yeux marrons. C’était une jolie fille aux formes harmonieuses et pour cause.


Le père de la jeune fille avait fait les choses en grand. Il avait même fait appel à un traiteur pour préparer le repas et le gâteau. Mégane profitait du moment et la bonne humeur régnait. Toute la famille avait retrouvé la sérénité, loin de la période troublée de ses quinze ans.


Bien que ce fut un anniversaire de « grandes », on n’avait pas dérogé à la tradition des cadeaux et ils étaient nombreux. Mégane et quelques-unes de ses amies s'étaient assis dans un coin pour découvrir ce que l’on avait offert à la jeune femme, sous le regard protecteur de sa mère.


La jeune femme découvrit ainsi un nouveau smartphone, des vêtements de marque et même un billet de voyage, sans doute offert par son père. À un moment donné, elle s’empara d’un petit colis totalement anonyme. Il ne pesait pas bien lourd et la jeune femme ouvrit en pensant déjà au suivant. Ce qu’elle trouva à l’intérieur la figea pour une expression d'effroi.


Il s’agissait d’un string mais d'un type particulièrement vulgaire. Une simple ficelle constituait l’arrière alors que le devant était certes noir mais pratiquement transparent. Même sans le mettre, Mégane comprit immédiatement qu’en portant un tel vêtement, on verrait tout de son anatomie. Les quelques amies présentes avec elle se décomposèrent devant un tel cadeau et aucune n’osa prononcer la moindre parole.

Paola, qui avait brièvement détourné le regard, se rendit compte de ce qui se passait. Elle se rua vers sa fille, prit rapidement le vêtement et le rangea dans sa poche en jetant un regard inquiet en direction des hommes qui discutaient un peu plus loin. Son mari ne semblait pas avoir vu ce qui s'était passé.


Elle fit un signe rapide à Mégane en lui indiquant d'essayer de passer vite à autre chose mais Mégane avait trouvé un petit mot dans l’enveloppe.


  • A vendredi soir ! Etait-il écrit sur ce mot. Et n’oublie pas de le mettre ! »

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2 Comments


micbernard
Dec 10, 2022

Lecture sympathique. Une seule restriction, ne pas confondre aréole et auréole. Ce n'est pas la même chose.

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Carl Lecocq
Carl Lecocq
Sep 23, 2022

très bon récit vivement la suite

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