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Des cours particuliers, épisode 8

CHAPITRE 1


Paola resta quelques secondes, l'air un peu hébété, aveuglée par la lumière soudaine qui la baignait qui contrastait avec l’obscurité ambiante.


  • On dirait que la chance n'est pas de votre côté mon cher Dernau, triompha Warszawa depuis l’estrade. Nous vous attendons ma chère. »


Paola était crispée. Elle avait parfaitement compris, aux vues des réactions des deux autres femmes qui avaient été appelées avant elle et au comportement de Fernand Dernau, que ce « tirage » n’était aucunement anodin. Elle sentait la nervosité et le stress chez son accompagnateur qui avait pourtant l’habitude de garder le contrôle et se persuada d’une chose : ce Warszwa était vraiment quelqu'un de malsain.


La décoratrice sentait aussi le poids de tous les regards de la salle sur elle. Elle avait l'impression que tous les convives présents attendaient de voir sa réaction et, surtout, celle de son accompagnateur. Ce dernier posa la main sur son poignet.


  • Partons ! Décida-t-il. N’entrons pas dans le jeu de ce fou. »


Mais plusieurs agents de sécurité semblaient déjà s'être déjà approchés de leur table. Le « boat » était un endroit différent qui obéissait à ses propres lois.


  • Non, s’opposa Paola C’est moi qui ai voulu venir. Ne risque pas un affrontement avec cet homme sur son territoire ! »


Elle libéra sa main de la poigne de celui qu’elle appelait désormais « maître » et se leva. Des applaudissements retentirent alors, marquant ainsi le soulagement ressenti par certains. Elle s’avança entre les tables et s’approcha de l'estrade et de cet étrange spectacle qui s’y préparait. Une main se tendit pour l’aider à monter. Il s’agissait de Warszawa.


  • Heureux de voir que vous êtes plus sensée que lui, lui glissa-t-il à l’oreille, mais vous risquez de rapidement le regretter. »


Il la conduisit jusque devant la troisième maison. Ce fut lui aussi qui lui retira ses quelques vêtements et l’aida à enfiler cette combinaison rose perverse. Son corps nu était parfaitement visible au travers de ce fin vêtement. Alors qu’elle cachait son visage derrière ce masque ridicule de cochon, Warszawa ouvrit la porte de la petite maison et Paola y entra. Elle dut se pencher et s’assit rapidement sur le petit tabouret qui se trouvait au centre.


L'endroit était très sombre et la seule source de lumière était deux petites ouvertures situées à peu près à hauteur de la tête de la jeune femme. C'était au travers de ces petites meurtrières qu'elle pouvait assister au déroulé du spectacle.


Warszawa s’était éloigné de la maison et était revenu au centre de l’estrade. Toute la lumière était à nouveau concentrée sur lui. Il continuait à triompher, jetant des regards appuyés en direction du fond de la salle où Dernau restait caché dans la pénombre.


Une musique se fit entendre puis une voix enfantine commença à réciter un petit texte.


  • Il était une fois trois petites cochonnes, fit l’enregistrement à la voix d’enfant. L’hiver arrivant, il leur fallait des maisons mais les cochonnes sont peu prévoyantes et, surtout, certaines peu travailleuses. La première, ne voulant pas se fatiguer, se construisit une maison de paille. »


Les projecteurs se tournèrent alors vers la première maison. De couleur orange, elle rappelait vaguement une botte de paille. La voix enfantine reprit.


  • Dans sa petite maison, la petite cochonne se pensait à l'abri mais les loups n’étaient pas loin. »


De nouveaux projecteurs allumèrent un autre point de l'estrade et plusieurs hommes portant des masques rappelant une gueule de loup s’avancèrent alors. Ils portaient des chemises sombres mais étaient totalement nus en dessous de la taille. L’un d’entre prit un pas d'avance sur les autres et se plaça devant la petite porte de la fausse maison.


  • Petite cochonne ! Dit-il. Petite cochonne, ouvre-moi la porte ! »


La jeune femme assise dans la maison ne répondit pas mais la voix enregistrée le fit pour elle.


  • Non méchant loup ! Si tu rentres, tu vas me manger !

  • Mais bien sûr que je vais te manger, répondit le loup principal, et mes amis avec moi. Ouvre-moi ou je souffle et je souffle et ta maison s'écroulera.

  • Non ! »


Le loup principal fut rejoint par les autres et, ensemble, ils imitèrent l'action de gonfler leurs poumons puis de souffler.


Depuis sa position dissimulée, Fernand Dernau suivait ce spectacle navrant, les poings serrés. Il n'était cependant pas suffisamment obnubilé pour ne pas voir l'ombre qui s'approchait de lui. Quand il se retourna, il reconnut le visage de Laura


  • Monsieur Warszawa pense que vous avez besoin de compagnie, déclara la jeune femme. »


CHAPITRE 2


Yasmina n’avait pas l’habitude d’être convoquée dans le bureau du principal. Dans cet établissement, classé prioritaire dont le taux de réussite au bac était l'un des plus bas du pays, le responsable avait plus à s'occuper avec les absents chroniques, les élèves brutaux et les différents trafics que de venir discuter avec les quelques rares élèves qui obtenaient des résultats académiques remarquables. C'était une sorte d'injustice du système scolaire.


C’était pour cela que la jeune fille était particulièrement inquiète. Si le principal ne s’occupait que des élèves à problème que faisait elle ? Avait-elle été éclaboussée à son insu par une des sales affaires qui fleurissaient en permanence ?


  • Mademoiselle Marrakech, commença le directeur. Je tiens d'abord à vous rassurer. Vous n’êtes nullement là pour un problème quelconque, au contraire. »


Effectivement, Yasmina se sentit rassurée mais elle restait quand même la proie du questionnement.


  • Je ne convoque les bons élèves que très rarement, ajouta le principal reprenant en écho les réflexions précédentes de son élève, sauf que, cette fois-ci, l’évènement est remarquable. Nous avons reçu un document de la faculté San Francisco. Ils ont revu votre dossier et vous devriez très rapidement recevoir une lettre confirmant et que vous avez été acceptée. »


Yasmina ouvrit la bouche mais fut incapable de prononcer la moindre parole. Son cœur battait la chamade. Elle avait déposé un dossier de candidature dans cette prestigieuse école sur le conseil de Fernand Dernau mais n'avait jamais envisagé d'être acceptée dans ce lieu qui ne prenait que l'élite de l'élite. Une élite intellectuelle mais surtout économique.


Elle avait eu, par la suite, une entrevue lunaire avec ce dénommé Miami, doyen de cette faculté, qui ne lui avait laissé que des souvenirs amers. Miami était condescendant, méprisant et, pire que tout, concupiscent. Ce qui devait être un entretien de motivation était devenu une farce où elle s’était sentie clairement insultée avant d'être soumise à une proposition indécente.


Miami refusait totalement qu’elle intégrât une section prestigieuse mais lui avait proposé de rejoindre une formation secondaire dans son université qui, avait-il affirmé, aurait été largement suffisant pour lui assurer un vrai avenir loin de son quartier « pourri » mais il avait conditionné cela à ce que la jeune femme acceptât de coucher avec lui.


Il s’était même permis des gestes déplacés et Yasmina s’était sentie comme tétanisée, au départ. Elle n’avait dû qu’à un réflexe salvateur de pouvoir échapper à sa poigne et de quitter le bureau en pleurs. Elle n’avait parlé à personne de cette histoire lamentable et avait juste dit à Fernand Dernau qu'elle avait été refusée.


  • Je ne veux pas, dit-elle alors. J’ai déjà choisi mon université.

  • Et bien changez-en ! S’étonna le principal. Vous êtes, de loin, la meilleure élève de ce lycée et vos notes justifient largement que vous ayez l'honneur d'intégrer cette école. Tous les grands de notre pays sont passés par là. Vous ne pouvez vous détourner. Pensez à la force du symbole.

  • Je n'ai que faire des symboles ! Je n’irai pas là-bas ! Ce Miami…

  • Miami ? L’ancien doyen de cette école ?

  • Ancien ?

  • Vous n’êtes pas au courant ? L’histoire a fait grand bruit, pourtant. Adolfo Miami est actuellement sur le coup d'une bonne douzaine de poursuites judiciaires. De nombreuses jeunes femmes ont porté plainte contre lui et les preuves se sont rapidement accumulées. Visiblement, cela faisait pas mal d’années qu'il profitait de sa fonction à des fins bien peu avouables. On lui a retiré sa fonction de doyen et je doute qu’il ne repose jamais les pieds dans cette école. Si c’est lui qui vous faisait peur, vous n’avez plus aucune raison de trembler. »


Yasmina fixa le principal avec un air qui donnait l'impression qu'elle ne comprenait pas ce qu'il disait puis elle eut comme une illumination.


  • C'est lui, pensa-t-elle. C’est mon ange gardien qui est encore intervenu ! »



CHAPITRE 3


Laura se tenait bien droite dans sa tenue obscène qui révélait tout de son anatomie. Fernand Dernau reconnaissait bien là la vulgarité de Warszawa. Une vulgarité qui prenait bien des formes.


Il détailla alors la jeune femme pendant quelques secondes, la fixant si intensément qu’elle ne pût s’empêcher de se sentir gênée. Ce qui, compte tenu de ce qu’elle avait vécu, était un exploit. Au bout d’un petit moment, il la gratifia d’une sorte de sourire puis tira sur la chaise à côté de la sienne pour l'inviter à s'asseoir.


Dans le même temps, un bruit de plastique résonna dans la pièce et le milliardaire reporta son attention sur la scène. La fausse maison de paille s'était littéralement disloquée. La jeune femme qui se trouvait à l’intérieur réapparut à la vue de tous. Elle se leva en sursaut et poussa un cri alors que les quatre hommes déguisés en loup se jetaient sur elle


  • Et ce fut ainsi que la première petite cochonne se fit manger, déclara Warszawa. Mais la question est : à quelle sauce ? »


Au même moment, suivant une chorégraphie parfaitement étudiée, une pancarte située au-dessus de l’emplacement de la maison s’illumina. Tous purent lire le mot « partouze ».


Des applaudissements et des hourras s’élevèrent de la foule des convives et Warszawa s'accroupit pour se mettre au niveau de la jeune femme qui était retenue par l’un des « loups ».


  • Dites-moi ma chère, demanda-t-il dans son micro, aimez-vous les sandwichs ?

  • Non !! Non ! ! ! Hurla la jeune femme. Pas ça ! ! ! »


Elle se mit alors à se débattre, tentant d’échapper à la poigne des hommes qui la retenaient mais elle devait peser cinquante kilos tout mouillés alors que les hommes approchaient du quintal. Son vêtement si fin se déchira de partout alors qu’on la soulevait du sol et que l’un des hommes s’allongeait sur le dos. Comme il était nu en dessous de la taille, tous virent son membre turgescent.


La jeune femme qui continuait à lutter, fut immobilisée et littéralement empalée sur ce membre dressé. Elle poussa un premier cri, conséquence de la brutalité de la pénétration.


L’homme qui était désormais en dessous d'elle l’emprisonna dans son étreinte alors qu'un autre s'agenouillait et lui écartait les fesses. Elle se mit à hurler à pleins poumons alors quelle sentait le sexe qui s’insinuait en elle.


  • Oui ! ! Se mit alors à crier l'homme qui partageait la table de la jeune victime. Enculez cette salope ! Elle a le trou du cul tellement étroit que j'ai parfois du mal à le visiter ! Faites-la hurler et faites-en un trou à bites ! »


De nouveaux houras accompagnèrent cette déclaration et les hurlements de la jeune femme s’accentuèrent encore alors que l’on commençait à la sodomiser. Elle se retrouva ainsi prise en même temps de chaque côté par des sexes aux dimensions supérieures à la moyenne.


  • C’est très affriolant, déclara alors Laura.

  • Ce n’est pas le terme que j’aurais utilisé, lui répondit Fernand Dernau qui gardait cependant le regard bien fixé sur la scène. »


Dans le même temps, la jeune femme avait passé sa main sous la table et cherchait à tâtons l'entrejambe du professeur. Ce dernier ne lui accorda aucune attention alors qu’elle commençait lui caresser le sexe au travers de son pantalon.


Sur la scène, les deux hommes commençaient à trouver une bonne coordination qui leur permettait d’alterner les coups de rein et de s’enfoncer de chaque côté de leur victime. Celui qui était en dessous en profitait aussi pour jouer avec les seins de la jeune femme. Ils n'étaient pas à proprement parler volumineux mais possédaient quand même un diamètre plus qu'acceptable. Ils bougeaient dans tous les sens en même temps qu'elle continuait à hurler.


Depuis sa position, dans la troisième maison, Paola vit qu'un troisième homme s'approchait. Il boucha le nez de la jeune femme pour l’obliger à ouvrir la bouche et l’envahit avec son pénis. La mère de famille n’avait aucun mal à discerner plusieurs formes à l’arrière de l’estrade. Dissimulés dans l’ombres, d’autres « loups » attendaient leur tour.



CHAPITRE 4


La jeune femme se fit donc partouzer. Elle fut prise en simultané par les trois orifices pendant un temps qui parut une éternité. Chaque fois que l’un des hommes arrivait à la jouissance,il était automatiquement remplacé. A la fin, elle n’avait plus la force de crier et se laissait faire en poussant des petits cris de douleur. Quand, enfin, le dernier des hommes la libéra, il la laissa allongée sur le sol, ensanglantée et les yeux baignés de larmes.


Alors qu’on la ramassait sans ménagement pour la faire disparaître aux yeux de tous, l’enregistrement à la voix enfantine recommença.


  • La deuxième petite cochonne avait décidé de construire une maison en bois mais, de nouveau, les loups rôdaient. »


De nouveau, plusieurs hommes déguisés sortirent de l’ombre et s’approchent de la seconde maison dont la couleur brune rappelait celle d’un tronc d’arbre.


  • Petite cochonne, firent-ils de concert. Ouvre-nous la porte !

  • Non ! Répondit encore l’enregistrement. Si je t'ouvre, tu vas me manger !

  • Alors je vais souffler, souffler et ta maison s’écroulera ! »


De nouveau, les faux loups mimèrent l’action de souffler à pleins poumons. La maison de bois se mit à trembler avant de s’écrouler tout comme la précédente. La femme de cinquante ans demeura assise en regardant les hommes qui s'approchaient d’elle. Cependant, l’œil acéré de Fernand Dernau devinait la peur dans son regard.


Dans le même temps, la main de Laura avait réussi à défaire la ceinture de son pantalon et à écarter les bords de la fermeture éclair. Elle savait y faire et sa petite masturbation commençait à porter ses fruits.


  • Et ce fut ainsi que la deuxième petite cochonne se fit manger, répéta Warszawa. Mais la question est : à quelle sauce ? »


Une nouvelle pancarte s’illumina au-dessus de la tête de la quinquagénaire. « Le fouet » s’afficha alors.


Des mains puissantes se posèrent sur les épaules de la quinquagénaire qui retint son souffle alors qu'un projecteur illuminait une croix en bois. On l’attrapa par le coude pour la contraindre à se lever. Comme elle était en pleine lumière, Dernau ne put que remarquer qu’elle possédait des formes plus que généreuses et un corps qui ne révélait aucunement son âge. Sans ses longs cheveux gris et sa peau légèrement ridée, on aurait pu penser qu’elle avait dix ans de moins.


Elle s'approcha de la croix à pas comptés. Elle ne résistait pas à proprement parler mais tout dans son comportement indiquait qu'elle n'avait aucunement envie de jouer à ce petit jeu. Dernau mit quelques temps pour se rappeler qu’elle était seule à sa table et, compte tenu de son âge, il comprit qu'elle était l'une de ces femmes de notables que Warszawa faisait chanter autant pour obtenir des faveurs sexuelles que pour faire avancer ses « affaires ».


On attacha la quinquagénaire à la croix, le visage contre le bois et l'un des hommes déchira à grand bruit l'arrière de son vêtement ridicule. La peau était peu ridée mais encore bien ferme et, surtout, ne portait aucun stigmate.


Ce n’était pas le cas du dos de Laura car Fernand Dernau vit parfaitement les traces de coups de fouet sur sa peau alors qu'elle était en train de s'agenouiller et de se glisser sous la table.


Un homme s’approcha. Il tenait un grand fouet de couleur noire dont la lanière devait dépasser le mètre de long. Il fit claquer l’instrument, obtenant un son qui résonna dans toute la pièce et la femme témoigna d’une première réaction et tirant sur les lanières qui la retenaient prisonnière.


  • Combien de coups doit-on lui donner ? Demanda Warszawa. Dix ? Vingt ? Ajouta-t-il alors que des cris de réprobation s’élevaient de la foule. Cent ? Elle pourrait en mourir, continua-t-il alors que des cris de houra approuvaient ce nombre. Non ! Nous serons magnanimes. Cinquante seront suffisants ! »


L’homme leva son fouet et le claquement résonna à nouveau alors que là lanière lacérait pour la première fois la chair de la femme. Cette dernière poussa son premier cri.



CHAPITRE 5


Le fouet s’abattait et s’abattait sur le dos de la pauvre femme qui, après avoir hurlé à de multiples reprises, s’était évanouie une première fois. Sans aucune pitié, les hommes de Warszawa l'avaient réveillée à grand coup de seau d’eau.


Les cinquante coups de feu furent une authentique torture. A la fin la femme était en nage, le dos zébré de cicatrices dégoulinant d’un sang pourpre qui formait une grande flaque au pied de la croix. Son souffle était court et saccadé. Dernau se demanda même si elle ne risquait pas de mourir de septicémie à la suite de ce traitement barbare.


Laura se trouvait entre ses jambes et le gratifiait d’une fellation experte. Il n'était guère étonné car il connaissait le passé de cette jeune femme et le nombre incalculable de fois où elle avait avalé des sexes d’hommes. Cela ne l’empêchait cependant pas de réfléchir et il comprit qu'il n'y avait aucun hasard dans tout cela. Le tirage avait été truqué. Warszawa avait certainement obtenu tout ce qu'il voulait de cette femme que ce fût sexuellement ou pour ses manigances financières. Il allait certainement l’abandonner dans cet état lamentable à l'entrée d'une quelconque salle d'urgence.


Si elle était la femme d’un des adversaire du maître des lieux, ce dernier devait déjà avoir reçu nombre de vidéos et autres documents qui témoignaient de la trahison et de la dépravation de son épouse. Les mêmes documents avaient sans doute été envoyés à différents médias pour détruire sa réputation et celle de son mari. C’était ainsi que Warszawa menait ses affaires.


Alors qu’il pensait à tout cela, il se persuada alors que le sort que ce monstre réservait à Paola ne pouvait qu’être encore pire.



CHAPITRE 6


On détacha la quinquagénaire qui s’écroula sur le sol, le corps pris de spasmes et on la traîna littéralement dans l’ombre. Une dernière fois, la voix enfantine intervint.


  • La dernière de ces petites cochonnes était bien plus prévoyante que les autres. Elle avait mis du temps à construire sa maison avec des pierres solides qui résistaient au souffle des loups. »


Dans le même temps, de nouveaux hommes déguisés s’étaient approchés de la maison où se trouvait Paola. Ils réitèrent cette caricature de souffle comme dans le conte de fée mais la maison ne trembla pas.


  • Les loups soufflèrent et soufflèrent, continua la voix enfantine, mais la maison ne trembla pas. »


Un silence étrange s’empara de la scène alors que les faux loups continuaient leur mascarade. Paola sentait comme une sorte de tension. Après tout, dans le conte originel, le dernier petit cochon échappait au loup. Malheureusement pour elle, elle ne se trouvait pas dans un conte de fées mais dans le monde dément d’un authentique monstre.


  • Malheureusement pour la petite cochonne, reprit la voix enregistrée, un des loups avait la clé. »


La porte de la maison s’ouvrit alors faisant sursauter Paola. Ma mère de famille s’était-elle imaginer que le conte allait finir aussi bien l'histoire d'origine ? En tout cas, elle fut extraite de la maison sans ménagement. Une nouvelle pancarte s’illumina au-dessus de sa tête. « Baiser avec le diable » était-il écrit dessus.


Après les spectacles horribles auxquels elle avait assisté depuis sa cachette, Paola savait que ce qu'il attendait serait insupportable. Elle jeta alors un regard affolé en direction de la salle, recherchant l’emplacement où se trouvait Dernau mais, dans l'obscurité, il était invisible.


Un nouveau projecteur illumina une sorte de table qu’on venait d’installer. Un gode aux dimensions immenses y était déposé mais ce n'était pas cela qui fit peur à la décoratrice. Cet objet était en métal et, surtout, d’un rouge brillant. Il était évident qu’il avait été chauffé à des températures proches de la fusion. Paola tenta de se dérober à ceux qui la retenaient et la tiraient vers ce gode infernal. Ils comptaient vraiment l’empaler sur cet objet incandescent. Elle allait se brûler totalement l'intérieur du corps. La douleur serait horrible et surtout, elle garderait des séquelles profondes qui pouvaient mettre sa vie en danger.


Elle lutta, résista, cria et appela à l’aide. Au fur et à mesure de sa progression, les encouragements et les cris de joie du public s'intensifièrent. Tous les hommes présents n’étaient que des sadiques, des tortionnaires qui ne tiraient leur plaisir que de la souffrance et de l'humiliation de pauvres victimes. Ils voulaient voir du sang.


Paola était presque arrivée au niveau du gode. Un homme puissant l'attrapa par les hanches, la souleva et entreprit de la projeter sur le membre incandescent. Ce fut à ce moment que Dernau intervint.



CHAPITRE 7


Le professeur pervers avait laissé Laura s'activer sur son membre durant toute la période de torture de la pauvre quinquagénaire mais la jeune femme s’était bien rendu compte que tout cela ne l’excitait nullement. Il n’appartenait pas à la même catégorie que les autres invités de cette soirée et ne tirait aucun plaisir de voir des femmes innocentes se faire torturer.


Quand le tour de Paola arriva, il réagit immédiatement. Repoussant la jeune femme qui était encore sous la table, il rajusta rapidement ses vêtements et se redressa. Il avait traversé la moitié de la pièce, repoussant un gorille alors qu’on traînait la mère de famille vers l'engin de torture qui venait seulement d’être mis en évidence.


Ce fut pour ça qu’il arriva juste à temps pour expédier un coup de poing d’une force improbable à l’homme qui tenait la mère de Mégane. Ce dernier faisait plus de deux mètres et devait peser plus de cent kilos. Il n'avait certainement pas l'habitude de se faire ainsi étaler par un homme aux allures aussi peu impressionnantes.


Dans le mouvement, Paola bascula en avant et Dernau la rattrapa avant qu’elle ne touchât le sol. Depuis la foule des cris de réprobation s’élevèrent. Dernau se retourna alors dans leur direction et jeta un regard plein de rage qui les intima tous au silence.


  • Là, ce n'est pas du jeu, intervint Warszawa qui était visiblement le seul à ne pas être impressionné par la colère du professeur. Vous êtes venu de votre plein gré et vous avez accepté de vous plier à nos…

  • Je n’en ai rien à faire de vos jeux pervers sortis tout droit des enfers, le coupa Dernau dont la colère n’était nullement retombée. Je décide que le jeu est fini et nous allons partir. Essayez donc de nous arrêter ! »


Warszawa resta une seconde à le fixer avec un sourire équivoque puis il éclata de rire.


  • Vous vous opposeriez seul à tous mes gorilles ? Lança-t-il. J'en doute mais je doute aussi que vous n'ayez pas prévu une porte de sortie. Des hommes à vous se trouvent dans la salle, n’est-ce-pas ? Ou alors ils attendent à l'extérieur ? Provoquer une bagarre ici ne pourrait que me gêner. Partez donc ! Vous ne savez pas vous amuser. »


Dernau entoura ses mains autour des hanches de Paola. La décoratrice tremblait de tout son corps sous l’effet de la terreur qu’elle avait ressentie et elle avait besoin de son soutien pour marcher. Ils descendirent de l'estrade en silence sous le regard de tous les convives.


  • Laura ! Fit alors la voix de Warszawa alors qu'ils étaient déjà à mi-chemin de la sortie. Tu vas la remplacer ! Il faut bien finir le jeu. »


À ce moment, Paola se crispa et se mit à résister à l'avancée. Dernau se figea alors qu’elle se retournait en direction de l’estrade. Laura était déjà montée et avait retiré sa robe et son string. Elle tendit les bras en direction de l'homme que Dernau avait frappé et ce dernier la souleva comme il l’avait fait avec Paola quelques minutes auparavant.


  • Non ! S’opposa Paola. C'est inhumain.

  • C’est son esclave, lui rétorqua Dernau visiblement tendu.

  • Elle ne peut pas supporter ça. Elle peut en mourir.

  • Elle en a vu d’autres déjà et elle est à lui bien plus entièrement que tu es à moi.

  • Tu ne peux pas laisser faire ça. C'est une enfant. Je t’en supplie. »


Le regard que lui jeta Dernau était plein de rage. Elle n'avait pas l'habitude de le voir ainsi en colère mais ne se laissa pas démonter. Elle avait accepté bien des choses de lui mais n’accepterait pas qu'il laissât faire une telle horreur. Pour la première fois depuis longtemps, elle gagna un duel contre lui. Il l'aida à s'asseoir sur l'une des chaises et retourna vers l'estrade.




CHAPITRE 8


Dernau traversa la pièce à toute vitesse et, de nouveau, s'interposa au milieu du « spectacle ». Le colosse qui supportait Laura fit deux pas en arrière, manquant lâcher la jeune femme. Le professeur ne s'attarda cependant pas sur lui et se tourna immédiatement en direction de Warszawa.


  • Dites-moi donc votre prix, lança-t-il s'embarrasser de préliminaires. Combien pour cette fille ?

  • Ne soyez donc pas vulgaire, lui rétorqua le polonais avec un sourire évocateur du plaisir qu'il ressentait. Nous sommes au-dessus de tout cela quand même.

  • Alors que voulez-vous donc ? »


Il tourna la tête en direction de la salle et porta son regard sur Paola


  • Ne soyez pas ridicule, refusa Dernau.

  • Alors c’est une impasse.

  • Pas forcément. Vous êtes joueur. Jouons-la donc !

  • La jouer ? Et qu’est-ce que je gagnerai en échange ?

  • Moi, intervint alors au loin Paola qui avait saisi toutes les finesses de leur discussion. »


Dernau se retourna, à son tour, en direction de la mère de famille et la foudroya de son regard noir. Paola avait beau aimer être dominée, elle restait quand même une femme qui savait s’imposer dans la vie réelle. Elle tenait à garder le contrôle de sa vie même si c’était pour la mettre en balance dans un quelconque jeu pervers. Dernau abandonna rapidement.


  • Très bien, concéda-t-il. Faisons comme ça ! Nous jouons et le vainqueur emporte les deux.

  • Non ! Non ! Non ! S’entêta alors Warszawa qui sentait qu’il avait l’avantage. Si je veux jouer des putes au jeu, je n’ai qu’à monter quelques étages. Pour que le jeu soit intéressant, il faut que les mises soient hors du commun.

  • Alors que voulez-vous exactement ?

  • Vos parts dans le « boat ». »


Le visage de Dernau se ferma soudainement et Paola ne comprit pas exactement tout ce que cela signifiait. Elle n'avait jamais envisagé que son amant put n’avoir ne serait-ce qu’une petite participation dans le contrôle de cet immense bateau qui tenait autant du paradis que de l’enfer mais, en y réfléchissant un peu, il y avait une certaine logique.


  • Vos parts contre les miennes, précisa Warszawa. Celui qui gagne deviendra le maître du « boat » tout simplement, en plus de posséder les culs de ces deux superbes salopes.

  • Je n’ai pas pour habitude de parier quand je fais des affaires.

  • Alors on laisse tomber et notre chère Laura pourra découvrir le plaisir de faire l'amour avec le diable. »


Paola observait la scène totalement dubitative. L’expression de son amant la décontenança tant il semblait dépassé. C'était une chose qu’elle pensait impossible. Il semblait toujours maîtriser tous les tenants et aboutissants. Il tourna la tête dans sa direction et, une nouvelle fois, elle se contenta de hocher la tête. Le message passa.


  • Très bien, accepta le professeur. Jouons donc le « boat » en plus de ces deux femmes. »



CHAPITRE 9


La soirée s’était donc terminée un peu brusquement mais nombre des convives ne le regrettaient pas vraiment. Certains avaient même l'impression d'assister à un moment d'histoire, la petite histoire un peu sordide d'un bateau illégal navigant dans les eaux internationales. C'était aussi l'affrontement entre deux personnalités tout aussi fortes qu'elles étaient opposées.


Le capitaine avait été convié à ce petit spectacle. Homme d’honneur, il allait servir de garant de l’équité de ce jeu. Un document type fut fourni aux deux hommes. Il s'agissait tout simplement d'un acte de cession. En y prêtant attention, Paola réalisa que Dernau possédait trente pourcents des parts de ce bateau et que Warszawa en possédait à peu près autant. Il ne fallait pas être très malin pour comprendre que celui qui gagnerait ce duel deviendrait majoritaire.


Elle réalisait que le « boat » était une affaire comme les autres en plus d’être un lieu de débauche et de perdition.


  • Je certifie le pari, déclara alors le capitaine en glissant les deux documents dans une enveloppe. Je garde tout cela avec moi jusqu'à la fin du jeu et je le donnerai au vainqueur qui en fera ce qu'il veut. Monsieur Warszawa ayant été provoqué, c'est lui qui a choisi le jeu. Ce sera le ball-trap. Un de mes officiers est parti sur une barque et se trouve à cinq cents mètres. Il lancera la balle et chacun d'entre vous aura trois tirs pour la détruire. S’il le fait à la première balle, il gagne trois points. A la seconde, deux points et, à la troisième, un seul. Chacun aura trois tirs et, à la fin, celui qui aura le plus de points gagnera. En cas d’égalité, nous aurons chronométré les tirs les plus rapides de chacun et celui qui aura abattu sa première balle le plus vite sera déclaré vainqueur. »


Paola s’était assise sur un transat à quelques mètres de là. Elle écoutait l’énoncé du règlement en se demandant comment tout cela allait tourner. Elle avait accepté de se jouer dans cette histoire et avait parfaitement conscience que ce Warszawa était loin d'être aussi correct que Dernau.


Elle était sur un bateau qui naviguait en dehors de toute autorité policière et qui pourrait très bien d'ici quelques minutes appartenir totalement à un homme qui revendiquerait sa propriété. Elle avait vu durant la soirée qu’il était parfaitement capable de faire souffrir et peut-être même de tuer les femmes qui tombaient sous son joug.


Ils étaient aux premières lueurs de l’aube. Au loin, le soleil se levait doucement. Ce qui garantirait une bonne vision alors que les hommes se préparaient. Laura vint alors s’asseoir à côté de Paola comme elle l’avait fait moins d'une journée auparavant, conduisant à cet affrontement étrange.


  • Il faut être fou, déclara la jeune fille. Se battre pour nous.

  • Depuis la nuit des temps, les hommes se battent pour les femmes, répondit simplement Paola.

  • Pour les femmes peut-être mais nous ? »


La décoratrice se tourna alors vers la jeune femme et réalisa à quel point cette dernière avait peu de considération pour elle-même. Certains auraient pu penser que Paola, avec ses penchants masochistes désormais totalement assumés, aurait été une sorte de carpette sur laquelle les hommes marcheraient sans considération mais il était une chose dont elle était sûre. Si elle se soumettait à Dernau c'était parce qu'elle aimait ça et qu’elle l’avait choisi même si, au début, elle se l’était caché à elle-même. Elle ne se considérait aucunement comme moins qu'une femme.


Le jeu commença. Warszawa avait gagné le tirage et tira donc en premier. La balle partit. Il arma et tira, faisant exploser le projectile dès le premier coup.


  • Trois points et un temps de deux secondes et demi, annonça le capitaine. Très bonne performance ! »


  • Le maître est un tireur d'élite, déclara alors Laura à l’intention de Paola. Il a gagné des concours de ball-trap. »


Paola enregistra l’information mais nota surtout l’étrange fierté dans le ton de la jeune fille. Elle ne semblait même pas avoir envie d’être sauvée.


Dernau se plaça et le projectile partit. Il tira une première fois et rata sa cible. La seconde balle fit mouche.


« Deux points. Et un temps de trois secondes huit. »


Warszawa n’attendit pas et se plaça à nouveau. Une nouvelle balle et un nouveau coup au but. Le temps était un peu plus long mais il y avait six points.


Dernau tira à nouveau et tout cela sembla tourner au désastre. Il rata la première puis la seconde. Il ne fallut qu’un miracle pour l’attraper la troisième fois avant que le projectile ne touchât l’eau.


  • Là je pense que les jeux sont faits, affirma Laura avec un étrange sourire. Il n’a que trois points et il faudrait que le maître rate ses trois balles et que le vôtre frappe au but tout de suite en moins de deux secondes. C’est impossible »


Cette fois-ci Paola fut choquée par l'étrange accent triomphant dans la déclaration de la jeune fille. Elle se rendit compte alors qu’il n’y avait eu aucune coïncidence dans toute leur petite aventure.


  • Vous m'avez manipulée, lança-t-elle à l’intention de la jeune fille. Vous n’avez jamais eu l’intention de me connaître mais seulement d'inspirer ma pitié pour amener à tout cela.

  • Le maître sait se servir des faiblesses des autres et vous êtes celle de Fernand Dernau. Je ne suis pas la sienne.

  • Comment pouvez-vous accepter ça ?

  • Je vis comme je vis. Etre une esclave est ma seconde nature et mes maîtres font ce qu'ils veulent de moi. »


Paola voulut se lever mais Laura la retint par le poignet, faisant preuve à cette occasion d’une force insoupçonnée.


  • Les règles du « boat » sont claires ! Peu importe les circonstances, quand le pari est lancé, on ne peut le retirer. »


La mère de famille jeta un regard désespéré à l’intention de son amant. Dans le même moment, ce dernier la regarda aussi et elle lut chez lui une étrange expression qu'elle ne lui connaissait pas.


  • Je vais bien m'amuser avec votre petite esclave, déclara Warszawa alors qu’il prenait position. Elle a encore besoin de beaucoup d’éducation et j'adore cela. Quand elles ont ces âges-là, elles ont la peau un peu plus dure que les petites jeunes et ça rend le dressage plus jouissif. Vous verrez, une ou deux semaines sur la « boat » avec moi et vous ne le reconnaîtrez plus.

  • Laissons tomber les filles, lança alors Dernau sur un accent un peu désespéré. Je garde mon esclave et vous gardez la vôtre. Contentons-nous de jouer le « boat ».

  • Et pourquoi cela ? Pourquoi accepterais-je de perdre ce que j'ai déjà gagné ?

  • En échange, je vous donnerai tous mes fichiers.

  • Tous vos fichiers ?

  • Oui, tous ces documents qui vous font rêver depuis des années. Toutes ces études secrètes qui me permettent de tout prévoir à l'avance, de comprendre comment les marchés fonctionnent et comment les hommes qui font les marchés agissent. Je vous donnerai tout ça. »


Warszawa se fixa alors et réfléchit longuement. Il avait utilisé Laura avec une stratégie qui tenait du génie, manipulant cette grue qui servait de fausse esclave à Dernau et à laquelle il semblait s'être attaché beaucoup trop. Il avait imaginé prendre le contrôle du « boat » et de ses revenus phénoménaux pour en faire un lieu totalement dédié à ses plaisirs pervers tout en profitant de la satisfaction de voir Dernau mordre enfin la poussière. Mais ce dernier faisait preuve d'un sentimentalisme imprévu. Etait-il tombé amoureux de cette folle ?


Il avait toujours considéré que cet homme n’était pas fait pour la vie qu’il menait. Il était intelligent mais n’avait pas la détermination pour détruire ses ennemis quand il en avait l’occasion. Les derniers événements semblaient le prouver. Il lui proposait cette martingale fantastique qui avait fait de lui l’homme si puissant qu’il était. Warszawa s’était imaginé torturer cette femme si chère au cœur de cet ennemi qu’il détestait tant et en tirer énormément de plaisir mais cette nouvelle perspective était bien trop tentante et il pouvait bien renoncer à certains plaisirs.


  • Vous voulez remplacer cette femme par vos fichiers, analysa-t-il. Alors d'accord !

  • Désolé, intervint alors le capitaine. Les règles sont strictes. Les échanges ne peuvent se faire qu'entre deux enjeux de même valeur. Malgré tout le respect que j’ai pour Madame, sa valeur et bien loin de ce dont vous parlez. Nous pouvons changer les enjeux mais vous devez proposer autre chose. »


Warszawa hésita alors. Il avait tendu un piège très élaboré et tenait maintenant son ennemi dans la paume de sa main mais ce dernier avait quand même réussi à le déstabiliser. L’occasion était trop belle.


  • Je vais lui donner tout le cabaret, annonça-t-il alors.

  • Je m’excuse mais ce n’est pas suffisant, le contredit le capitaine. De manière pratique, le cabaret est compris dans vos parts du bateau.

  • Je ne parle pas du lieu mais de ce qu'il contient. Il y a des caméras partout. Les enregistrements sont stockés sur disque dur en temps réel et conservés indéfiniment. Il s'est passé de nombreuses choses là-bas. Certains « accidents ». Sur les disques durs se trouvent des preuves contre certaines personnes très puissantes. Des moyens de pression qui sont une partie de mon pouvoir. Il y en a pour des fortunes et certaines personnes pourraient même finir en prison si tout cela était révélé. Je pense que ça vaut largement le prix. »


Le capitaine se tourna alors vers Fernand Dernau pour voir si ce dernier jugeait la valeur suffisante. Warszawa trouvait tout cela ridicule. De toute manière, il avait déjà gagné.


  • Je ne suis pas expert en tout cela, reconnut le capitaine, mais je pense effectivement que la valeur est suffisante. Si vous le voulez bien, nous allons poser tout cela sur papier. »


Les deux hommes remplirent alors un nouveau document officiel. Une sorte d’attestation sur l’honneur. Concernant les célèbres fichiers de Dernau, ils n'avaient aucune localisation réelle. Il s’agissait d’un savoir qui pouvait se transmettre et se stocker. Warszawa signa simplement un acte de vente de son cabaret précisant bien « en l'état », lui interdisant de fait de pouvoir avoir accès à celui-ci si jamais il perdait son pari.


L’homme d’affaire polonais se redressa alors avec son sourire triomphant. La journée s’annonçait des plus radieuses. Il tendit le papier au capitaine qui le glissa dans la même enveloppe que les premiers enjeux. Dans le même temps, Dernau fit de même. Les deux hommes se croisèrent alors et le polonais eut la surprise de voir que son adversaire souriait


  • Avez-vous jamais cru que je puisse me laisser commander par mes sentiments ? Glissa alors le professeur. Me prenez-vous pour un idiot pour ne pas deviner vos pathétiques petite manigances ? »


Dernau donna le papier au capitaine et puis retourna vers le bastingage sur lequel il s’accouda presque nonchalamment. Son calme tranchait complètement avec la situation désespérée dans laquelle il semblait se trouver.


Warszawa fut alors la proie d’un doute. Dernau était réputé pour être un animal à sang froid quand il menait une affaire. Avec ses petites maîtresses, il semblait suivre un chemin similaire et ne s’était jamais réellement lié à aucune d’entre elles. Pourquoi avait-il fait une exception avec cette bourgeoise ?


Le capitaine l’appela pour lui demander s’il était prêt à tirer. Il secoua légèrement la tête pour chasser de son esprit ces pensées parasites. Il avait un pari à gagner. Une fortune à construire. Les petits trucages de Dernau pour cacher ses faiblesses ne devaient pas interférer. Il s’avança alors.


  • Pool ! Ordonna alors l’homme d’affaire polonais. »


La balle partit et il tira mais aucun projectile ne quitta son arme. Il avait tout simplement oublié de le recharger avant d’ordonner le lancer. La petite cible mouvante vola pendant quelques minutes avant de toucher l’eau. Warszawa se tourna en direction du capitaine.


  • Je suis désolé, fit l’officier, mais vous êtes le responsable de votre arme. Vous avez-vous-même demandé le lancer. »


Le polonais blanchit en comprenant l’ampleur de sa bêtise. Il s’était laissé déstabilisé par une simple phrase de son adversaire et avait commis une erreur digne d’un débutant à moitié abruti.


Dernau quitta alors le bastingage, ramassa son arme qu’il inspecta consciencieusement. Il glissa une seule balle à l’intérieur puis se tourna vers Warszawa.


  • Vous pensiez vraiment que votre piège était élaboré ? Envoyer une petite pute attendrir ma maîtresse en lui rappelant sa fille ? Si vos petites manœuvres marchent avec de pauvres inconséquentes qui trompent leurs maris, je suis un autre bois. Pool ! »


Il continuait à fixer son adversaire alors que la balle partait et appuya une fois. La balle quitta le canon du fusil et fit exploser littéralement la cible. Il n’avait même pas visé.


  • Deux secondes une, chronométra le capitaine. Monsieur Dernau a gagné ! »


Warszawa éclata alors. Prenant son fusil par le canon, il tenta de frapper Dernau mais ce dernier évita cette pathétique attaqua sans mal. Il ne fit même pas l'effort de riposter.


Plusieurs officiers du bord intervinrent alors. Ils attrapèrent l'homme d'affaires polonais par les bras pour l'écarter de son adversaire. Le capitaine s'approcha et tendit l’enveloppe à celui qui venait de gagner le pari.


Dernau la glissa dans sa poche sans même la regarder puis reporta son attention sur Warszawa qui était toujours retenu par les membres de l’équipage et dont le visage était pourpre de rage.


  • Vous avez une heure pour quitter MON bateau, lui assena-t-il. Vous n’avez plus rien à y faire et, de toute manière, je pense que vous devez déjà penser à contacter votre avocat car, vous pouvez être sûr, tout ce qui s'est passé dans votre antre des enfers depuis que vous l’avez ouvert va très vite être connu de la justice. »


Warszawa comprit alors ce qui venait de se passer et, s'il était toujours enragé à l'idée de s’être ainsi fait manipuler, il réalisa aussi tous les dangers qui pesaient sur lui désormais.


  • Ce n’est pas fini Dernau, lui cracha-t-il. Je me vengerai ! Je vous détruirai !

  • Pensez ce que vous voulez, lui répondit le nouveau maître du « boat ». En attendant, débarrassez mon plancher et allez-vous faire vous pendre ailleurs avec vos putes, vos esclaves et tous les monstres de votre espèce. Les petites soirées de la salle des machines sont définitivement fermées !»


Warszawa se libéra de l'étreinte des hommes de bord mais ne fit rien pour menacer Dernau. Le visage toujours enragé, il se dirigea à pas rapide vers l'ascenseur.


Il passa devant les transats où se trouvaient Paola et Laura. Il jeta un regard noir à l'intention de la mère de famille et puis fit un signe de la tête. Laura sursauta et emboita, tremblante, le pas de son maître.


Sous le coup de ce qui venait de se passer, Paola demeura assise, consciente qu’elle avait été le jouet non pas d'un mais de deux hommes.


CHAPITRE 10


Paola et Dernau étaient retournés dans leur cabine après cet étrange affrontement. La jeune femme ne dit rien mais n’en pensait pas moins. Elle comptait bien obtenir des explications sur le déroulé de cette étrange affaire.


  • Tu m’as menti, mais lança-t-elle alors qu'ils rentraient dans la cabine.

  • Et quand ça ? Lui rétorqua-t-il, nullement étonné.

  • Tu m’as fait croire que tu prenais des risques pour moi.

  • Tu as cru ce que tu voulais. Je n'ai rien dit. Bien entendu que j'ai joué à un jeu et c'était un jeu que j'avais préparé depuis longtemps. Je savais que Warszawa préparait quelque chose contre moi et qu'il me faisait surveiller pour obtenir des armes. »


Paola réalisa alors quelque chose. Tellement obnubilée qu'elle était par la ressemblance entre Laura et Mégane, elle n'avait pas réalisé que Dernau en savait beaucoup sur cette jeune femme et sur son passé. Lui aussi s’était armé pour défaire son ennemi.


  • Je pensais pourtant que tu avais compris avec le temps., ajouta-t-il. Il n'est pas question de sentiments entre nous. Seulement de plaisir et d’intérêt aussi. Je ne t’ai jamais mise en danger et je ne pouvais pas perdre. J’ai appris à tirer avec ce genre d’arme alors que j'avais moins de dix ans. À côté de moi, Warszawa est un amateur.

  • Comme en matière de manipulation.

  • On ne réussit pas dans ce monde sans l'être un minimum. Je ne supportais plus ce maudit cabaret et ses cadavres que l'on faisait disparaître au fond de la mer en toute discrétion. Il était temps que tout cela s'arrête et que ceux qui ont commis ces crimes payent. Tu te sens offensée ?

  • Comment pourrait-il en être autrement ? Tu t’es servi de moi.

  • Comme toujours. La seule différence c’est que, cette fois-ci, ce n’était pas sexuel. Tu veux que je rappelle le yacht et que tu repartes tout de suite ? J’ai encore beaucoup d’affaires à régler ici mais Stephen peut très bien te ramener. »


Paola réfléchit. Avait-elle vraiment imaginé que cet homme put risquer tant de choses juste pour elle ? Elle était avec lui car il lui procurait un plaisir sexuel qu'elle n'avait jamais connu auparavant mais n'oubliait pas qu'il restait totalement cynique dans ses relations avec les autres. Elle réalisa alors qu’il lui manquerait toujours quelque chose en restant avec lui et elle devait se demander si le jeu en valait la chandelle.


  • Et Laura alors ?

  • Tu t’inquiètes encore de cette « chose » ? Elle a peut-être été humaine à un moment donné mais elle n'est désormais plus qu'un objet qui n'a pas la moindre conscience. Elle n’a plus d’innocence en plus de ne pas avoir de volonté. Elle t’aurait laissée te faire empaler sur ce gode en feu sans le moindre remord si les rôles avaient été inversés.

  • Ce n'est pas un animal. Il va lui faire payer.

  • Bien entendu, il est comme ça ! Mais il ne fera rien sur le « boat » car, désormais, c'est moi le maître. Je lui ai laissé une heure pour partir. Ce qui veut dire qu'il va apporter l'essentiel et je doute qu’il la considère comme essentielle. »


CHAPITRE 11


Fernand Dernau avait laissé Paola seule dans la cabine. Désormais devenu de manière aussi aberrante que rapide, le maître absolu de ce lieu irréel, il devait maintenant présider aux changements fondamentaux pour acter sa prise de pouvoir.


Étrangement, Warszawa n'avait pas opposé une grande résistance à sa défaite. Le « boat » était vraiment un endroit très particulier qui vivait suivant ses propres règles. Des millions pouvaient se gagner ou se perdre sur un simple tir de carabine sans que personne n'y trouvât à redire.


Le polonais s’était donc plié au diktat de Dernau et avait embarqué rapidement sur son yacht dès le début de l’après-midi. Paola, depuis l’un des hublots de sa cabine le vit partir avec une demi-douzaine de jeunes femmes et quelques hommes. Elle était trop éloignée pour voir son visage mais elle devait se douter qu’il était vert de rage.


Elle passa le reste de la journée dans la cabine à se poser des questions sur les évolutions qu’elle voulait donner à sa relation avec cet homme qui ne cessait de se moquer d’elle et, par conséquent, à l’ensemble de sa vie. Si elle avait jamais eu l’illusion de nouer avec lui une quelconque relation romantique, ce fantasme s’était évaporé en même temps que les rêves de grandeurs de Warszawa mais elle avait aussi conscience qu’une partie d’elle était incapable de se passer des sensations qu’il lui faisait ressentir quand elle se roulait dans la fange avec lui. Aucun homme ne lui avait fait ressentir le dixième de la plénitude dans laquelle elle se trouvait chaque fois qu’il inventait l’un de ces jeux pervers dans lequel elle jouait le rôle de la victime volontaire.


En début de soirée, un officier de bord vint la visiter. Il lui annonça que le nouveau maître des lieux la mandait pour une affaire importante. Il utilisait des termes très formels pour bien montrer que Dernau je voulais lui parler de choses sérieuses, loin de la bagatelle habituelle de leur relation.


Elle ne prit même pas le temps de se changer. Remplacer un maillot de bain par un autre était en fait relativement ridicule. On la conduisit non pas jusqu'à la salle du capitaine mais, au contraire, dans l’un des premiers niveaux. Elle arriva dans une grande salle où elle retrouva Dernau, le capitaine et plusieurs officiers mais aussi une jeune femme. Elle était assise, tremblante, une couverture chauffante autour du corps. Elle avait le visage et les cheveux trempés. Malgré tout cela, Paola reconnut tout de suite Laura.


  • Notre ami Warszawa a estimé qu’elle n’avait plus de valeur, lui expliqua alors Dernau sans préambule. Il avait quitté le bord depuis moins de dix minutes qu'il la faisait balancer par-dessus bord. Elle est couverte de bleus. Ce qui veut dire qu'il s'est bien défoulé sur elle avant. Il est resté sur place à la regarder couler. Heureusement pour elle, j’avais anticipé ses actions et envoyé la vedette du bord. Quand il les a vus arriver, il n'a pas pris de risque et est parti sans demander son reste. Mes hommes l’ont alors remontée à bord et ramenée ici. »


Paola dévisagea cette jeune femme. On lui avait tendu une sorte de tasse à café qu'elle buvait pour se réchauffer. Régulièrement, elle jetait des regards à l’intention des hommes qui évoluaient autour d’elle mais elle ne paraissait pas vraiment perdue ou affolée. Paola eut pour la première fois une vision réelle de cette jeune femme. Elle n’était pas terrorisée par le fait d’être entourée par ces hommes. Elle cherchait celui qui pourrait être son nouveau maître.


  • Alors ? Demanda Dernau. J'en fais quoi ?

  • Pardon ? Questionna en réponse Paola.

  • Je fais quoi de cette fille ? Tu voulais la sauver. Je l'ai fait mais je pense que tu as déjà compris que ce n’est que reculer pour mieux sauter. Si je la renvoie à terre, je ne lui donne pas un mois avant de retomber sous la coupe d’un homme du même tonneau que Warszawa. Elle peut demeurer à bord mais, sur le « boat », tout le monde à une fonction et je doute qu'elle sache faire grand-chose à part se balader sans bracelet et se faire baiser à la chaîne.

  • Hors de question ! »


Paola s’approcha alors de Laura et s’agenouilla pour se mettre à son niveau. Elle plongea son regard brun dans celui de la jeune femme.


Elle fut choquée par l’expression d'enfant égaré que cette jeune femme lui en renvoya. Elle réalisa alors son erreur. Laura ne ressemblait pas à Mégane et faire un tel rapprochement était presque une insulte pour sa fille. Même dans les pires moments, Mégane ne s’était jamais laissée emporter de la sorte.


Depuis qu’elle avait rencontré Dernau, Paola s’en rendait compte désormais, sa fille était devenue étrangement plus forte et plus déterminée. Tout le contraire de ce mouton prêt à l'abattoir qu'elle avait en face d'elle.


Cependant, elle ne voulait pas l’abandonner. Elle le sentait comme un peu responsable de ce qui lui arrivait.


  • Dans ton genre, commença-t-elle, tu es une sorte de survivante. Tu répètes un schéma désastreux qui te conduira à ta mort mais, chaque fois que tu as l'occasion de rebondir, tu n'attends pas. Très bien. Tu cherches un maître et, bien, tu en auras un ou plutôt une. A partir de maintenant, tu es à moi et tu respecteras tous mes ordres ! »


Laura affichait une expression éberluée mais Paola avait raison, elle savait rebondir et se dit que, finalement, elle retrouvait un schéma qu’elle ne connaissait que trop bien et qui lui donnait une affreuse impression de sécurité. Elle se contenta de hocher la tête.


  • Entends-moi bien ! Continua la mère de famille. Ce que je veux surtout c'est que tu sortes de tout cela ! Tu seras autorisée à rester sur le « boat » aussi longtemps que tu accepteras un suivi psychiatrique. Je veux que tu fasses tout pour exorciser tes démons et cesser d’être une chose pour redevenir une femme ! »


Paola tourna alors la tête en direction de Dernau qui opina du chef mais la mère de famille ne cherchait pas son assentiment. Elle avait choisi le sort de Laura et n’imaginait pas que quelqu’un lui contestât ses décisions.


  • Dois-je lui faire donner un bracelet à votre nom ? Interrogea alors le capitaine.

  • Aucunement, lui répondit le nouveau propriétaire. Mettez-le au nom de Madame Paola London.

  • Au nom d’une femme ? Il n’est pas dans les habitudes…

  • Ça l’a été à une époque. Quand nous avons fondé ce bateau, il devait être le lieu de tous les jeux et de nombreuses perversions mais, à aucun moment, nous ne voulions créer une ségrégation homme-femme. Nous allons revenir à la règle de base ! Il y aura les maîtres et les dominés. Peu importe leur sexe. Bracelets noirs pour les maîtres et blancs pour les dominés. »



CHAPITRE 12


Dernau n’avait aucunement contesté le choix de Paola et, de fait, lui accordait le droit d'être à mi-chemin. Tant que Laura resterait sur le « boat », Paola porterait un bracelet noir et serait donc considérée comme une maîtresse. Cela créait une nouvelle distorsion dans leur relation


Ils étaient rentrés dans leur cabine Laura s’était vu attribuer une cabine juste à côté de celle de Fernand Dernau. Bien que communicante, l’homme d’affaire n'y aurait pas accès. La seule à pouvoir jouer avec la jeune femme serait Paola qui ne comptait pas en profiter pour l’instant.


  • Tu sais ce que j’aime en toi ? Déclara-t-il en se versant un verre de vin. C'est que tu es imprévisible. Femme moderne, presque dominatrice dans ta vie « réelle », tu te révèles une salope soumise des plus plaisante quand tu es avec moi. Mais, quand les circonstances changent, tu sais sortir de ce rôle.

  • C’est déstabilisant, non ?

  • C’est un terme que j’utilise très rarement et ce n’est pas un terme adapté dans ces conditions. Je dirais plutôt que tu m’intéresses. J'ai connu certains hommes. Des hommes d'affaires particulièrement influents et très puissants capables de renverser des gouvernements sans tiquer et qui, le soir entre les murs de leurs domiciles, se retrouvaient enfermés dans des cages. Certains d’entre eux évoquaient une sorte de soupape. Un moyen de relâcher cette pression qu’ils devaient supporter en permanence. Toi, ce n'est pas ton cas. Tu as un côté Janus et j'aimerais bien savoir jusqu’où va cette double nature. »


Paola sentit le poids de son regard sur elle. Elle portait toujours ce maillot de bain deux pièces qui restait obligatoire pour les femmes sur le « boat » le temps d’officialiser le nouvelles règles. Elle se sentit comme soumise à un examen approfondi et cela lui rappela la première fois qu’elle l’avait rencontré trois ans auparavant.


Il but une gorgée tout en gardant le regard fixé sur elle.


  • Il y a cependant un petit problème à notre histoire, ajouta-t-il. Tu as pris des décisions alors que tu n'es nullement décisionnaire. Le « boat » m'appartient et c’est moi qui édicte les règles. Je pourrai très bien ordonner à ce qu’on envoie Laura par-dessus bord. Cette petite conne a quand même participé à un complot contre moi.

  • Mais tu ne le feras pas, assura Paola.

  • Et pourquoi je ne le ferai pas ?

  • Car tu as déjà une idée sur comment me faire payer son loyer.

  • Là, je vois déjà revenir l’autre visage de Janus. Pas forcément plus intéressant mais bien plus jouissif. J’ai décidé que nous resterions une soirée de plus sur le « boat ». Après tout ce qui s’est passé, nous n’avons même pas eu le temps de nous amuser. J'ai décidé que nous irons un peu visiter le zoo.

  • Le zoo ? Je ne l’ai jamais fait.

  • Ce n’est pas négociable. Tu acceptes le zoo ou tu repars avec ta petite protégée et tu te débrouilles pour « l’éduquer » seule.

  • Warszawa s’est servi d’elle pour me manipuler en pensant de mettre en échec et maintenant tu te sers des mêmes moyens.

  • Bienvenue dans le monde des affaires. En décidant de devenir une maîtresse sur le « boat », tu te retrouves dans un univers différent, un univers où la faiblesse n’est pas autorisée.

  • Et tu es désormais le maître numéro un, celui que tous les autres requins rêvent de dévorer. Donc tu dois montrer que tu es fort et quoi de mieux que d’humilier une « maîtresse » devant les autres. Je te savais calculateur mais pas jusqu’à ce point.

  • Je me fiche des autres. La seule chose qui m’intéresse est que notre relation reste sur les mêmes termes. Tu es venue ici en marchant deux pas derrière moi et, si tu repars à mon niveau, notre relation sera terminée et tu ne remettras plus les pieds sur le « boat » à moins de pouvoir le faire par tes propres moyens. »


Paola déglutit alors. Dernau utilisait un ton qu’elle ne lui connaissait plus. Il était cassant et la mettait devant une alternative. Accepter ses règles ou partir. Il lui avait laissé une certaine liberté durant la journée qui venait de s’écouler mais semblait maintenant décider à siffler la fin de la récréation. En cela, il restait fidèle à lui-même.

  • Très bien, j’accepte de payer ton loyer, abandonna-t-elle avec un petit sourire. Nous verrons bien si j’aime me balader au milieu des animaux. »


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